Angela Merkel inquiète des positions de Nicolas Sarkozy

Meilleurdesmondes_2Si presse et sondages français tenteraient de nous faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes … tel ne semble pas être tout à fait le cas.

A la veille d’un sommet franco-allemand, la chancelière allemande Angela Merkel s’inquiète des positions défendues par la France, notamment en matière de politique industrielle, selon l’édition du magazine économique Wirtschaftswoche à paraître lundi.

En ligne de mire l’attitude de la France sur des dossiers aussi chauds qu’Airbus/EADS, l’industrie automobile et la politique prônée par Nicolas Sarkozy sur l’euro, la BCE et le déficit budgétaire de la France.

Cette question a été évoquée lundi dernier lors d’une réunion entre Angela Merkel, le président du Conseil économique de son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Kurt Lauk, et des hauts-responsables de l’industrie et de l’économie allemande, dont Thomas Enders, co-président allemand du groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, Matthias Wissmann, président de la Confédération de l’industrie automobile, et Siegfried Jaschinski, dirigeant de la banque publique régionale du Bade-Wurtemberg.

Un porte-parole de la chancellerie a confirmé samedi qu’une telle réunion avait eu lieu, se refusant toutefois à fournir des détails.

Selon l’hebdomadaire Wirtschaftswoche, la chancellerie allemande, le ministère des Finances et celui de l’Economie sont tous trois critiques des positions françaises, estimant que le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement cherchent à affaiblir les efforts de l’Union européenne pour favoriser la concurrence. Au sommet de l’UE à Bruxelles sur le traité institutionnel, Nicolas Sarkozy avait obtenu l’allégement du paragraphe consacré à « la libre concurrence » et notamment la disparition de l’expression « concurrence libre et non-faussée » comme objectif de la politique industrielle et commerciale de l’UE.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy doivent se retrouver lundi à Toulouse pour discuter notamment de la stratégie et de la direction future du groupe européen EADS, maison-mère d’Airbus.

Berlin est également agacé par la volonté du chef de l’Etat français de se mêler de la politique monétaire européenne, au mépris de l’indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), afin de faire baisser un euro qu’il juge « trop fort ».

La France, d’après Wirtschaftswoche, voudrait obtenir de la BCE une plus grande flexibilité en matière de politique monétaire et chercherait à contourner ses obligations communautaires en matière de réformes budgétaires. « Nous devons nous assurer qu’il y a réciprocité dans nos relations avec la France et devons réagir de la même façon », a estimé Kurt Lauk, cité par le magazine. L’Allemagne, contrairement à la France, « ne doit pas rendre hommage au mercantilisme ou au protectionnisme étatique », a-t-il ajouté. Selon M. Lauk, « quand en Allemagne, l’Etat, avec raison, s’occupe moins de politique industrielle, ce n’est pas pour qu’un autre Etat s’engouffre dans la brèche ».

Lundi dernier à Bruxelles lors de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et les douze ministres des Finances de la zone euro, tout n’a pas semblé se passer aussi « simplement » que Nicolas Sarkozy aurait bien voulu le faire croire. Un accrochage tendu a même eu lieu avec Peer Steinbrück, le ministre allemand des Finances, furieux de voir la France distribuer 13 milliards de « cadeaux fiscaux » et tenter de renvoyer l

(2 commentaires)

  1. TUNIS (Reuters) –
    Nicolas Sarkozy a déclaré mardi qu’il n’était pas « chagriné » par des déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a exprimé son désaccord avec les positions du président français sur la Banque centrale européenne (BCE) et « l’euro fort ».
    « Je suis d’autant moins chagriné que je n’ai jamais contesté la nécessité de l’indépendance de la BCE », a-t-il dit lors d’un point presse improvisé en marge d’une visite à Tunis.
    « Mais c’est son ministre des Finances qui a dû lui donner un mauvais renseignement », a-t-il ajouté. « Comme je la vois le 16, j’aurai l’occasion de lui dire ce que je pense vraiment. »
    Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se retrouvent lundi à Toulouse, où ils doivent notamment aller à Airbus.
    Angela Merkel a déclaré mardi être en désaccord avec les critiques du président français à l’encontre de la Banque centrale européenne et de la politique de « l’euro fort ».
    Nicolas Sarkozy estime que la Banque centrale européenne doit s’attacher davantage à soutenir la croissance et l’emploi.
    « Je ne crois pas du tout à tout cela », a déclaré Angela Merkel à la chaîne de télévision allemande RTL. « Avec moi, rien de ce genre ne se fera et c’est la même chose pour l’ensemble du gouvernement allemand. »
    « Bien sûr, nous avons tendance à dire que nous voulons ceci ou cela. Mais il n’en est pas moins important de protéger les citoyens de l’inflation. C’est pourquoi l’indépendance de la BCE est essentielle », a-t-elle ajouté

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