Les matières premières n’en finissent pas de flamber. Après pétrole, céréales et soja, voici venu le temps du café et du cacao.
Le café robusta a en effet touché cette semaine un record historique à Londres.
Le cacao est loin d’être en reste, atteignant même un nouveau plus haut depuis un quart de siècle.
La dépréciation du dollar – qui s’est enfoncé de jour en jour face à l’euro et a touché un plus bas à 1,5464 dollar vendredi – a renforcé le côté « attractif » des matières premières valorisées via le billet vert pour les investisseurs munis d’autres devises.
A Londres, le cacao s’est envolé jusqu’à 1.453 livres la tonne jeudi, un plus haut depuis 24 ans, avant de se replier et achever la semaine en légère baisse. A New York, il a atteint 2.845 dollars mardi, avant de finir lui aussi la semaine sur une perte.
Poussés par les achats de fonds, les prix ont profité aussi de craintes sur la sécheresse qui pourrait affecter les récoltes en Afrique de l’Ouest.
Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1.394 livres sterling vendredi vers 17H00 GMT, contre 1.425 livres le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en mai valait 2.507 dollars la tonne vendredi, contre 2.779 dollars vendredi dernier.
La Côte d’Ivoire vient par ailleurs d’annoncer qu’elle allait se doter d’un programme de lutte contre le « swollen shoot », une maladie d’origine virale qui s’attaque aux cacaoyers du pays, premier producteur mondial de fèves, menaçant sérieusement l’ensemble du verger. D’un coût de 778 millions de FCFA (1,18 million d’euros), ce programme de deux ans sera mené en partenariat avec les chercheurs du Centre national de recherche agronomique (CNRA), qui a découvert le foyer de la maladie dans le centre-ouest du pays, et les producteurs.
Théophile Kouassi, responsable du Fonds de développement des activités des producteurs de café cacao (FDPCC), qui finance ce projet, a estimé de son côté que « si rien n’est fait, il y va de la survie de notre pays où l’économie cacaoyère fait vivre une personne sur quatre ».
Le swollen shoot (gonflement des rameaux) a pour agent pathogène un virus transmis et transporté par un insecte: la cochenille (puceron) par simple piqûre. Cette maladie se caractérise par le dessèchement du verger, l’arrondissement des cabosses et la réduction des graines. Elle transforme le plant de cacaoyer en un arbre qui semble avoir été ravagé par un feu de brousse. La maladie s’est signalée dans la région du Marahoué où elle a déjà détruit plus 8.000 hectares de plantations, selon les experts du CNRA.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de 40% de parts de marché. Le cacao et le café représentent 40% des recettes d’exportations du pays et environ 20% de son PIB.
Les cours du café ont quant à eux poursuivi leur flambée à Londres, où ils ont atteint 2.815 dollars la tonne jeudi, un record historique, tandis qu’ils se repliaient un peu à New York. Le robusta de Londres a ainsi dépassé un record à 2.660 dollars la tonne, qui datait de 1997. A New York, les cours n’ont pas franchi le pic de 171,90 cents la livre atteint vendredi dernier, un plus haut depuis onze ans.
Les prix ont progressé sans discontinuer depuis près de deux mois, poussés par une combinaison de stocks bas et de spéculation. Les analystes estiment également que les producteurs vietnamiens entretiennent la hausse en stockant leur café pour mieux faire monter les prix.
Les cours ont toutefois terminé la semaine en léger repli. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en mai valait 2.507 dollars la tonne vendredi à 17H00 GMT, contre 2.770 dollars le 29 février à la même heure. Sur le NYBoT américain, l’arabica pour le contrat de mai valait 149,90 cents la livre, contre 167,55 cents vendredi dernier.
Source : AFP
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