2eme porte-avions : Aker Yards pour une commande avant mars 2008

Pa2_concept_200606_lgAlors que le second porte-avions (PA2) a été inscrit sur le projet de loi de finances pour 2008, Aker Yards souhaite que la commande du navire intervienne au plus vite.

Nécessitant deux ans de construction, le second porte-avions est un chantier important, équivalent à la commande d’un gros paquebot. En prévision de sa réalisation, qui semble désormais plus que probable, un créneau précis a été réservé. Mais, si la notification du programme tarde trop, elle risque de déstabiliser l’organisation et le plan de charge du chantier. C’est en tout cas ce qui a été donné comme argument pour accélérer la prise de décision.

« Il faudrait qu’il soit commandé avant fin mars 2008 pour des questions de disponibilité et d’organisation du chantier. Nous n’avons pas beaucoup de flexibilité avec les slots (créneaux libres dans la cale de construction, ndlr) réservés », a souligné en début de semaine Jacques Hardelay, directeur général des chantiers de Saint-Nazaire.

Faute de capacités industrielles suffisantes chez le groupe français d’armement naval DCNS, le PA2, long de 283 mètres pour un déplacement de 70.000 tonnes en charge, doit être réalisé sur les bords de Loire. La maîtrise d’oeuvre du programme, dont le coût devrait osciller entre 2.5 et 3 milliards d’euros, restera néanmoins assurée par les anciens arsenaux.

En janvier 2006, ALSTOM avait annoncé la vente de 75% des Chantiers de l’Atlantique, chantiers navals de Saint-Nazaire et Lorient, au norvégien Aker Yards pour 50 millions d’euros afin de se concentrer sur ses activités de transport ferroviaire et de production d’énergie.

De son côté, en avril 2007, en guise de signe du rapprochement avec Thales, DCN (Direction des Constructions Navales) a changé sa dénomination pour devenir DCNS. En plus des Services et Systèmes, DCN absorbait ainsi au passage le « S » de Thales et Armaris, ancienne filiale commune dont elle détient désormais l’intégralité du capital. Le leader européen de l’industrie navale militaire souhaite se positionner à l’international dans la lignée de grands groupes, comme EADS, mais aussi face à son grand concurrent européen, Thyssen Krupp Marine Systems (TKMS).

Après la réalisation des plans de construction du PA2, en 2008, Aker Yards, qui agira donc en qualité de sous-traitant, a prévu un début d’usinage en 2009 pour une livraison de la coque aménagée en février 2012. Le navire rejoindra alors Brest pour y être achevé par DCNS (installations aviation, système de combat et intégration).

Pour le moment, six navires de croisière doivent sortir de Saint-Nazaire d’ici la fin 2010. Le porte-avions serait une bouffée d’oxygène supplémentaire pour l’industriel, encore convalescent après les années noires ayant précédé le désengagement d’Alstom.

Au cours du 1er semestre 2007, le groupe DCNS a enregistré quant à lui 747 millions d’euros de prises de commandes, dont en particulier l’IPER (Indisponibilité Programmée pour Entretien et Réparations) du porte-avions Charles de Gaulle qui sera réalisée à compter de septembre. En attendant, les rafales de l’armée française se voient « contraints » d’opérer manoeuvres et exercices d’appontages sur le porte-avions américain USS Enterprise.

Contrepartie de l’intervention « diplomatique » de la France en vue de mettre une touche finale à la résolution du « différent » entre la Libye et la Bulgarie concernant les infirmières bulgares ?

DCNS, détenu à 75% par l’Etat et à 25% par Thales, compte finaliser avant la fin de l’année un contrat avec la Bulgarie pour la fourniture de quatre corvettes Gowind, a annoncé le groupe jeudi dans un communiqué.

DCNS précise que « le premier ministre bulgare, Sergei Stanishev, a donné son feu vert pour que soit immédiatement lancées les discussions en vue de réaliser le programme d’acquisition de quatre corvettes Gowind », à l’issue d’un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy en visite à Sofia jeudi. « Un groupe de travail franco-bulgare est créé avec l’objectif de finaliser le contrat avant la fin de l’année », ajoute DCNS sans préciser le montant du contrat.

