Les efforts de diplomatie déployés actuellement, auront au moins eu cet effet bénéfique de faire baisser le cours du pétrole mardi. Encore que, à toute chose, malheur est bon, n’oublions pas que si certes des prix de pétrole élevés peuvent avoir des effets négatifs sur la croissance et les coûts de production industriels, les actionnaires des opérateurs pétroliers, tels que Total, Maurel & Prom, BP, Shell ne peuvent que s’en féliciter.
En tout état de cause, des problèmes survenus dans des raffineries aux USA et Venezuela et de nouveaux incidents impactant la production du Nigéria pourraient bien avoir rapidement un effet ascendant sur le cours du brut.
I – Les prix du pétrole reculent grâce à une diplomatie active
Les prix du pétrole, qui avaient commencé la journée de mardi en hausse, sont retombés de plus d’un dollar à la clôture, sous le coup de prises de bénéfices et d’efforts diplomatiques accrus en vue d’obtenir un cessez-le-feu au Proche-Orient. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en septembre a reculé de 1,30 dollar, clôturant à 73,75 dollars, après un pic à 75,78 USD dans la matinée. A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en septembre a perdu 1,33 dollar, terminant à 73,28 dollars.
Suite à un nombre grandissant de jour en jour de tractations menées en vue d’arrêter toute violence au Liban, les inquiétudes des marchés semblent diminuer, faisant évoluer le cours à la baisse. La rapidité avec laquelle les prix ont chuté laisse néanmoins penser que des prises de bénéfices ont pu être opérées, lesquelles peuvent être liées à la perception du marché des développements au Moyen-Orient.
Les courtiers attendent la publication mercredi des chiffres hebdomadaires des stocks américains de pétrole. Les analystes tablent sur une baisse des réserves de brut d’environ 500.000 barils, des stocks d’essence stables et sur une progression des réserves de produits distillés de 1,6 million de barils
II – Efforts diplomatiques au Proche-Orient
Après sa visite à Beyrouth, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice s’est rendue à Jérusalem mardi pour rencontrer le Premier ministre israélien Ehud Olmert en vue de défendre son plan de paix. Ce dernier a été rejeté lundi par le président du Parlement libanais Nabih Berri, intermédiaire du Hezbollah.
Condoleezza Rice est arrivée mardi soir à Rome où elle doit participer à une conférence ministérielle sur le Liban.
Alors que l’offensive israélienne continue de plus belle, les discussions se sont accélérées en vue d’établir une première ébauche de force internationale de maintien de la paix dont le déploiement dépendrait d’un accord de cessez-le-feu sur le terrain. Israël s’était dit prêt dimanche à soutenir le déploiement d’une telle force dans le sud du Liban.
Cependant, Israël semble toujours avoir l’assentiment des Etats-Unis, aucun calendrier n’a été établi pour la cessation des hostilités, et les offensives terrestres d’Israël semblent s’intensifier, tandis que le risque d’une propagation du conflit aux pays voisins producteurs de pétrole (Syrie, Iran) n’a pas disparu, voire même s’accroit désormais compte-tenu des récents propros des Président syrien et iranien.
III – Problème dans des raffineries aux US et Venezuela
Plus tôt dans la journée, les prix avaient été soutenus par une série d’interruptions de production dans des raffineries, faisant poindre un nouveau spectre de pénurie d’essence aux Etats-Unis, en pleine période de déplacements estivaux.
Une unité de la raffinerie Amuay au Venezuela serait fermée pour une durée de cinq à sept mois, selon des sources de marché. Cette raffinerie, appartenant au complexe de raffinage pétrolier Amuay-Cardon, le plus grand du monde, est un fournisseur majeur d’essence pour les Etats-Unis. Volontaire ou non cette fermeture, est peut-être à rapprocher de la politique menée par Hugo Chavez avec Russie et USA.
Parmi les autres raffineries affectées par des interruptions de production, figuraient aussi aux Etats-Unis celle de ConocoPhillips à Wood River (Illinois), d’ExxonMobil à Beaumont (Texas) et de Valero à Memphis (Tennessee).
