Chtokman:la Russie veut d’autres partenaires que Total

Diviser_regner Si la France entière crie cocorico suite au supposé fabuleux contrat passé entre le géant gazier russe Gazprom et le pétrolier français TOTAL, l’échange pourrait ne pas aussi fructueux que semblaient laisser croire les promesses.

Gazprom espère trouver d’autres partenaires pour son projet d’exploitation du gisement de Chtokman, soit comme copropriétaires de l’opérateur ou comme sous-traitants, a ainsi déclaré la semaine dernière Dimitri Medvedev, président de Gazprom.

A noter que si l »accord avec Total prévoit que le groupe français prendra 25% dans la société propriétaire des infrastructures de Chtokman, Gazprom gardera la licence et restera l’unique propriétaire de la production.

Total a signé avec Gazprom un « accord de coopération portant sur le développement de la première phase du gisement de gaz et de condensats de Chtokman ». Aux termes de l’accord, les parties procéderont à la création d’une compagnie spéciale pour l’étude, le financement, la construction et l’exploitation des infrastructures de la première phase du développement du gisement Chtokman. La compagnie créée sera propriétaire de ces infrastructures pendant une durée de 25 ans à compter du lancement de l’exploitation du gisement.

Gazprom et Total détiendront un intérêt respectif de 75% et 25% dans le capital de cette société. A la fin de la période de l’exploitation de la première phase, Total cédera sa participation à Gazprom. Le géant gazier russe ne pert pas la mise, loin s’en faut puisqu’il détient 100 % de la compagnie Sevmorneftegaz détentrice de la licence de Chtokman, ainsi que tous les droits de commercialisation des hydrocarbures produits.

Le projet de Chtokman, évalué à 20 milliards de dollars, est situé sur la mer de Barents. Les réserves du gisement dépassent les 3.700 milliards de m3s, une capacité suffisante pour répondre aux besoins de la population mondiale sur plus d’un an. Une partie du gaz extrait du gisement sera acheminée vers l’Europe via des gazoducs, une autre partie sera liquéfiée pour être conduite par bateau jusqu’aux Etats-Unis.

La première phase de développement du gisement prévoit la production de 23,7 milliards de m3 de gaz naturel par an. Les premières livraisons de gaz par gazoduc devraient intervenir en 2013 tandis que celles de gaz naturel liquéfié (GNL) débuteront en 2014. Un accord a été conclu pour commencer les travaux communs pour la réalisation du projet dès le mois de juillet 2007.

Mais Total n’est pas seul sur le dossier, loin s’en faut. L’accord initial prévoit en effet la participation possible d’autres partenaires étrangers jusqu’à hauteur de 24 %, par réduction de la participation de Gazprom. Les pétroliers américains ConocoPhilips, Chevron, norvégiens Statoil et Norsk Hydro étaient cités parmi les candidats potentiels à une participation dans le projet.

« Je suis d’accord qu’une co-participation dans ce projet fait sens pour Gazprom », a déclaré la semaine dernière Medvedev, également premier vice-Premier ministre russe, lors d’un point de presse. « Il y a deux modèles pour cela – soit nos partenaires rejoignent le projet comme participants à part entière et actionnaires de la co-entreprise, soit comme (…) sous-traitants, ce qui à mon sens (…) créerait un peu moins de stabilité dans nos relations ».

Medvedev a expliqué que Gazprom était prêt à descendre à une faible majorité dans l’opérateur du gisement. ConocoPhillips, Norsk Hydro et Statoil sont les principaux candidats à une participation, a-t-il dit. Exit Chevron ?

Cerise sur le gâteau, selon la presse russe