Sénégal : pays de transit avec le Mali, danger insoupçonné sur les routes stratégiques du pays ?

Désolée d’assombrir vous journées de fêtes entre huîtres, foies gras, chocolats, jouets, enfants et petits-enfants, mais je préfère prévenir que guérir …. Si tant est même qu’on puisse parfois encore guérir …

Revenant du Sénégal, aux frontières du Mali, tous deux pays hautement stratégiques sur l’échiquier politique mondial et encore plus au niveau énergétique, les convois incessants de camions citernes en provenance des citernes sénégalaises à destination des citernes maliennes, ne peuvent que m’interroger et au delà même, me font peur ….

Car si la multiplication vertigineuse de dos d’âne le long des routes sénégalaises, contribue certes à limiter la vitesses des véhicules, elle pourrait également servir à contribuer à rayer du décor les vieilles Peugeot et autres taxis brousses en l’espace de quelques mois, lesquels ne peuvent résister aux assauts incessants de gendarmes couchés en ciment, la cimenterie de Rufisque n’étant pas loin … et ce, au plus grand bonheur des sociétés privées de taxis. Nous y reviendrons dans un article dédié, tant le sujet est important, voire fondamental quant à ses impacts sur l’économie sénégalaise mais également ses fondements sociaux où la solidarité familiale remplace la sécurité sociale mais nécessite de se déplacer loin, fréquemment, avec une réactivité hors du commun.

Mais si les ministres de la Défense de France et Espagne se sont récemment rendus au Sénégal avant de bifurquer vers le Mali pour traiter de dossier pétrolier … les dirigeants de ce monde ont semble-t-il oublié la catastrophe de Los Alfaques, catastrophe on ne peut plus meurtrière qui frappa l’Espagne, ses habitants et ses touristes le 11 juillet 1978 dans la commune d’Alcanar (Province de Tarragone).

Rappelons les faits  : un camion-citerne  transportant 25 tonnes de propène explosa à proximité du terrain de camping « Los Alfaques », situé en contrebas de la route, le long de la mer Méditerranée.

Selon la thèse officielle, l’explosion aurait été due à une surcharge en propylène (gaz inflammable servant à la fabrication de matière plastique) du tanker provoquant une rupture de l’enveloppe de la citerne sous l’effet de la pression interne du gaz qui s’échappa et entraîna un phénomène de Bleve. Comparable à une attaque au Napalm diront certains …

Le camion avait été chargé à 12 h 5 à la raffinerie Enpetrol de Tarragone. Le liquide très inflammable se transforma en une boule de feu atteignant plus de 1 000 °C, qui se déversa telle une vague sur le camping. Les victimes furent tuées instantanément, de nombreuses et très impressionnantes photos furent diffusées dans la presse mondiale. Frappant à jamais mon cerveau d’adolescente.

La catastrophe fit 217 morts et de nombreux blessés (200 grands brûlés). On estime qu’environ 400 personnes se trouvaient sur les lieux au moment de l’accident.

Alors que l’économie sénégalaise – et tout particulièrement le secteur touristique – est très durement frappé par les conséquences d’Ebola, même si aucun décès n’est à déplorer dans le pays (nous y reviendrons aussi), que les routes sénégalaises regorgent de monde aux approches de villes incontournables, que des récentes découvertes de pétrole dans le pays attirent les investisseurs … et les convoitises, que le nouveau centre de Congrès permet d’accueillir  les dirigeants de toute l’Afrique de l’Ouest à quelques encablures du nœud routier de Diam Naw Dio, que le port de Dakar renforce son importance en terme d’infrastructures permettant d’exporter les riches matières premières des pays avoisinants tels que le Mali …. il convient – certes à mon humble avis – d’être EXTREMEMENT vigilant …. un accident étant si vite arrivé …

Cette photo prise sur les routes sénégalaises résume à elle seule les enjeux et les dangers, montrant un camion citerne chargé d’hydrocarbures à destination du Mali (plaque  d’immatriculation rouge), vue d’un taxi où les symboles de l’Islam et des Etats-Unis se mêlent en une danse troublante, comme c’est le cas, dans la majorité des taxis sénégalais ….

Et puis, simple hasard ? ce véhicule arbore également, pendu à son rétroviseur, un palmier … symbole de plage et soleil, recherchés par les touristes européens en cette période de froid.

Crédit Photos Sénégal : Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com

Sénégal : pays de transit avec le Mali, danger insoupçonné sur les routes stratégiques du pays ?

Elisabeth Studer – 27 décembre 2014 – www.leblogfinance.com

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(38 commentaires)

  1. attention !!!! LI
    Publié le 26-12-2014
    Mali: deux milices alliées de Bamako prennent la localité de Bamba
    Par RFI

    Depuis quelques jours, des groupes armés se manifestent à nouveau dans une partie du nord du Mali. Il y a eu des pillages, des coups de feu, et désormais, la sécurité de la localité de Bamba, au nord de Gao, est assurée par deux milices tribales qui contrôlent les lieux.

    Située à 245 km au nord de la ville de Gao, dans une zone où l’armée était faiblement représentée, la localité malienne de Bamba est passée sous le contrôle de deux groupes armés alliés au gouvernement malien, ou plutôt deux milices tribales, à savoir le Gatia, dominé par les Touaregs de la tribu des Imghad, et d’une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Une fois installés sur place, les miliciens en ont profité pour démanteler, à une trentaine de kilomètres de Bamba, le fief d’un autre groupe armé – celui-là étant plutôt indépendantiste. Il n’y a pas eu de victimes.

