La vente par Airbus de deux de ses sites français (Méaulte et Saint-Nazaire) au groupe Latécoère serait compromise. C’est en tout cas ce que rapporte samedi la presse allemande dans ses colonnes.
Pour rappel, Latécoère est en discussions exclusives pour reprendre ces sites dans le cadre du plan de restructuration Power 8 d’Airbus, filiale du groupe EADS.
Mais d’autres gros nuages pourraient se profiler à l’horizon : de nouveaux retards de livraison de l’A380 pourraient également voir le jour …
La vente des usines de Méaulte et de Saint-Nazaire à Latécoère pourrait être annulée en raison de difficultés de financement dues aux conditions de marché actuelles, indique en effet le quotidien Die Welt en citant Fabrice Brégier, le président d’Airbus France.
Lors du comité central d’entreprise qui s’est tenu mardi 29 avril, l’instance qui réunit syndicats et direction, devait réexaminer les cessions de sites prévues dans le cadre du plan Power8. A cette occasion, le directeur général de l’avionneur, Fabrice Brégier, a déclaré aux syndicats que l’avionneur européen continuait à rechercher des partenaires pour reprendre les sites devant être vendus en Europe.
Il a également expliqué qu’il ne fallait « pas préjuger de la décision » sur la vente des sites français de Méaulte et Saint-Nazaire à Latécoère en raison des difficultés de celui-ci à trouver des financements. « L’environnement économique combiné aux tensions sur les marchés financiers et au déclin alarmant du dollar comparé à l’euro existent pour Latécoère aussi« , a-t-il déclaré, ajoutant qu’une décision serait prise en mai.
Rappelons que pour pouvoir réaliser une telle opération, Latécoère devrait lever 300 millions d’euros pour créer une filiale commune avec Airbus, dont l’avionneur détiendra 40%.
La décision de la direction de filialiser à 100% dans un holding, German Aerostructures Company (GAC), les trois sites allemands de Varel, Nordenham et Augsbourg au lieu de les vendre, a provoqué l’ire des syndicats des sites français de Méaulte et Saint-Nazaire.
Ces derniers réclament une égalité de traitement entre les trois pays, montrant leur désaccord par plusieurs mouvements de grève.
Les sites allemands étaient promis au groupe MT Aerospace, mais les négociations ont été rompues le 27 mars, Airbus cherchant des investisseurs, y compris financiers ou souverains. Le constructeur européen négocie parallèlement la cession du site britannique de Filton avec le britannique GKN .
Die Welt et le magazine WirtschaftsWoche rapportent par ailleurs qu’Airbus pourrait être confronté à de nouveaux retards de livraison de l’A380.
Selon Die Welt, l’avionneur est en train de revoir son plan de livraison. Citant une source informée, WirtschaftsWoche écrit de son côté que le groupe n’atteindra pas son objectif de 25 avions livrés en 2009 en raison de problèmes de production. Le magazine ajoute qu’Airbus en a d’ores et déjà informé ses clients par courrier.
Sources : Reuters, AFP, Challenges
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