Areva / Niger : arrêt de production de la mine d’Arlit contre révisions des contrats

Cela pourrait s’appeller du chantage ou de la négociation … selon qu’on utilise le langage diplomatique ou pas.

Selon l’ONG AGHIRIN’MAN et l’AFP, Areva pourrait interrompre la production de la Somaïr (Société des mines de l’Aïr) au Niger. L’arrêt de la production d’uranium de la mine d’Arlit est d’ores et déjà fixé au 28 octobre prochain.

Argument invoqué par le géant nucléaire français : le gouvernement du Niger ne serait pas parvenu à trouver acquéreur pour 500 tonnes d’uranium extraites du site. De ce fait, le groupe se verrait contraint de stopper l’exploitation du site si l’Etat nigérien n’autorisait pas l’exportation des produits miniers afin de les vendre au prix du marché.

Areva  estime ne pas être en capacité à l’heure actuelle de fournir une date de reprise de la production, compte tenu des incertutides actuelles entourant les négociations sur les prix et quantités. Précisant qu’en cas d’arrêt, l’interruption devrait perdurer au minimum jusqu’à la fin de l’année 2013. Date fixée comme échéance pour la renégociation des contrats miniers avec le gouvernement nigérien. Laquelle constitue aux yeux des analystes la cause principale de la situation actuelle.

Si l’on en croit les media locaux, en vue de freiner le Niger dans ses velléités de revoir les termes contractuels de ses engagements, le groupe français aurait en effet engagé un bras de fer avec le gouvernement nigérien en menaçant notamment de licencier une partie du personnel local employé dans les mines, voire de retarder ou d’annuler des investissements dans le pays.

Un porte-parole d’Areva a toutefois indiqué à l’AFP que le groupe nucléaire maintenait son calendrier d’extraction de minerai et de production d’uranium dans sa mine à Imouraren, mais qu’il s’interrogeait sur ses contrats des mines de l’Aïr et d’Akokan dans le département d’Arlit.

« Nous confirmons le calendrier d’une première extraction de minerai en 2015 et d’une première production d’uranium en 2016 », a-t-il ainsi déclaré à l’AFP.

Sources : RFI, Ecofin, AFP

Elisabeth Studer – 25 octobre 2013 – www.leblogfinance.com

(35 commentaires)

  1. Inutile de dire qu’il n’existe pas vraiment de sécurité pour les citoyens français dans ce secteur du sahel depuis que Messieurs Sarkosy et Juppé ont organisé leur petite virée en Libye.
    Faire égorger Kadhafi par des islamistes en bombardant son convoi avec nos avions, voilà une véritable victoire dont la suite se joue actuellement à Lampédusa et à Malte, mais aussi sur le terrain des mines et de l’énergie.
    Entre faire espionner leurs citoyens par les USA et faire massacrer des populations entières au Moyen Orient, certains n’en sont pas à une mesquinerie près, nous le payons déjà cher!!
    Regardons les origines politiques de droite comme de gauche du personnel de la collaboration avec l’Allemagne entre 1940 et 45 et tout est clair.
    En ruinant la crédibilité et donc l’économie et les entreprises de mon pays, les « collabos » d’aujourd’hui nous conduisent tranquillement au désastre.

  2. Et notamment :
    ————————
    Mais, tout comme le 11 septembre avait permis de justifier une surveillance accrue, au nom de la chasse aux terroristes, l’épopée des rebelles touaregs et des djihadistes maliens ainsi que les opérations des terroristes sévissant en Algérie aura permis ni plus ni moins de justifier à sa manière l’installation d’une base militaire US en Afrique via l’Africom, et plus particulièrement au Niger. Le tout assorti d’envois de drones pour pouvoir surveiller l’Afrique du Nord et le Sud Algérien. Une information en effet relayée par le quotidien américain New York Times et confirmée par Reuters.

