Le groupe Michelin a confirmé lundi qu’il prévoyait une marge opérationnelle (hors éléments exceptionnels) en 2007 «qui s’approchera» de celle du premier semestre, qui était de 10,2% du chiffre d’affaires. Cette prévision est conforme à celle faite par le groupe lors de la publication de son résultat semestriel fin juillet.
A noter que la compagnie française Michelin-Algérie a récemment annoncé avoir rapatrié récemment les familles de ses cadres à « titre préventif » à la suite de menaces d’Al-Qaïda sur les intérêts français. En janvier dernier, Michelin avait également annoncé sa décision d’arrêter la fabrication de pneumatiques dans son usine de Port Harcourt, au Nigeria, pays où il maintient toutefois son activité commerciale et ses plantations de caoutchouc. Evènements exceptionnels, certes, mais à prendre toutefois en compte.
«Nous envisageons une marge opérationnelle sur l’ensemble de l’année qui s’approchera de celle du premier semestre», a déclaré Jean-Dominique Senard, gérant en charge de la direction financière du groupe, lors d’une réunion d’actionnaires.
M. Senard a rappelé l’objectif du groupe, de parvenir à une croissance des ventes supérieure à 3,5% en 2010.
En juillet dernier, le groupe Michelin avait annoncé une croissance de 4,7% de ses ventes nettes (+ 8,2% à parités constantes) à 8 401,6 millions d’euros au 1er semestre 2007. Le groupe a bénéficié de marchés bien orientés, notamment ceux du poids lourd en Europe, en Amérique du Sud et en Asie, alors que la demande a été faible en Amérique du Nord.
» Au premier semestre, dans un environnement favorable, les résultats de Michelin confirment la capacité du Groupe à augmenter de façon significative sa marge opérationnelle avant éléments non récurrents. Le maintien d’une rentabilité opérationnelle structurellement élevée est une condition essentielle à la réalisation des autres objectifs que nous nous sommes fixés à l’horizon 2010, au premier rang desquels figure l’obtention d’un retour sur capitaux engagés d’au moins 10% et d’un cash flow libre significativement positif. C’est pourquoi nous allons poursuivre l’important travail d’amélioration de notre structure de coûts et d’optimisation de notre outil industriel dans le monde entier » avait alors déclaré Michel Rollier, Gérant.
La direction de Michelin confirmait également à cette date que l’exercice 2007 « devrait s’inscrire en nette amélioration par rapport à l’année précédente. La marge opérationnelle avant éléments non récurrents pourrait ainsi approcher celle du 1er semestre ».
Source : afx/ds, Michelin, AFP
A lire également :
. Michelin : une affaire qui roule !
. Risque terroriste : Michelin-Algérie rapatrie les familles
. Michelin arrête la fabrication au Nigéria : rentabilité ou pétrole ?
3.000 personnes à Toul pour protester contre la fermeture de Kléber
le 12/10/2007 à 18:20
Quelque 3.000 personnes ont manifesté vendredi à Toul (Meurthe-et-Moselle) pour protester contre la fermeture en 2009 de l’usine Kléber, une marque de Michelin, qui emploie 826 personnes, a-t-on appris de source policière.
Un cortège d’un millier de personnes s’est mis en branle vers 16h00 derrière une banderole « Kléber-Toul doit vivre », rejoint au fur et à mesure par quelque 2.000 sympathisants, qui ont défilé dans les rues aux magasins fermés de la ville en scandant « Michelin assassin ! »
« Notre site est viable. Il a engrangé 45 millions d’euros en 2004, 30 à 35 millions en 2005, 15 en 2006. Même en enlevant les 45 millions investis depuis 1999 par Michelin, nous restons profitables à la hauteur de 17 millions d’euros », a commenté Guy Pernin, représentant du personnel CGT.
« Notre savoir-faire date de 100 ans. Et quand Michelin a un problème dans une de ses usines, comme il y a trois semaines, il vient faire produire ses pneus ici », a poursuivi M. Pernin, observant que la fermeture de Kléber est uniquement liée à la main d’oeuvre « moins chère » en Hongrie, où Michelin a construit une usine.
Dans le cortège, Daniel Lanfrey, l’un des seuls à ne pas hurler pour cause d’extinction de voix, s’est dit « écoeuré ». Après 35 ans passés à « tout donner » à Kléber « sans remerciement », il a mal pris d’apprendre par la radio la fermeture de son lieu de travail.
La critique est reprise par le maire de Toul, Nicole Feidt, dont la commune a co-organisé la manifestation pour « faire reculer Michelin ». « Une chose est sûre, cette entreprise ne travaille pas dans la transparence. On ne ferme pas une usine comme cela du jour au lendemain », a déploré le maire.
Une vingtaine d’élus, ceints de leurs écharpes tricolores, dont le président du conseil régional de Lorraine Jean-Pierre Masseret et celui du conseil général de Meurthe-et-Moselle Michel Dinet, l’ont accompagnée afin de montrer à Michelin que « Kléber a à ses côtés de nombreux élus », selon Nicole Feidt.
Un peu plus loin, Jacques Auxerre, délégué syndical FO, a préféré souligner le comportement exemplaire des salariés qui « continuent à aller travailler, même s’ils n’ont pas le coeur à ça » et surtout « qui n’ont pas encore fait de casse ».