La nouvelle ne devrait pas faire la une des journaux et autre media du groupe d’Arnaud Lagardère, par ailleurs actionnaire d’EADS.
Et pourtant, de telles informations pourraient intéresser ses lecteurs (et encore plus les salariés d’Airbus) : la production en série de pièces pour les Airbus A320 débutera en 2008 en Russie.
Merci à la presse russe de prendre le relais pour nous transmettre les résultats des études élaborées par Airbus lui-même …
Les prévisions globales de développement des transports aériens en Russie et dans la CEI, préparées par les experts du constructeur aéronautique, indiquent en effet que la production en série de composants destinés aux avions européens A320 de la société Airbus débutera en 2008 en Russie.
Les tests d’éléments de fabrication russe, installés sur des avions Airbus, s’étant avérés concluants, le passage à leur construction en série sera possible dès 2008, précise l’avionneur.
Actuellement, les experts européens ont homologué les processus d’assemblage de composants dans les usines VASO et Irkout en Sibérie. Les usines VASO construiront des éléments du pylône pour moteurs des A320, alors qu’Irkout, qui bénéficie de la majorité des commandes d’Airbus, produira le compartiment du train d’atterrissage avant, la dérive et la glissière de volet.
Toutes ces pièces sont en titane et d’autres alliages d’aviation russes. Ce qui est loin d’être anodin …
Car, chantage au titane aidant, il pourrait bien s’agir bientôt de produire en Russie, non seulement des éléments pour l’A320 mais également pour l’A350.
A la mi-mars, le chef de la représentation russe d’Airbus, Vadim Vlassov, avait déclaré que le consortium aéronautique russe unifié (OAK) et le holding européen Airbus détermineraient pendant l’été la liste des composants construits au moyen de matières premières russes par des entreprises russes » destinés au nouveau long courrier A-350.
Comprenez par là, si vous voulez qu’on vous fournisse en titane, il faudra donner de l’activité à l’industrie russe …
Selon Vadim Vlassov , la participation de la Russie à la construction du long courrier A-350 XWB consistera principalement à fabriquer des pièces destinées à l’appareil, de la même famille que l’A320 …
« Les composants de l’A-350 XWB sont plus complexes que ceux des A-320, largement répandus, c’est pourquoi le nouveau programme constituera un pas crucial dans l’approfondissement de la coopération avec les entreprises russes », avait alors déclaré M. Vlassov.
Airbus espère livrer plus de 100 avions à la Russie et aux pays de la CEI dans les années à venir, a déclaré samedi à Toulouse un haut responsable du géant aéronautique européen. « Rien qu’en 2007, Airbus a décroché des commandes fermes concernant vingt-deux A-350 XWB et cinq A-231 pour Aeroflot, vingt-cinq appareils A-320 pour S7, sept A-320 pour Uzbekistan Airways et sept A-320 pour Ural Airlines », a déclaré Chris Buckley, vice-président d’Airbus chargé des ventes en Europe et en Asie-Pacifique, interrogé par la presse.
D’ici 2026, selon Airbus, la demande du marché russe en avions s’élèvera à au moins 921 appareils pour un montant total de 79 milliards d’euros.
De quoi « susciter » quelques zèles pour délocaliser en Russie …
Source : Ria Novosti
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Aviation: la coopération d’Airbus avec des entreprises russes atteindra 130 M USD en 2008
12/03/2008 19:11 MOSCOU, 12 mars –
RIA Novosti. La coopération industrielle du constructeur aéronautique européen Airbus avec des entreprises russes est estimée à 130 millions de dollars en 2008 et doit être portée à 230 millions en 2009, a annoncé mercredi le chef de la mission d’Airbus en Russie, Vadim Vlassov.
« Ces chiffres illustrent le montant de notre coopération, le coût des achats de produits finis, de matières brutes et de services réalisées par Airbus auprès de fournisseurs russes », a-t-il expliqué.
Les apports du Centre de services d’ingénierie russe Ecar qui participe aux programmes d’Airbus (calculs mathématiques, conception d’éléments de fuselage, notamment), du groupe VSMPO Avisma (produits en titane), la production de composantes pour l’A320 dans les usines VASO (Voronej, sud de la Russie centrale) constituent cette somme, ainsi que l’homologation européenne de l’avion amphibie russe Be-200, selon M. Vlassov.