GDF et Suez se montrent optimistes quant à l’issue de leur fusion. Aujourd’hui, les deux sociétés ont présenté les perspectives financières attendues de ce qui sera le nouvel ensemble formé lors de la fusion, principalement en matière d’excédent brut d’exploitation. Selon le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, « La fusion est en marche. Nous avons l’intention de la réaliser au premier trimestre 2008« , avec des objectifs déjà bien mis en avant. Pour 2008, les deux groupes ont annoncé une croissance d’environ 10% de l’EBITDA, tandis que l’endettement représente à peu près le montant de l’EBITDA pro forma.
Pour les deux premières années, les programmes d’investissements se montent à 10 milliards d’euros en moyenne par an entre 2008 et 2010 (8 milliards pour l’année 2008), ce qui devrait permettre d’augmenter largement les capacités de production. Ces investissements serviront pour 75% aux objectifs de développement, le reste finançant la maintenance. La capacité de production en France va quasiment doubler, pour passer de 5,6 GW à 10, tandis qu’au niveau européen et international la capacité s’établira à 90 GW contre 47 à l’heure actuelle et représentera la moitié des investissements.
De nombreuses synergies opérationnelles sont prévues, estimées à 1 milliard par an, tout en n’étant pas entièrement réalisées avant 2013. Il faut ajouter à cela que les synergies financières et fiscales sont aussi estimées à environ 1 milliard. Le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli, a quant à lui insisté sur un objectif d’EBITDA de 17 milliards pour 2010 contre un chiffre pro forma de 11,7 milliards pour l’exercice passé des deux groupes. Pour ce qui est du dividende par action, il devrait s’établir à une fourchette comprise entre 10% et 15% par an en moyenne entre le dividende payés en 2007 et celui de 2010. Il n’est pas non plus hors de propos de parler d’une rémunération additionnelle sous forme de dividende exceptionnel et de rachat d’actions, même si ce n’est pas encore d’actualité.
En ce qui concerne la composition du conseil d’administration, il semble qu’il sera composé de 24 membres, dont 10 proposés par Suez et autant par GDF. En parallèle, quatre membres représenteront les salariés, dont un pour les salariés actionnaires. L’Etat, qui détiendra 35% du capital approximativement et verra une séparation de ses deux rôles de régulateur et d’actionnaire, aura quant à lui sept représentants. Le conseil comptera en principe au minimum un tiers d’administrateurs indépendants, tandis que les cinq comités prévus (audit, nominations, rémunérations, éthique environnement et développement durable, et stratégie et investissements) seront présidés par un membre indépendant.
La fusion doit encore être soumise à l’examen des assemblées générales extraordinaires des deux entreprises mais aussi solliciter l’avis des instances représentatives du personnel de GDF, de Suez et de Suez Environnement, cette branche devenant filiale du nouveau groupe à hauteur de 35% et bénéficiant à terme de 1,5 milliard par an pur son développement. Il semble de plus confirmé que le décret autorisant la privatisation est d’ores et déjà prêt, et que la publication est à la discrétion du gouvernement.
Dans un autre domaine, GDF et Suez se montrent déjà trés hostiles, et font front commun, face au projet de la Commission Européenne d’imposer une séparation patrimoniale entre les activités de production et de transport d’énergie. Cette mesure, destinée à garantir une plus grande libéralisation dans le domaine de l’énergie à l’échelle européenne, est estimée ne pas aller dans le bon sens. En effet, l’une des préoccupations prise en compte lors de la fusion serait aussi de faire émerger une véritable situation concurrentielle en Europe tout en profitant de l’ensemble des synergies qui peuvent exister entre les deux groupes.
Toujours est-il que le cours des actions a augmenté d’environ 1,8% pour les deux groupes (+1,72% à 38,49 euros pour GDF et +1,88% à 43,35 euros pour Suez) en début d’après-midi à la Bourse de Paris.
Source: Reuters, AFP