La Russie assumera 10% des dépenses dans le projet de réacteur international de fusion thermonucléaire ITER, à Cadarache (France), a annoncé mercredi le gouvernement russe.
Un accord approprié portant sur 35 à 45 ans doit être signé fin novembre entre l’Union européenne, la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, les Etats-Unis, le Japon et la Russie.
Pour rappel, l’objectif du projet ITER est de démontrer la possibilité scientifique et technologique de la production d’énergie par la fusion des atomes.
La participation russe au projet ITER se résumera à la fabrication et à la livraison des principaux équipements technologiques, mais aussi à une contribution financière à hauteur de 10% du coût total du projet. L’Union européenne s’est engagée à relever sa participation à 50%, le reste étant partagé entre Washington, Pékin, New Delhi, Séoul et Tokyo.
Le coût du projet est évalué à 3.578 kIUA (unités indépendantes des taux de change), un kIUA étant égal à un million de dollars base 1989.
ITER se fonde sur une installation conçue pour la première fois en 1955 par l’URSS, baptisée Tokamak. L’histoire du projet remonte à 1978, quand Evgueni Velikhov, alors coordinateur du programme thermonucléaire soviétique, propose à l’AIEA de conjuguer les efforts des pays dotés des technologies nécessaires.
Lors du Sommet de Genève en Novembre 1985, l’Union soviétique propose de construire la prochaine génération de tokamak sur la base d’une collaboration intégrant les quatre partenaires majeurs du programme « fusion ».
En octobre 1986, les
Pour information, le début des travaux de sous-traitance à Cadarache prévu pour juillet 2006 est encore en stand by.
Déjà du retard pour ITER. Syndrome A380 ?
Une balance de pesage défaillante et des consignes « hors procédure » sont à l’origine d’un incident – sans conséquence pour l’environnement ou la santé – survenu le 6 novembre 2006 à l’Atelier de technologie du plutonium (ATPu). Cet établissement d’Areva NC est situé sur le site du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), à Cadarache (Bouches-du-Rhône).
« L’accumulation d’erreurs humaines et les défaillances constatées dans les processus d’assurance de la qualité mettent en évidence des lacunes importantes dans la culture de sûreté de l’exploitant », juge l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). C’est pourquoi l’ASN a annoncé, mardi 9 janvier, avoir classé l’incident au niveau 2 de l’échelle internationale des événements nucléaires, qui va de 1 à 7. Le CEA, qui avait rendu public l’incident le 10 novembre, proposait de le classer au niveau 1 de cette échelle.
Une erreur de manipulation a conduit des employés d’Areva NC, responsable opérationnel de l’ATPu, à charger deux fois un broyeur avec des rebuts de pastilles de combustible MOX (mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium). Une inspection de l’ASN, conduite le 16 novembre, a montré que la balance permettant de contrôler le chargement du broyeur était cassée depuis mars 2006.
PAS DE « MASSE CRITIQUE »
Fort heureusement, la « masse critique » – d’environ 16 kg de matière fissile -, à partir de laquelle une réaction nucléaire peut s’enclencher de façon spontanée, n’a pas été atteinte. Au lieu des 8 kg autorisés, le broyeur contenait 13 kg de pastilles, correspondant à 3,9 kg de matière fissile.
L’ATPu avait connu un incident de contamination en 2004 : une erreur humaine avait causé une légère contamination des locaux et d’un opérateur. Ouvert en 1964, cet atelier, où ont été produits les premiers assemblages de MOX, est désormais en phase d’assainissement. L’ASN espère voir l’opération achevée fin 2007, et prépare un décret relatif à l’arrêt définitif de l’installation.
Placé sous la responsabilité du CEA, l’ATPu a longtemps été la bête noire des associations écologistes. Dès 1995, l’Autorité de sûreté nucléaire avait réclamé sa fermeture en raison d’une réévaluation du risque sismique. Il a fallu attendre juillet 2003 pour qu’Areva, véritable opérateur de l’installation, obtempère.