Sources : AFP, Mer et Marine, DCNS

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(9 commentaires)

  1. A force de faire des économies de bouts de chandelles on en arrive à des solutions pour le moins étranges …
    Ainsi la France va se retrouver avec deux porte-avions d’ici quelques années mais ces derniers seront de conceptions radicalement différentes. L’un est nucléaire, l’autre à propulsion classique, le nombre de menbres d’équipage requis sera différent selon le navire à opérer et le nombre d’avions embarqués variera aussi.
    J’imagine que le porte-avion à propulsion classique va nécessiter un pétrolier d’accompagnement que ne requiers pas le CdG.
    Donc à bricoler les budgets on en arrive à des solutions pour le moins disparates sans grande cohésion financière et tactique. C’est aussi ça le quotidien dans un pays endetté et en déficit !

  2. Le CDG passe un tiers de son temps à Toulon pour changer son uranium (soit 18 mois d’immbolisation tous les 3 ans alors que les PA américains change de combustible tous les 30 ans).
    De plus, la radioactivité un peu trop forte de ses réacteurs (30% de plus que prévu) pose certains problèmes à l’équipage et a nécessité l’ajout de 700 tonnes de blindage supplémentaire, l’éloignement des personnes trop près du réacteur et la limitation de la puissance donc de la vitesse (sans parler des problèmes d’hélice). Le navire ne fait donc plus que 25 noeuds maximum ce qui limite l’emport des Rafales et des Hawkeyes. De plus, le CDG ne peut emporter que 24 Rafales maximum ce qui est tout juste suffisant pour assurer sa protection. Le CDG a été dessiné et sa construction débutat en 1986 autour des caractéristiques du F18 avant que le gouvernement ne choisissent d’utiliser le Rafale (1993) qui plus gros et sans ailes repliables. Ajoutons que le CDG a des catapultes de 75 mètres contre 90 pour les PA américains ce qui limite l’autonomie des avions-radars Hawkeye qui doivent décoller avec moins de carburants et ainsi que la masse maximale des Rafales.
    On peut aussi parler de la piste d’atterissage un peu trop courte qui fait que si un avion accroche le dernier brin il faut plusieurs minutes libérer la piste car il ne peut manoeuvrer tout seul, le fait que la piste d’atterissage et de décollage se chevauchent limitant les opérations, le fait que le Rafale soit un avion beaucoup plus complexe qui nécessite un deuxième opérateur pour le système d’arme (60% des Rafales de l’armée de l’air seront des biplaces) ce qui veut dire un avions beaucoup plus gros donc plus lourd et donc puissant (l’augmenetation de puissance est envisagé à partir de 2015 pour l’armée de l’air).
    Le CDG nécessitera toujours un pétrolier d’accompagnement pour ses avions et ses navires d’escorte.
    Ce que peut apporter un 2° PA non nucléaire:
    Pas de risque de radioactivité pour l’équipage.
    95% disponibilité contre 65% pour le
    CDG.
    La possibilité d’emporter 36 Rafales contre 24 et de tous les stocker dans le hangar ce qui limite les problèmes de corrosion marine et les accidents sur le pont.
    Un pont plus grand ce qui permet de mieux gérer les opérations.
    L’usage de catapultes de 90 mètres (qui ont déjà été commandé) ce qui augmentera sensiblement l’emport des Rafales et l’autonomie des avions radars. De plus cela permettra d’envisager des versions lourdes (Rafale F3) voire biplace du Rafale.
    L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing n’a pas hésité à parler d’un « demi porte-avions » pour le CDG.
    En fait, il aurait fallu faire directement le 2° PA au lieu du CDG.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Gaulle_(porte-avions)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/PA_2

  3. Sans parler des coûts d’entretien qui sont visiblement moins élevés sur un PA classique que sur un PA nucléaire …

  4. La France est la seule puissance européenne possédant un véritable porte-avions. Seulement, à l’ère européenne, c’est peu, compte tenu du fait que l’UE veut rivaliser avec les Etats-Unis au niveau international et que le porte-avions est l’instrument diplomatique.
    Bill Clinton a d’ailleurs dit un jour que dès qu’une crise internationale se profile, la première question qu’on se pose c’est « Où est le porte-avions le plus proche ».
    Il faut aussi dire qu’un porte-avions est une puissance de feu considérable rien que par sa présence. Il permet de lancer des opérations aériennes partout dans le monde y compris dans une zone où tout est hostile.
    Lorsque, dans les prochaines années, une crise humanitaire, un génocide ou une catastrophe se déclenchera, l’UE ou la France seront peut-être les seuls à réagir et à envoyer des soldats de la paix. Et lorsqu’on envoie une armée quelque part, on a toujours besoin d’un soutien aérien. Mettons que dans la zone concernée, il n’y ait que des pays hostiles. Et bien le porte-avions se révèle alors la seule arme efficace pour assurer la sécurité à la fois des soldats européens mais aussi de la population locale.

