AIE : la flambée du cours du pétrole pourrait conduire à une récession

Recession Cà y est, le mot est lâché !

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), laquelle représente les intérêts énergétiques des pays consommateurs, n’a pas exclu mardi que les prix élevés du pétrole conduisent à une récession mondiale.

Nous voilà prévenus.

Interrogé sur l’éventualité d’une récession provoquée par la flambée des prix du brut, le directeur général de l’AIE, Nobuo Tanaka, a répondu: « C’est possible. » M. Tanaka s’exprimait en marge du Forum international de l’énergie à Rome, qui réunit pays producteurs et consommateurs de pétrole.

La veille, le directeur général de l’AIE avait estimé que les prix du pétrole étaient « trop élevés pour tout le monde« , particulièrement pour les pays en développement, « qui font également face à l’augmentation d’autres coûts« , notamment alimentaires, et « vu les risques qui planent sur l’économie mondiale à l’heure actuelle« .

Les cours du brut évoluaient mardi matin près de leurs records de la veille à 117,56 dollars (contre 117,48 dollars lundi soir à New York) dans les échanges électroniques en Asie. Le prix du baril a même dépassé pour la première fois les 118 dollars à New York et les 115 dollars à Londres, après les nouvelles perturbations de la production au Nigeria, premier producteur africain d’or noir.

Les prix du pétrole ont gagné environ 54 dollars à New York par rapport à leur niveau d’il y a un an. De nouveaux sabotages sur un oléoduc exploité par une filiale du groupe pétrolier Shell, dans la région pétrolière du delta du Niger, et le refus de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep) d’augmenter sa production dans l’immédiat ne devraient pas améliorer la situation.

Le MEND, principal mouvement armé dans le delta du Niger, a revendiqué le sabotage du terminal d’exportation pétrolière de Bonny, le plus important au Nigeria avec une capacité de stockage d’environ 7 millions de barils. Conséquence de cet incident majeur : la compagnie pétrolière Royal Dutch Shell a annoncé lundi une réduction de sa production de 169.000 barils de brut par jour.

Depuis janvier 2006, le Nigeria a vu environ un quart de sa production totale réduite en raison des violences dans les zones pétrolières.

En outre, les stocks pétroliers aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, ont chuté. Les réserves de brut et d’essence américains ont dégringolé la semaine dernière, alors qu’approche l’été, saison des grands déplacements en voiture (« driving season »).

Dimanche, Chakib Khelil, le président de l’Opep, avait affirmé qu’il ne voyait pas d’utilité à relever la production. « Je ne pense pas qu’une augmentation de la production aura un impact sur les prix », avait-il expliqué. « Il y a un équilibre entre l’offre et la demande ». Selon lui, la baisse du dollar est un facteur clé de la flambée des cours de l’or noir: « quand le dollar baisse de 1%, les cours du pétrole augmentent d’environ 4 dollars » a-t-il ainsi affirmé.

Sources : AFP, Reuters, Challenges

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(2 commentaires)

  1. Un consensus international autour d’une valeur étalon autour du pool monétaire est il envisageable ? pour remplacer le dollar.

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