Prodi ne souhaite pas devenir le Président du gazoduc South Stream

Gazprom_pipelineL‘Italie va-t-elle enfin choisir son camp ?

Alors que sa décision concernant son éventuelle participation à l’oléoduc PEOP est attendue avec impatience tant sa présence s’avère stratégique, le Premier ministre italien sortant Romano Prodi a décliné l’offre qui lui était offerte de prendre la présidence du projet russo-italien de gazoduc South Stream.

M. Prodi s’est dit « flatté par l’importance de la proposition » qui lui a été faite par le PDG du géant russe Gazprom, Alexeï Miller, et le patron du groupe pétrolier et gazier italien Eni, Paolo Scaroni, de prendre la tête de leur société commune, baptisée South Stream, mais il a néanmoins préféré repousser l’offre.

Romano Prodi a réitéré son intention de poursuivre la période de réflexion qui a suivi l’annonce de son retrait de la vie politique, au terme des élections législatives des 13 et 14 avril derniers. Cette annonce a été faite à l’issue d’une rencontre à Rome entre MM. Prodi, Scaroni et Miller.

Au cours de cette rencontre, les deux groupes gaziers ont confirmé « leur volonté réciproque de renforcer des partenariats stratégiques dans le secteur de l’énergie dans le sillage des processus de libéralisation des marchés européens, » précise Gazprom dans un communiqué. Gazprom et Eni ont notamment évoqué des projets conjoints d’exploration et de production dans des pays tiers, dont la Libye.

Gazoduc d’une importance cruciale pour les approvisionnements énergétiques de l’UE, rythmant sa dépendance face à Moscou, South Stream doit passer sous la mer Noire, de la Russie vers la Bulgarie. De là, deux branches sont à l’étude, l’une partant au nord-ouest vers l’Autriche et l’autre au sud-ouest vers la Grèce et l’Italie.

Rappelons que l’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder s’est déjà vu confier la Présidence de Nord Stream, le projet de gazoduc russo-allemand sous la mer Baltique.

A noter par ailleurs que la Grèce doit signer mardi un accord sur sa participation au gazoduc russo-italien à l’issue d’entretiens au Kremlin entre le Premier ministre grec Costas Caramanlis et le président russe Vladimir Poutine.

« Un accord intergouvernemental doit être signé sur la collaboration de la partie grecque à la construction et l’exploitation » du gazoduc South Stream, selon une source du Kremlin.

M. Caramanlis a déclaré vendredi que le gouvernement grec soutenait « fortement » le projet South Stream et examinait une participation à ce projet. Il est vrai que la Grèce importe de Russie 80% de sa consommation de gaz naturel …

La Russie a déja réussi à rallier la Bulgarie et la Hongrie à South Stream, concurrent du projet européen Nabucco, lequel prévoit la construction d’un gazoduc passant par la Turquie et le sud-est de l’Europe pour transporter du gaz en provenance du Moyen-Orient et d’Asie vers l’Union européenne et réduire ainsi la dépendance des Européens à l’égard du gaz russe.

La Grèce est d’ores et déjà partenaire de la Russie dans le projet d’oléoduc devant relier le port bulgare de Bourgas à celui d’Alexandroupolis, au nord de la Grèce, et destiné à transporter vers l’Europe de l’ouest le pétrole de la Caspienne en contournant les détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles saturés.

Sources : AFP, Reuters

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