La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a déclaré aujourd’hui que la croissance en 2007 devrait être « plus proche du bas de la fourchette initialement prévue, soit 2% » mais maintient ses prévisions.
Le gouvernement Fillon 2 a bâti son budget sur une croissance comprise entre 2 et 2,5% cette année. « Ce budget est sérieux et solide », a déclaré notre premier ministre François Fillon « Il y a des priorités mais il y a aussi des efforts ».
Les nouveaux chiffres publiés par l’INSEE pour le premier semestre 2007 font état d’une croissance de 1,4%, contre 0,9% avant réajustement. L’objectif des 2% parait donc à portée de main.
Le problème, c’est que la majorité des organisations internationales tablent plutôt sur une croissance française limitée à 1,8-2%, soit en deçà des prévisions les moins optimistes du gouvernement. Le FMI ne fait plus aucune prévision, mais peut-être cela va-t-il rapidement changer…
Restent les questions qui fâchent, comme le financement du trou de la sécurité sociale qui n’en finit pas d’augmenter . Le gouvernement Fillon table visiblement toujours sur les effets du plan de relance qu’il a mis en place avant l’été, en particulier les allégements fiscaux prévus dans le paquet fiscal car « ils répondent aux engagements devant les Français » et « ont pour but de stimuler la croissance ».
On voit qu’elle est passée aux states Lagarde…
Mauvaise pioche 😉
France: la croissance 2007 revue nettement à la baisse par l’Insee
voir tous les articlesL ‘Insee a nettement révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2007 en France, tablant désormais sur une hausse de 1,8% du PIB contre 2,1% précédemment, tout en insistant sur les incertitudes liées à l’impact de la crise sur les marchés financiers.
Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l’Institut national de la statistique (Insee) prévoit un « net rebond » de la croissance au troisième trimestre (+0,7%). Une « correction technique » après un deuxième trimestre décevant durant lequel le PIB n’avait progressé que de 0,3% alors que l’Insee tablait sur le double. Au dernier trimestre, la croissance devrait se modérer, revenant à un rythme de croisière de 0,5%.
Pour l’ensemble de l’année 2007, le PIB progresserait donc de 1,8%, une « croissance douce » selon l’expression de l’Insee, conforme aux prévisions de l’OCDE (1,8%) et de la Commission européenne (1,9%) mais nettement en-deçà de l’objectif du gouvernement, désormais officiellement « proche de la borne basse » d’une fourchette de 2% à 2,5%.
Si le scénario de l’Insee se réalise, la France bénéficiera d’un acquis de croissance de 0,8% pour 2008, légèrement plus favorable que l’an dernier (0,6%), souligne Eric Dubois, chef du département de la conjoncture.
L’Institut insiste toutefois sur le fait que sa prévision est fondée sur l’hypothèse d’un impact modéré de la crise financière internationale durant le quatrième trimestre. Si la crise devait persister, « la croissance en serait amoindrie », prévient l’Insee.
Mais l’assombrissement des perspectives lié à ces « turbulences financières » est compensé par une bonne nouvelle, un « rattrapage » de la France qui « connaîtrait au second semestre une croissance identique à celle de ses partenaires de la zone euro » à la faveur d’une « demande intérieure dynamique », tempèrent les économistes de l’Insee.
Le principal moteur de la croissance française reste en effet la consommation des ménages, « soutenue essentiellement par l’accélération du pouvoir d’achat (+3,2% en 2007) et l’amélioration du marché du travail (340.000 créations) », indique Pierre-Olivier Beffy, chef de la division synthèse conjoncturelle.
Le maintien de « salaires dynamiques » et les baisses d’impôt sur le revenu en 2006, « qui prendront leur plein effet au second semestre 2007 », incitent également les ménages à consommer, souligne-t-il. L’Insee estime ainsi que les mesures d’exonération partielle des heures supplémentaires entrées en vigueur le 1er octobre représenteront un gain de quelque 400 millions d’euros pour les ménages d’ici la fin de l’année.
La consommation devrait gagner 0,9% au troisième trimestre et 0,7% au dernier trimestre, pour une augmentation de 2,1% sur l’ensemble de l’année.
L’accélération du pouvoir d’achat serait toutefois limitée par « la poussée de l’inflation en fin d’année », principalement liée à la hausse des prix alimentaires et de l’énergie. En décembre 2007, l’inflation atteindrait 1,9%.
L’investissement global devrait progresser dans le même temps de 3,7% –dont 4,9% pour l’investissement productif des entreprises–, mais accuse un léger ralentissement en raison du durcissement des conditions de crédit prévisible après la crise financière. Cette tendance était déjà amorcée avant la crise américaine des « subprimes » (emprunts à risque) qui l’a amplifiée, note l’Insee.
Malgré un déficit commercial qui devrait encore se creuser d’ici la fin de l’année, le commerce extérieur de la France ne devrait pas tirer sa croissance à la baisse au second semestre, grâce à des exportations agroalimentaires soutenues et une hausse des exportations de produits raffinés.
Les perspectives de croissance de la zone euro s’assombrissent
Avant même la publication des prochaines prévisions de croissance par la Commission européenne le 9 novembre, le commissaire européen aux affaires économiques affirme que la zone euro fera moins bien qu’attendu au cours des deux prochaines années.
Les perspectives de croissance de la zone euro se détériorent pour les deux prochaines années. S’il faut attendre le 9 novembre la publication des prochaines prévisions de croissance actualisées de la Commission européenne, le commissaire aux affaires économiques annonce la couleur. « Il est déjà clair que les perspectives économiques pour les deux années à venir seront moins favorables que ce à quoi nous nous attendions avant l’été », a déclaré jeudi Joaquin Alumnia.
Les prévisions attendues pour le 9 novembre inclueront pour la première fois des perspectives de croissance pour 2008. En septembre, la Commission avait déjà ramené son estimation en zone euro pour 2007 de 2,6% à 2,5%, et dans l’ensemble de l’Union européenne de 2,9% à 2,8%. Selon Joaquin Alumnia, la hausse des taux d’intérêts au niveau mondial, « les prix élevés du pétrole » et plus généralement « l’augmentation des prix des matières premières », et les difficultés de l’immobilier aux Etats-Unis expliquent le ralentissement attendu de la croissance en zone euro.
Mais le commissaire européen considère que « les fondamentaux économiques » en Europe restent « bons », ce qui devrait permettre un moindre ralentissement. Il a également minimiser les conséquences de l’appréciation du taux de change de l’euro face au dollar et aux monnaies asiatiques. « Nos estimations ont tendance à montrer que les exportations de l’Union européenne sont davantage affectées par l’évolution du commerce mondial que par les mouvements de taux de change », a affirmé Joaquin Alumnia.
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