    Pourquoi une telle démarche, alors que l’accalmie semblait régner sur le terrain ? L’une des raisons, c’est que dès le mois de janvier 2015, le quatrième round des négociations entre le gouvernement malien d’un côté, les faucons et les colombes des groupes armés du nord de l’autre, reprend en principe à Alger. L’objectif des ces milices tribales est donc notamment d’affaiblir l’ennemi, de renforcer ces positions sur le terrain en revendiquant le contrôle de plusieurs localités du nord du Mali et, peut-être, avec la bénédiction de Bamako, de jouer à Alger dans la cour des grands.

  2. On est si loin de ce pauvre Léopold Cédar!

    En créant des « états » sur des bases religieuses au Moyen Orient on pourri la planète entière et on touche le Sénégal de plein fouet.
    On touche aussi notre ancien Oubangui Chari, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Soudan et le reste.
    Le non dit est permanent, mais le mal avance de façon inexorable,
    Toutes ces sottises religieuses même gribouillées depuis des siècles n’ont aucune valeur pour être la base d’états.
    Elles s’opposent à nos constitutions, elles imposent des costumes ridicules pour mieux marquer leurs territoires, etc…

    L’état des routes au Sénégal n’est rien à côté de ce naufrage de la civilisation.

  3. Vu dans les stats du blog sur localisation :
    Etats-Unis / ville non définie … suivez mon regard ….

  4. Tout à fait d’accord, retrouvé ….
    sur notamment « Le non dit est permanent, mais le mal avance de façon inexorable »

  5. Et wouii, non seulement le mal avance mais les solutions sont à porté de mains 🙂
    Ceci dit je n’ai toujours pas deviné où se cachent les censeurs de ce blog qui sont des hyper réactifs « maniak »

  6. C’est possible, mais je ne pense pas. Je n’ai pas vraiment de crainte avec éventuellement des intrusions parce que c’est aller et retour :).
    Un de mes anciens fournisseurs d’accès à cru bon de changer ma « Box » après avoir fait une découverte qui lui posait problème. Moi pas.

  7. je l’avais malheureusement prédit … au sénégal, pas au Kenya … mais idem sur un ralentisseur ….

    Explosion d’un camion-citerne au Kenya: le bilan officiel passe à 40 morts
    AFP
    Publié le 12/12/2016 à 12:02 | AFP
    L’accident d’un camion-citerne qui a percuté d’autres véhicules puis explosé samedi soir au Kenya a fait au moins 40 morts, ont annoncé lundi les autorités, revoyant à la hausse un précédent bilan, alors que certains appelaient le gouvernement à améliorer la sécurité sur les routes du pays.
    « Six corps supplémentaires ont été retrouvés, ils étaient brûlés à un point tel qu’ils sont impossibles à identifier, et ont été emmenés à la morgue », a déclaré à l’AFP un officier de police présent sur place.
    Les autorités ayant par ailleurs annoncé qu’une victime avait succombé à ses blessures à l’hôpital universitaire de Nairobi, le bilan officiel de la catastrophe s’établit désormais à 40 morts, contre 33 morts annoncés dimanche.
    Le directeur de l’Unité nationale de gestion des catastrophes, le colonel Nathaniel Kigotho, a confirmé ce chiffre, indiquant lundi à la presse que 34 corps se trouvaient dans une morgue au nord-ouest de Nairobi, tandis que 6 autres corps se trouvent à l’hôpital universitaire de la ville.
    « Tous ces corps seront soumis à des tests ADN en vue d’être identifiés et rendus aux proches », a-t-il précisé. « Ce processus va commencer immédiatement et s’achèvera dans deux semaines ».
    L’accident s’est produit samedi soir à Karai, près de 100 km au nord-ouest de Nairobi, sur la route très fréquentée qui relie la capitale kényane et Nakuru dans la vallée du Rift, et continue jusqu’à l’Ouganda voisin.
    D’après la police et des témoins, le camion, immatriculé en Ouganda, roulait vite lorsqu’il est arrivé à un ralentisseur nouvellement installé et qui n’était indiqué par aucun panneau de signalisation – un cas de figure assez courant au Kenya -.
    Le chauffeur a perdu le contrôle du camion et s’est encastré dans d’autres véhicules. Des témoins ont vu une « boule de feu » embraser une dizaine de véhicules, dont un minibus et un véhicule de la police.
    Onze policiers d’une unité paramilitaire kényane figurent parmi les personnes décédées.
    « Ce désastre montre à nouveau que les dangers sur nos routes sont toujours là malgré des tentatives pour les rendre plus sûres », a regretté dans un éditorial le quotidien Daily Nation, évoquant des règles de circulation peu claires et rarement appliquées.
    Les camions les plus volumineux ne sont pas autorisés à circuler la nuit sur certains axes routiers. Mais le code de la route est rarement suivi à la lettre dans un pays où soudouyer les policiers est courant.
    Le président Uhuru Kenyatta avait affirmé dimanche que « le camion responsable de l’accident n’aurait pas dû se trouver sur cette route à cette heure là ».
    Lundi, il a ordonné au ministère des Transports d’améliorer la signalisation. « Nous ne pouvons continuer à perdre des vies à cause de ralentisseurs mal érigés », a-t-il déclaré lors d’un discours à Nairobi. « Des panneaux clairs doivent être placés dans cette zone pour prévenir les usagers, et cela devrait s’appliquer au reste du pays ».
    Cette route ultra-fréquentée est connue pour être un point noir en matière de sécurité routière. En 2009, 122 personnes avaient été tuées dans l’explosion d’un camion d’essence alors qu’elles s’étaient massées autour d’un véhicule accidenté près de Molo (150 km au nord-ouest de Nairobi) pour recueillir du carburant.
    Selon la police routière kényane, quelque 3.000 personnes meurent chaque année sur les routes du pays. L’Organisation mondiale de la Santé évoque elle 12.000 morts par an.
    12/12/2016 12:01:35

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