Privée de patron depuis le départ quelque peu forcé de son patron, Merrill Lynch semble en bonne voie pour surmonter la crise. Hier le titre Merrill Lynch a rebondit à la Bourse de New York (d’un peu plus de 4%) après les déboires de la banque de ces dernières semaines. Hésitant entre les personnalités de BlackRock et celles de NYSE Euronext, c’est finalement l’ancien Chief Executive de cette dernière, John Tain, qui a été nommé pour prendre la tête de Merrill Lynch en tant que PDG. Convoité par Citigroup et pas son ancienne banque Goldman Sachs, John Stain hérite donc des difficultés de la société face à son ancien rival probable, Larry Fink de BlackRock. Stan O’Neal, poussé à la démission, avait eu pourtant une stratégie agressive, mais prometteuse, qui aurait pu porter ses fruits et ainsi élever la banque au niveau de ses rivales. Mais c’était sans compter sur les difficultés des placements à risques sur lesquels la banque avait fondé ses stratégies de croissance et de développement.
Si le parcours du nouveau PDG est bien connu et largement rassurant, il ne faut pas oublier que les résultats de la banque d’affaires américaine sont plus que désastreux. Elle est l’une des principales victimes de la crise des subprimes et le marché a trés mal accepté la différence plus que symbolique entre les pertes estimées et les pertes réelles enregistrées principalement durant les mois de septembre et d’octobre. En effet, si la dépréciation d’actifs avait été originellement fixées à un montant de 4,5 milliards de dollars, le montant s’est finalement élevé à 8 milliards au jour de la publication des résultats trimestriels. Quant au début du mois de novembre il n’avait pas non plus été trés bon en terme d’annonces puisque Merrill Lynch avait reconnu que son exposition aux créances à risque entraînait un montant supérieur de 6,3 milliards de dollars aux premières estimations (pour culminer à 27 milliards de dollars environ).
Finalement, la barre peut être redressée mais au prix de quels sacrifices tant en ce qui concerne la stratégie de la banque que de la maîtrise des pertes? De vrais défis en perspective pour le nouveau venu dans cette banque…