Le groupe automobile DaimlerChrysler a été condamné par la justice allemande à verser un lourd dédommagement, près de 230 millions d’euros au total, à d’anciens actionnaires de Daimler-Benz, suite à la fusion avec l’américain Chrysler en 1998.
Le rachat de Chrysler par Daimler, présenté officiellement par les deux groupes comme une « fusion entre égaux », a donné lieu à une longue série d’avatars judiciaires, dont le volet principal est toujours en cours.
Le constructeur va devoir payer une compensation de 22,15 euros par action Daimler-Benz en numéraire à des petits porteurs contrôlant au total 10,5 millions de titres, a indiqué lundi un porte-parole du tribunal de grande instance de Stuttgart.
Dans le cadre du mariage entre les deux groupes il y a huit ans, Daimler-Benz avait forcé des petits actionnaires, pesant au total 1,8% de son capital, à échanger leurs titres contre un paquet d’actions du nouvel ensemble. 17 petits porteurs avaient porté plainte, jugeant l’offre insuffisante.
Le tribunal de grande instance de Stuttgart leur a donné raison. Il estime que la proposition de DaimlerChrysler n’était pas conforme à la valorisation respective des deux groupes au moment de l’opération. « Nous allons faire appel », a déclaré un porte-parole de DaimlerChrysler, qui a jugé « injustifié » le principe d’un dédommagement.
S’estimant lésé dans l’opération, le magnat des jeux américain Kirk Kerkorian, grand actionnaire de Chrysler au moment de la fusion, réclame quant à lui 1 milliard de dollars de dommages et intérêts devant la justice américaine. Il a fait appel après avoir été débouté l’an dernier en première instance.
L’annonce de la décision du tribunal de Stuttgart a eu un impact négatif sur le cours de DaimlerChrysler lundi matin à la Bourse de Francfort. Les investisseurs semblent avoir quelques inquiétudes, même si l’impact ne semble pas très lourd pour le groupe, pour qui un montant de 230 millions d’euros ne devrait pas poser véritablement de problème.
Selon le quotidien allemand Handelsblatt, Daimler-Chrysler serait par ailleurs intéressé par le rachat total de l’écurie de Formule Un McLaren, dans laquelle elle détient déjà des parts, via sa filiale Mercedes. Rien ne serait encore réglé et McLaren a refusé de commenter.
Daimler-Chrysler possède déjà 40 % des parts de l’écurie et l’acquisition des autres parts lui permettrait de créer une écurie sous le seul nom de Mercedes.
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