Pétrole : record de clôture à 104 $, près de 105 $ après séance

Le prix du baril de pétrole s’est approché mercredi soir du seuil symbolique des 105 dollars à New York.

Raison d’un tel « succès » : la baisse « surprise » des stocks pétroliers aux Etats-Unis, la vertigineuse dégringolade du dollar et les tensions géopolitiques en Amérique Latine.

Le statu quo de l‘Opep n’est pas non plus de nature à stopper la flambée.

Après avoir clôturé à 104,52 dollars, un record, le baril de « light sweet crude » pour livraison en avril, coté à New York, est monté à 104,95 dollars, un plus haut absolu, lors des échanges électroniques d’après séance. En séance, le cours du baril d’or noir est monté jusqu’à 104,64 dollars, également du jamais vu jusqu’ici.

Le cours du baril d’or noir a ainsi empoché plus de 5 dollars sur une seule journée par rapport à son niveau de clôture de mardi. Ce qui fait tout de même beaucoup, même si l’on tient compte de la dépréciation du dollar.

Les réserves de brut ont chuté de 3,1 millions de barils la semaine dernière aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d’énergie, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 2,4 millions de barils.

Le dollar est pour sa part descendu à 1,53 dollar pour un euro mercredi, un plus bas jamais vu depuis le lancement de la monnaie unique européenne en 1999.

Or, l’effondrement du billet vert rend le pétrole moins cher aux yeux (et aux portefeuilles) des investisseurs, munis d’autres devises, lesquels fuient l’instabilité en cours sur les places boursières.

Selon les analystes, les cours de l’or noir ne devraient pas descendre de sitôt compte tenu des tensions géopolitiques, et notamment du conflit latent entre le Venezuela et la Colombie. Le déploiement éventuel des troupes vénézuéliennes à la frontière colombienne est un élément qui va entretenir à court terme la hausse des prix du pétrole, estiment ainsi les experts.

Les investisseurs ont accueilli favorablement la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de laisser inchangé son niveau de production, au terme de sa réunion à Vienne (Autriche). « Nous sommes tombés d’accord pour ne pas changer la production », a annoncé le ministre irakien du Pétrole, Hussein Al-Chahristani, à l’issue d’une réunion de plus de cinq heures mercredi au siège du cartel.

Le président américain George W. Bush avait affirmé mardi que ce serait une « erreur » de la part de l’Opep de laisser sa production inchangée. « Je pense que c’est une erreur que de laisser se ralentir l’économie de votre plus gros client, de vos plus gros clients, par la faute de prix de l’énergie élevés », avait-il déclaré, soulignant que les inquiétudes sur la baisse de la demande en raison d’un ralentissement économique pourrait être causée par les pays producteurs.

Ces derniers s’inquiètent plus particulièrement de la baisse de la demande. Or sur les quatre dernières semaines, la consommation des Américains en produits pétroliers a été de près de 20,6 millions de barils par jour en moyenne, soit 3,4% de moins qu’un an plus tôt.

L’Opep a par ailleurs annoncé mercredi qu’elle soutenait le Venezuela dans le conflit qui l’oppose à la compagnie américaine ExxonMobil. « La conférence a exprimée son soutien au Venezuela dans le droit souverain à disposer de ses ressources naturelles », a déclaré le porte-parole de l’Opep, Omar Farouk Ibrahim, lisant la déclaration finale de la réunion.

ExxonMobil, le plus gros groupe pétrolier mondial, a engagé une série de recours juridiques après que le Venezuela eut décrété la nationalisation des gisements pétrolifères du bassin de l’Orénoque, en exigeant au moins 60% du capital des sociétés chargées de les exploiter.

Le groupe américain a annoncé avoir obtenu le gel de 12 milliards de dollars d’actifs de la compagnie d’Etat vénézuélienne PDVSA, auprès de tribunaux de Londres et de New York, pour compenser son départ du Venezuela.

Sources : AFP, Reuters

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