Veolia : une agence détruite par un attentat en Corse

CorseunesncmgrClin d’oeil aux « relations d’affaires » qui lient Henri Proglio, le PDG de Veolia (adoubé au Fouquet’s comme il se doit) et Nicolas Sarkozy ? et à celles plus intimes qu’il noue avec Rachida Dati, la ministre de la justice ?

En un jour aussi symbolique que le 14 juillet, une agence de la compagnie des eaux Kyrnolia, filiale du groupe Veolia, a été détruite par une charge de 20 litres de nitrate fioul, soit une dizaine de kg, lundi à 3h20 dans le quartier des Salines à Ajaccio, selon des informations transmises par les services de sécurité intérieure de Corse.

« Veolia, multinationale gigantesque, s’empare chaque année un peu plus de la Corse avec la bénédiction des pouvoirs nationaux et locaux. Aujourd’hui Veolia est encore prestataire de services mais demain Veolia sera la patronne de notre île » écrivait en décembre 2006, le portail corse lecyrnaute.

« Les dégâts matériels sont très importants », ont également précisé les services de sécurité intérieure de Corse. Deux charges de 20 litres chacune avaient été déposées devant l’agence mais une seule a fonctionné. Trois véhicules stationnés à proximité ont été endommagés par l’explosion.

L’attentat n’a été ni signé ni revendiqué. L’enquête a été confiée à la police judiciaire d’Ajaccio. Le 5 mars un local de Kyrnolia avait été la cible d’un attentat à Porto-Vecchio.

Attaque « groupée » contre Veolia, le gouvernement, voire même « indirectement » la ministre de la justice ?

Rappelons qu’en 2006, l’état français avait versé, au titre de recapitalisation, 158 millions d’euros aux deux repreneurs de la SNCM – Véolia Transport et Butler Capital – pour qu’ils s’arrogent respectivement 28 % et 38 % de la compagnie qui fait l’essentiel de son chiffre d’affaires en assurant les liaisons avec la Corse. A cette somme s’ajoutait une aide de 38,5 millions d’euros pour financer le volet social du plan de restructuration qui prévoit la suppression sans licenciements secs de 400 emplois. L’état conservait alors 25 % du capital afin de rassurer les syndicats très réticents à un désengagement total des pouvoirs publics.

Hasard de calendrier, alors que la France vient de prendre pour six mois la présidence de l’Union européenne, la Commission européenne a fait savoir il y a une semaine à peine,qu’elle approuvait le renflouement de la compagnie maritime par l’état français. Les mesures, qui viennent de recevoir la bénédiction de Bruxelles, avaient été prises lors de la privatisation de l’entreprise en 2006.

Lorsque le gouvernement de Dominique de Villepin décidait de stopper les déboires financiers de la SNCM via une procédure de privatisation, les repreneurs étaient loin de courir les rues. Devant l’hostilité déclenchée en Corse et à Marseille par l’arrivée de Butler, perçu comme un financier pur et dur, le gouvernement invitait Véolia Transport à se manifester, ce qui avait déplu à la CMN (compagnie méridionale de navigation) qui espérait récupérer ses actions et son autonomie pour négocier un nouvel accord commercial avec la SNCM.

Mais les deux repreneurs avaient tout ou presque pour être satisfaits : moyennant un prix de cession modique de 35 000 euros, et une augmentation de capital de 35 millions, le tandem Butler-Véolia devenaient les « pachas » d’une société à la flotte étoffée (11 navires dont le Napoléon-Bonaparte, un des fleurons de la Méditerranée) et dont les actifs étaient évalués à quelque 350 millions d’euros. Avec, en prime, l’assurance, renouvelée depuis, d’une subvention annuelle de la Collectivité territoriale de Corse de 80 millions au titre de la continuité territoriale maritime.

Cette privatisation, qui s’ajoutait à une première aide controversée en 2003 d’un montant de 76 millions d’euros, avait engendré de vives réactions de la part de la CMN et de la Corsica Ferries, la principale compagnie concurrente. Elles avaient alors multiplié les procédures devant le tribunal administratif et le Conseil de la Concurrence, et saisi la Commission européenne qui avait ouvert une enquête en septembre 2006. Prévue pour durer six mois, celle-ci s’est étirée sur presque deux ans…

Pour les rivaux de la SNCM, le plan de restructuration constituait bien une aide de l’état et jetait « un doute sérieux sur la légalité de la recapitalisation ».

Mais Bruxelles reste ferme : « Entre vendre l’entreprise à un prix négatif et la liquider, l’état français a fait le choix le plus avantageux pour lui » et s’est comporté en « investisseur avisé » souligne la Commission.

Sa décision ne concerne pas la plainte pour des compensations financières que la SNCM percevra au titre de ses obligations de service public pour la période 2007-2013. Elle fait l’objet « d’une procédure distincte ».

Rappelons aussi qu’en mai 2007, Stéphane Richard, directeur de la division transport de Veolia Environnement, avait été nommé directeur de cabinet du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi d’alors Jean-Louis Borloo.

M. Richard, 45 ans, est diplômé de HEC et ancien élève de l’ENA. Né le 24 août 1961, cet inspecteur des Finances a été conseiller technique au cabinet de Dominique Strauss-Kahn, ministre délégué à l’Industrie et au Commerce extérieur (1991-1992). Il rejoint Veolia en 2003 comme directeur général de Connex, devenue en 2006 Veolia Transport … Le monde est petit

Concernant le trio intime Sarkozy-Dati-Proglio, la tribune de Genève quant à elle parle de Rachida Dati, le garde des sceaux, comme une redoutable femme de réseaux. Si le journal mentionne son passage chez Elf et Matra dans les années 80 qui

(2 commentaires)

  1. Veolia Environ. : Morgan Stanley garde confiance dans le business model Vendredi 20 juin 2008 à 16:20
    (Tradingsat.com) – Morgan Stanley relativise l’avertissement lancé jeudi soir par Veolia Environnement sur ses perspectives.
    Le broker confirme en effet sa recommandation « Surpondérer » et son objectif de cours de 60 euros sur la valeur.
    « La mauvaise nouvelle, c’est que nos prévisions se situent 4 à 5% au dessus de cette prévision », admet l’analyste, Emmanuel Turpin, qui voit toutefois un côté positif dans cette annonce: le groupe a fixé des prévisions claires et quantifiées pour 2008.
    A cause des niveaux atteints par la monnaie européenne contre les principales devises, Veolia Environnement a prévenu que l’objectif de croissance du résultat net de 10% pourrait être difficile à atteindre pour 2008. Ce qui signifie, pour Morgan Stanley, que le bénéfice par action pourrait reculer étant donné que le nombre d’actions va augmenter. La société devra donc augmenter son taux de distribution pour maintenir le dividende.
    Toutefois, la mauvaise orientation des devises et la flambée des prix du pétrole « n’ébranle pas le modèle économique en lui même », affirme Morgan Stanley.
    ALORS que …..
    « Son frère jumeau René Proglio est managing director de Morgan Stanley France » …. ben voyons, « gentille » la recommandation sur la boite de frèro !
    (merci à nos amis corses de m’avoir mis la puce à l’oreille)

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