Alors que France Telecom se restructure pour ne former plus qu’une entité juridique France Telecom-Orange, le PDG du principal groupe italien de téléphonie, Telecom Italia, Marco Tronchetti Provera, a démissionné vendredi après avoir été critiqué par le gouvernement de Romano Prodi à la suite d’une réorientation stratégique de son groupe, ont annoncé des agences italiennes.
L’agence spécialisée pour les informations financières RadioCor et l’agence officielle Ansa ont annoncé la démission de M. Tronchetti Provera, alors que le conseil d’administration, convoqué à la surprise générale, était toujours en cours. Les deux agences ont également indiqué que Guido Rossi, ancien président de la Consob, l’autorité boursière italienne, serait nommé à la tête du groupe.
« M. Tronchetti Provera a remis sa démission. Sa décision est motivée par l’intention de sauvegarder l’interêt du groupe et de ses actionnaires et de maintenir la gestion du groupe dans la ligne de la stratégie décidée par le conseil », a indiqué Telecom Italia.
Guido Rossi prendra la tête du groupe avec l’intention de maintenir la stratégie, a annoncé vendredi par la suite l’opérateur dans un communiqué.
Le conseil aurait tenté de faire revenir M. Tronchetti Provera sur sa décision mais, devant le caractère « irrévocable » de celle-ci, il aurait accepté de se conformer à sa recommandation de nommer Guido Rossi à la présidence.
M. Rossi, expert en droit des sociétés, a été président de Telecom Italia au moment de sa privatisation en 1997. Il est actuellement commissaire extraordinaire de la fédération italienne de football (Federcalcio) où il a été appelé à l’été après le scandale des matchs truqués.
Carlo Buora, actuel administrateur délégué (patron opérationnel), a été nommé vice-président avec « les responsabilités organisationnelles » assumées jusque-là par Marco Tronchetti Provera.
Telecom Italia est sur la sellette depuis le début de la semaine avec l’annonce de la séparation de son secteur de téléphonie mobile (TIM) et de boucle locale dans des sociétés séparées, et son souhait de se recentrer sur le haut débit (Alice).
Craignant que le premier opérateur mobile italien (40% de part de marché) ne tombe sous le contrôle d’un groupe étranger, impliquant ainsi la disparition d’un nouveau grand groupe national, le gouvernement de gauche de Romano Prodi, avait fait état publiquement de sa préoccupation. Mais le virage stratégique de Telecom Italia a surtout mis en lumière l’absence de marge de manoeuvre financière du groupe, qui ploie sous une dette de 41,3 milliards d’euros et va devoir tailler dans ses actifs.
Jeudi, le régulateur italien (Agcom) – équivalent de l’Arcep en France, anciennement appelée ART – a demandé à Marco Tronchetti Provera, président de Telecom Italia, de lui fournir rapidement « des informations précises sur cette réorganisation ».
Les groupes américains News Corp, Time Warner et General Electric seraient intéressés par la reprise de TIM, évaluée à 35 milliards d’euros.
« Telecom Italia remet en cause ce qu’il avait décidé il y a deux ans, avec la réintégration complète de sa filiale mobile TIM », a rappelé Didier Pouillot, directeur du département des analyses industrielles de l’Idate, dans les colonnes du Monde.
Cette décision semble aller à contre-courant des déclarations des opérateurs européens qui font de la convergence fixe/mobile le centre de leur stratégie. Aujourd’hui, Telecom Italia semble au contraire privilégier la convergence contenus/contenants.
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Guido Rossi estime qu’il peut cumuler Telecom Italia et la FIGC (football)
AFP 16.09.06 | 14h30
Guido Rossi, commissaire extraordinaire de la Fédération italienne de football (FIGC), qui a été appelé à la tête de Telecom Italia vendredi, a estimé samedi que les deux fonctions étaient « compatibles », révèle l’agence italienne Ansa. Selon Ansa, c’est ce que Guido Rossi a expliqué au téléphone dans la matinée de samedi à Gianni Petrucci, président du Comité national olympique italien (Coni), puis à Giovanna Melandri, la ministre des Sports. Il a cependant ajouté que la décision de le maintenir ou non à la tête de la FIGC relevait du Coni, devant lequel il sera entendu mardi. Rossi a également expliqué à ses deux interlocuteurs que la soudaineté de sa nomination à la tête de Telecom Italia, qui avait grandement surpris l’ensemble des dirigeants sportifs, avait été dicté par la rapidité des évènements. Toujours selon Ansa, Gianni Petrucci avait confié dès vendredi soir à Giovanna Melandri, peu après l’annonce de la nomination de Guido Rossi: « J’attends des éclaircissements dans les heures prochaines avec le professeur Rossi ». Guido Rossi, 75 ans, a été nommé à la tête de Telecom Italia à la suite de la démission surprise du président Marco Tronchetti Provera. Le juriste, souvent présenté comme « un homme des situations difficiles » avait déjà présidé le groupe de télécommunications en 1997, menant à bien sa privatisation. Il aura la lourde tâche d’apaiser les tensions avec le gouvernement et de redonner confiance aux investisseurs, échaudés par des soubresauts nés d’un revirement stratégique brutal. En mai 2006, les instances olympiques italiennes l’avaient nommé « commissaire extraordinaire » de la FIGC afin d’entamer la réforme du football italien, vivement secoué par le scandale des matches truqués du Calcio.
Bonjour
Je connais une personne qui travaille chez TI. Cette personne m’avait dit il y a quelques mois qu’un scandale encore plus grand que celui de Parmalat allait se déclarer chez TI.
Comme nous utilisons tout les deux l’Anglais nos échanges sont assez limités, aussi je n’en ai pas su beaucoup plus.
Nous ne sommes peut-être pas au bout de nos surprises.
Je pense que M.Prodi a eu peur, car TI c’est une fraction appréciable de l’appareil industriel en Italie. Si TI se trompe, l’état Italien sera obligé de payer les pots cassés et il ne peut pas se le permettre.
Il est vrai que la décision de se séparer des mobiles est sûrement problématique pour le cash flow, mais après tout la pression a justement été mise récemment sur Vodaphone pour intégrer une offre fixe.
Vodaphone étant abonné aux résultats négatifs depuis plusieurs années, cette demande des actionnaire paraissait assez raisonnable, donc le mouvement de TI de séparation de TIM parassait aussi raisonnable surtout avec la baisse de l’ARPU, la concurrence des MVNO et celle des nouvelles technologies et le frémissement sur la TV par ADSL.
On se demande quelle serait une stratégie gagnante pour ces industries gigantesques?
Parfois je me dit (dans des moments de folie!) qu’elles devraient se lancer dans les transport Européen à très grande vitesse (vitesse du son ~500km/h et embarquement sans ralentissement du train, si si c’est concevable 😉
Un métier basé sur l’infrastructure!
Jean-Pierre
accord avec Eni, Veolia et Suez pour profiter des tuyaux ?
Bouygues le fait bien …