Turbulences à prévoir dans le ciel français et à terre … Alors que la compagnie Air France-KLM se remet à peine du crash – toujours inexpliqué du vol AF 447 – son directeur général, Pierre-Henri Gourgeon, a déclaré « ne pas exclure des mesures de chômage partiel à la rentrée ».
Une décision qui pourrait être prise en l’absence de signaux d’une réelle reprise économique.
Dans un entretien au quotidien Le Figaro, le patron d’Air France a en effet envisagé de recourir à un tel scénario, même si des mesures de cet ordre s’avèrent plus complexes à appliquer dans le secteur du transport aérien que dans l’industrie automobile.
Quoiqu’il en soit, si chômage partiel il y avait, ce serait une « première » pour la compagnie, selon le quotidien.
De son côté, Air France demeure durement impactée par la crise. « Nous ne voyons pas apparaître la moindre embellie. La réduction de la demande dans le cargo est brutale. Elle est aussi très forte pour les passagers à haute contribution » précise par ailleurs Pierre-Henri Gourgeon.
Courant juin, le directeur général d’Air France KLM avait reconnu que son groupe envisageait la suppression de près de 3000 postes. Début juillet, le journal La Tribune allait plus loin encore, indiquant que la direction du groupe aurait présenté aux syndicats « un durcissement de son plan de baisse de capacités » et précisant que « les besoins en effectifs d’Air France (hors filiale) entre 2009 et 2011 seraient ainsi revus à la baisse » et que « 4.480 postes (contre 2.467 prévus) devraient être supprimés ». Il s’agirait pour la plupart de « départs naturels estimés ».
Le directeur général d’Air France-KLM a par ailleurs réfuté tout retard dans la réaction de ses équipes lors de l’accident du vol AF 447, qui s’est abîmé entre Rio de Jainero et Paris le 1er juin dernier. Il a par ailleurs réaffirmé qu’un givrage des sondes de vitesse Pitot pouvait avoir été un facteur dans la catastrophe du vol AF 447 mais que cela « ne suffit pas à expliquer l’accident« .
Dans son premier rapport d’étape sur l’enquête, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a souligné pour sa part que plus de six heures se sont écoulées entre le dernier contact avec l’Airbus A330-200 d’Air France et le déclenchement de l’alerte. Une remarque qui ne semble pas inquiéter plus que cela Pierre-Henri Gourgeon, lequel explique que la compagnie perd « souvent des avions au dessus de la Russie, de l’Afrique ou des océans » et que ses équipes les retrouvent. « Il arrive que des avions subissent des pannes de radio« , tient par ailleurs à préciser.
Selon lui, les problèmes rencontrés par le vol AF447 ne peuvent être imputés à des négligences.
« Il n’y a pas de contradiction entre la sécurité et l’économie. Quand on améliore la sécurité, on améliore l’image de la compagnie et on améliore logiquement ses performances économiques« , affirme-t-il.
Sources : AFP, Reuters, Le Figaro, La Tribune