La France devrait battre son « record » de déficit commercial en 2008

Baldu_deficit Finalement, François Fillon avait peut-être raison d’affirmer que la France était au bord de la faillite. Comme quoi, encore une fois, il n’y a que la vérité qui blesse … et Nicolas Sarkozy n’a semble-t-il que modérément apprécié la « remarque » du Premier ministre. Cqfd.

Désormais, il est clair que les choses ne s’arrangent pas : le déficit commercial de la France devrait atteindre le montant record de 44 milliards d’euros en 2008, selon les « perspectives économiques 2008-2009 » publiées mardi par la Commission économique de la Nation, réunie à Bercy.

Il va de soi, que la politique économique de la France n’est nullement à l’origine d’une telle situation, vous pensez bien, en tout cas, c’est ce que le gouvernement – ou plutôt le chef de l’Etat – va tenter de nous faire croire.

Pour 2009, le gouvernement table sur un déficit commercial de 39 milliards d’euros. Selon les derniers chiffres de l’Insee, il avait atteint le chiffre record de 39,5 milliards d’euros en 2007.

« Le commerce extérieur pâtirait en 2008 du ralentissement de la demande mondiale adressée à la France en lien avec l’affaiblissement de l’activité chez nos partenaires de la zone euro », estime la Commission économique de la Nation. Elle cite notamment l’Espagne, qui « devrait limiter la progression de nos exportations (+2,5% en moyenne annuelle en 2008) ».

Selon la Commission, les entreprises exportatrices enregistreraient également les effets de l’appréciation de l’euro « intervenue fin 2007 et début 2008 ».

A noter cependant que début avril, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait estimé pour sa part que l’euro fort ne constituait pas un problème majeur pour les exportations des pays de l’Union.

« Bien sûr, nous sommes préoccupés » par la parité euro-dollar, mais « l’augmentation de l’euro n’a pas provoqué de problèmes majeurs dans nos exportations », avait alors déclaré José Manuel Barroso lors d’une rencontre avec la presse économique, à Paris.

« Il faut éviter de faire de l’euro un bouc émissaire« , avait-il également ajouté, précisant que selon lui les exportations des pays européens vers les pays tiers « se portent bien et même très bien ».

Dans la mesure où l’Hexagone effectue la plupart de ses exportations avec des pays qui ont la même monnaie, « ne disons pas que c’est à cause de l’euro fort que la France a des problèmes d’exportation », a-t-il également fait valoir, soulignant que la France avait un excédent commercial avec les Etats-Unis.

« Le problème, c’est avec les pays qui ont la même monnaie » que la France, au sein de la zone euro, a-t-il ajouté, notant que c’est « un problème de compétitivité des différentes économies ».

La Commission Européenne semblait ainsi anticiper d’éventuelles argumentations du gouvernement français pour tenter d’expliquer « sa légèreté » face à ses engagements de réduction de déficit public. Le message est clair : l’euro ne pourra être accusé de tous les maux pour soustraire la France à ses obligations vis à vis de ses partenaires.

Prenant l’exemple de l’Allemagne, Barroso avait fait également remarquer que « la force exportatrice ne se construit pas sur une monnaie faible mais par des produits performants ».

La France, quant à elle, tente de redresser la barre via les secteurs automobiles et aéronautiques qui devraient selon elle « enregistrer de bonnes performances à l’export en 2008 ».

Concernant 2009,  » les exportations accéléreraient », si l’on en croit le document publié par la Commission, tablant sur une « hausse d’environ 4,25% ». Mais d’ici 2009, beaucoup de choses peuvent changer, rendant de ce fait toute extrapolation moyen terme difficilement appréciable. Compte-tenu des craintes de récession actuelles, Bercy ne risque rien à lancer de tels chiffres qui pourront être revus à la suite « en raison de la conjoncture ».

« Les importations suivraient le profil de la demande intérieure: d’abord ralenties, elles reprendraient de la vigueur l’an prochain », poursuit le rapport. On ne demande qu’à y croire …

Sources : AFP, Reuters

A lire également :

Barroso : l’euro ne serait pas un frein aux exportations de l’UE

Le déficit commercial de la France proche des abysses

Un commentaire

  1. Reste qu’à diminuer les 25% de la PAC : le plus gros montant qui finançe … la France ! La plus pauvre ?
    .
    Bizarre, Rafarin déjà n’avait que faire des « équations comptables » européennes, et celle là perdure (c’est vrai que l’on vient d’un pharamineux 50% !)
    .
    Tiens ? Si on demandait un référendum au reste des européens pour appliquer les leçons de démocratie à la française ?

Les commentaires sont fermés.