IV – Shell-Nigéria : une fuite d’oléduc réduit la production
Une fuite survenue vendredi sur un oléoduc du groupe Shell, reliant le champ Bonny dans le Delta du Niger (sud du Nigeria), a réduit la production de brut de 180.000 barils par jour, a indiqué mardi une porte-parole de la compagnie. Au total, une production de 180.000 barils par jour (dont 30% appartiennent à Shell) a été temporairement interrompue, sans qu’on ne puisse établir de date pour une reprise.
Une enquête est en cours pour déterminer la cause de la fuite. Les militants séparatistes de la région, à l’origine des nombreux sabotages et prises d’otages depuis le début de l’année, n’ont pas à l’heure actuelle revendiqué cet incident.
Depuis le début de l’année, les compagnies pétrolières opérant dans la région du Delta du Niger sont régulièrement la cible d’attaques menées par les séparatistes, qui ont amputé de 500.000 barils par jour l’offre du pays, soit 20% de la production du Nigeria. La nouvelle interruption de 180.000 barils par jour porte à 680.000 barils par jour la production manquante, soit plus de 26% de l’offre du pays, premier producteur d’or noir d’Afrique avec habituellement 2,6 millions de barils par jour.
Des militants séparatistes du Delta du Niger ont menacé mardi le groupe pétrolier américain Chevron de nouvelles attaques s’il continuait son « harcèlement » contre les populations Ijaw de la région avec l’appui de militaires nigérians.
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Cela ne va pas arranger les choses :
« Quatre observateurs des Nations unies ont été tués mardi soir dans le bombardement aérien israélien de leur poste à Khiam, au Liban sud, a-t-on appris auprès de services de sécurité libanais.L’événement
« Les quatre observateurs qui se trouvaient dans le poste de Khiam ont été tués », a indiqué une source des services de sécurité libanais. Selon cette source, il s’agit d’un Autrichien, un Canadien, un Finlandais et un Chinois.
A New-York, l’ambassadeur américain à l’Onu John Bolton a confirmé que quatre observateurs de l’Onu avaient été tués dans une attaque israélienne.
Le corps d’au moins deux d’entre eux ont pu être dégagés des décombres du poste détruit, une maison de deux étages avec un abri, a ajouté cette source, sous couvert de l’anonymat. »
Les prix du pétrole montent à quelque 74 dollars le baril
NEW YORK, 26 juil 2006 (AFP)
Les prix du pétrole ont terminé en légère hausse mercredi, après une baisse surprise des stocks américains d’essence, et alors que la conférence de Rome a échoué à demander un cessez-le-feu immédiat dans le conflit au Liban.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en septembre a pris 19 cents, clôturant à 73,94 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 72 cents à 74 dollars le baril.
Le département américain de l’Energie (DoE) a fait état mercredi dans son rapport hebdomadaire d’une baisse de 3,2 millions de barils des stocks d’essence la semaine dernière aux Etats-Unis, alors que le marché anticipait un niveau identique à la semaine précédente.
Les réserves de brut sont restées stables, alors qu’une baisse de 500.000 barils était attendue.
Venezuela : la plus grande raffinerie poursuit ses exportations malgré les dommages 2006-07-26 14:15:00
CARACAS, 25 juillet (XINHUA) — Les travaux de réparation dans la plus importante raffinerie du Venezuela, en cours suite à un incendie, pourraient ne pas affecter ses exportations, a annoncé mardi un responsable de la compagnie pétrolière d’Etat, Petroleos de Venezuela SA (PDVSA).
Alejandro Granado, le responsable en charge du raffinage de PDVSA, a indiqué dans une déclaration que les réparations dans une unité de distillation du brut de la raffinerie d’Amuay, qui pouvait produire 636 000 barils par jour, avaient progressé et pourraient être achevées d’ici 60 jours.
Il a indiqué que la majeure partie de cette unité de la raffinerie fonctionnait toujours et que l’usine pourrait continuer à produire du combustible pour tous ses clients nationaux et internationaux durant la période de réparation.
Les dommages causés à l’unité de distillation ont été entraînés par un incendie qui s’est déclaré le 17 juillet dernier.