  5. A l’issue de son entretien, hier, avec le Président Sarkozy, le premier ministre bulgare Sergei Stanishev a donné son feu vert pour que soit immédiatement lancées les discussions en vue de réaliser le programme d’acquisition de quatre corvettes du type Gowind. Un groupe de travail franco-bulgare est créé avec l’objectif de finaliser le contrat avant la fin de l’année, précise DCNS, qui est donc parvenu à s’insérer dans le marché des corvettes, d’ où il était absent depuis 25 ans. « Ce projet représente notre premier succès avec nos corvettes Gowind de nouvelle génération. En outre, le franchissement de cette étape nous ouvre de nouvelles perspectives commerciales pour ce type de bâtiments sur un marché mondial en expansion avec le renouvellement et la modernisation de nombreuses marines », se félicite Bernard Planchais, directeur Général Délégué de DCNS.
    D’un tonnage compris entre 1000 et 2000 tonnes, les corvettes Gowind sont directement dérivées du design et des avancées technologiques des Frégates Européennes Multi-Missions (FREMM), futurs navires de combat de premier rang de la marine française. « Ce programme concerne principalement l’établissement de Lorient de DCNS et impliquera largement le chantier naval de Bulyard Shipbuilding Industry (BSI) à Varna. Ce dernier réalisera une part importante des travaux, dans le cadre d’un transfert de technologie et apportera d’importantes retombées économiques en Bulgarie », précise DCNS, qui n’a en revanche pas dévoilé quelle part serait réservée aux établissements français. Les syndicats, qui souhaitent que le prototype soit réalisé en interne, craignent une externalisation du travail plus importante que prévue dans le plan initial.
    Le contrat des 4 Gowind bulgares devrait s’élever à environ 900 millions d’euros.
    http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=105681

  6. Pour rappel sur l’importance du 2eme PA au niveau stratégique
    Dans le cadre de son intervention en Afghanistan, le nouveau chasseur Rafale F2 de Dassault s

  7. ou l’on retrouve AREVA …. et Bouygues ?
    ————————————–
    http://www.ouest-france.fr/La-piste-Areva-pour-financer-le-2e-porte-avions-/re/actuDet/actu_3635-621028——_actu.html
    Ouest France
    La piste Areva pour financer le 2e porte-avions
    Vu l’état des finances publiques, la solution étudiée pour s’offrir un Charles-de-Gaulle bis serait de vendre un bout de notre champion du nucléaire.
    Hervé Morin, le ministre de la Défense, a-t-il voulu préparer les esprits, dimanche, en expliquant que la « situation budgétaire rendait difficile la construction du second porte-avions » ? Difficile ? Plutôt impossible.
    Le budget de la Défense pèse 48 milliards dont 16 consacrés aux programmes d’armement. Mais pour honorer les engagements (achat de Rafale, de missiles M 51, d’hélicoptères NH 90 et Tigre, de frégates Fremm, de sous-marins Barracuda, d’avions A 400 M, de véhicules blindés…), il faudrait déjà accroître les dépenses d’au moins 40 % entre 2009 et 2013. Inutile de dire qu’en plus des économies de fonctionnement (6 000 postes de moins par an), Hervé Morin va tailler dans les programmes. Hervé Morin ou Nicolas Sarkozy.
    Le président s’était rendu à l’idée d’un second porte-avions pour relayer le Charles-de-Gaulle pendant ses arrêts pour maintenance. Les catapultes, système qui donne sa vitesse d’envol à l’avion, ont même été commandées voici un an à une société américaine. Mais la facture du navire – 3,7 milliards, des centaines d’hommes à bord – compromet le projet: le Livre blanc, qui sera dévoilé le 19 juin, ne le retient plus.
    Il reste trois hypothèses : abandon pur et simple, report de plusieurs années (difficile pour des raisons techniques et de coopération éventuelle avec les Britanniques), lancement immédiat, mais financé par la vente partielle du géant du nucléaire Areva. L’idée, politiquement sensible, est sérieusement étudiée. Surtout à l’

  8. Bonjour,
    Qu’entendez-vous par vente partielle d’AREVA?
    Prochainement, l’Elysée devra arbitrer entre l’ouverture de capital d’AREVA ou une fusion avec ALSTOM?
    Pouvez-vous m’en dire plus
    merci, cordialement,
    Pascal TRIBILLAC

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