Hausse du gazole: rencontre Barnier/pêcheurs mercredi

Marins_colere_w_ouestfrance_Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche Michel Barnier recevra mercredi matin les représentants des marins-pêcheurs afin de « travailler sur des propositions complémentaires » pour répondre à leurs inquiétudes sur l’envolée des prix du gazole, indique un communiqué dimanche.

Mais cette entrevue ne suffira peut-être pas à endiguer la révolte, les marins-pêcheurs en grève ayant quant à eux menacé de durcir leur mouvement. Ils ont par ailleurs indiqué qu’ils n’accepteraient de rencontrer M. Barnier à Paris que si l’ordre du jour de la réunion portait sur la mise en place d’un système d’aide compensant la hausse du gazole, et non pas sur des « mesurettes ».

Michel Barnier affirme pour sa part dans le communiqué, qu’il poursuit « la concertation avec les professionnels » et « réunira dès mercredi matin les présidents des comités régionaux accompagnés des interlocuteurs locaux les plus concernés, autour du président du comité national des pêches ».

Le ministre a fait le point dimanche avec ses services ministériels sur « la situation actuelle des secteurs de la pêche » et s’est « assuré de la mise en oeuvre la plus rapide des décisions prises avec les responsables professionnels lors du Conseil supérieur de la Pêche » mardi, soit « 27 millions d’euros de soutiens divers ». Il souhaite que son ministère prépare des propositions complémentaires pour répondre aux inquiétudes des marins-pêcheurs, « notamment en ce qui concerne les cours du gazole », et qui feront l’objet de discussions lors de la réunion de mercredi.

« Je veux continuer à travailler avec eux pour apporter des réponses concrètes au-delà des 27 millions d’euros que j’ai annoncés comme mesures structurelles mardi dernier », avait auparavant déclaré M. Barnier sur France information. Il a souligné que ces « propositions » devraient entrer « dans le cadre des règles européennes ».

Michel Barnier avait annoncé mardi qu’il signerait « très prochainement » des « plans de sorties de flotte » d’un montant de 25,5 millions d’euros, qui faisait partie d’une enveloppe de 80 millions annoncée en avril 2006.

Pour rappel, le prix du gazole a atteint cette semaine un record à plus de 1,14 euro par litre en moyenne. Même si les pêcheurs professionnels ne paient toutefois pas de taxes sur le gazole et s’acquittent actuellement d’environ 52 centimes par litre, leur situation devient très tendue. Selon les représentants des pêcheurs, le seuil de rentabilité d’un bateau ne peut être effectif qu’avec un gazole ne dépassant pas 0,30 euro le litre. L’instauration d’un ou deux points de TVA supplémentaire sur le poisson à l’étal, permettant d’alimenter un fonds de compensation du prix du gazole, constitue l’essentiel de leur plate-forme commune de revendications.

Dans un entretien au Parisien dimanche, la ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, a déclaré qu’elle n’envisageait pas de baisse des taxes sur le carburant pour compenser l’envolée des prix pétroliers. Elle a toutefois affirmé que le gel des prix du gaz serait maintenu. Mme Lagarde a d’autre part assuré qu’un dialogue allait s’instaurer entre M. Barnier et les pêcheurs. « C’est le meilleur chemin pour trouver des solutions », a-t-elle ajouté.

Si le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, « conscient des difficultés structurelles et conjoncturelles rencontrées par les pêcheurs » selon le ministère, les a invité à le rencontrer en début de semaine prochaine , des représentants des grévistes ont cependant estimé que cette invitation ne pouvait être considérée « comme une avancée », s’interrogeant aussi sur la représentativité « des gens que le ministre veut recevoir ».

Les marins-pêcheurs refusent en effet d’être représentés au ministère par le comité national des pêches, qui n’a pas soutenu le mouvement de revendication. Les seuls représentants des pêcheurs doivent être ceux qui ont rejoint samedi à Lorient le comité de crise, notamment ceux de Concarneau, Lorient, La Turballe, Le Croisic, a affirmé dimanche Philippe Le Moigne, porte-parole du comité de crise du Guilvinec, d’où est parti vendredi le mouvement.

Quelque 150 délégués des pêcheurs en grève, réunis samedi à Lorient (Morbihan), ont par ailleurs menacé de lancer dès lundi des actions « allant crescendo », notamment en direction des dépôts de carburant, si leur demande d’un mécanisme compensant la hausse du gazole était écartée. Dès samedi matin, des grévistes ont mené des opérations-escargots en Bretagne, tandis que des pêcheurs normands retardaient d’environ une heure les opérations de départ de la Transat Jacques Vabre en bloquant symboliquement le port du Havre.

A l’issue de la réunion qui s’est tenue samedi à huis clos à Lorient, les marins-pêcheurs avaient exigé la venue dans un port de M. Barnier afin qu’il « donne des réponses claires » à la profession, tout en espérant « avoir l’écoute du président Sarkozy ». « Peut-être le chef de l’Etat prendra-t-il le temps de venir nous voir? S’il voulait bien se déplacer, on l’accueillerait volontiers, à condition qu’il vienne avec de bonnes nouvelles », selon M. Le Moigne.

Le comité régional des pêches de Basse-Normandie a indiqué être « solidaire » des grévistes, mais qu’il ne pouvait se joindre au mouvement dans l’immédiat car les pêcheurs sont « en pleine activité avec la coquille Saint-Jacques » notamment. C’est aussi le cas dans plusieurs ports du nord de la Bretagne.

Source : AFP

Crédit Photo : Ouest France

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Un commentaire

  1. quand il n’y a plus d’or,il n’y a plus de chercheur d’or.si tu veus du gaz oil, va le chercher au koweit.la france est une vache a lait, mais pas une pompe a gaz oil

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