    Selon le NY Times, des drones Predator seront ainsi chargés d’effectuer des missions de surveillance dans la région «afin de combler le manque d’informations plus détaillées sur un certain nombre de menaces régionales dont celles relatives aux groupes terroristes activant dans le nord du Mali et au flux de combattants et d’armes en provenance de Libye».

    L’Africom envisagerait par ailleurs l’établissement d’une base de drones au nord-ouest de l’Afrique afin nous dit-on d’augmenter les missions de surveillance des groupes extrémistes. Si les drones de surveillance seraient dans un premier temps non armés, des responsables militaires américains n’excluent pas toutefois le recours à des tirs de missiles «en cas d’aggravation de la menace».

    « Les drones seront positionnés dans le nord du Niger, dans la région désertique d’Agadez, à la frontière avec le Mali, l’Algérie et la Libye », avait par ailleurs indiqué une source proche du dossier à l’agence Reuters.

    « Cela est directement lié à l’intervention militaire au Mali, mais il pourrait aussi donner à l’Africom une présence plus durable pour les missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR)», ont justifié quant à eux les militaires US, précise pour sa part le NY Times.

    Rappelons que l’Africom est formée de quelque 1.500 personnes dont le travail principal est la planification des activités militaires en Afrique. Sa mission consiste – officiellement – à protéger et à défendre les intérêts sécuritaires des Etats-Unis à travers le renforcement des capacités de défense des Etats et des organisations africaines.

    Il mène des opérations militaires, afin – nous dit-on – « de dissuader et de vaincre les menaces transnationales et de fournir un environnement sécuritaire favorable à la bonne gouvernance et au développement »

    Officiellement l’Africom oeuvre pour un partenariat fructueux entre les Etats-Unis et 53 nations d’Afrique et pour l’instauration d’espaces de sécurité et de stabilité sur le continent. Des missions qui pourraient être loin d’être totalement désintéressées …

  3. A noter également :

    selon « Le Courrier d’Algérie », l’amiral Giampaolo Di Paola, président du Comité militaire qui regroupe les chefs d’état major des pays de l’Otan, aurait tenu une réunion secrète avec les députés allemands le 26 septembre 2011 devant lesquels il a exprimé les inquiétudes de l’Otan, faisant état de l’existence de « plus de 10.000 missiles sol-air qui représentent une sérieuse menace pour l’aviation civile et pourraient sortir de Libye pour se retrouver dans de mauvaises mains ».

    – Près de 5 000 missiles sol-air SAM-7 perdus « dans la nature » … selon le CNT

    Le général Mohamed Adia, chargé de l’armement au sein du ministère de la Défense du Conseil national de transition (CNT), estimait alors quant à lui à « environ 5 000 » le nombre de missiles sol-air SAM-7 « toujours manquants et dans la nature » , craignant lui aussi que ces armements ne tombent entre de « mauvaises mains. »

    Rappelant par ailleurs que la Libye de Kadhafi a acheté environ 20.000 missiles sol-air SAM-7, de fabrication soviétique ou bulgare. Certes plus de 14.000 de ces missiles ont été soit utilisés, soit détruits, ou sont aujourd’hui hors d’usage. La plupart étaient stockés dans la ville de Zenten (sud-ouest de Tripoli), mais beaucoup manquaient à l’appel en octobre 2011 …

    Or, soulignait alors le général, « ces missiles sont légers, de petite taille, faciles à manier et pourraient être utilisés pour détruire un avion civil ».

    Rappelons enfin que de nombreux stocks d’armes et de munitions de l’armée du colonel Kadhafi ont fait l’objet de pillage dans le pays depuis février 2011, date du début de la révolution libyenne, l’ancien Guide ayant également distribué une partie de ses armements à ses partisans en fuite.

    En mars 2011, au Mali et au Niger, des élus et des responsables politiques craignaient d’ores et déjà que la chute de Kadhafi provoque un reflux massif de réfugiés touaregs dans une région du Sahel déjà très fragile, une situation qui pourrait conduire à une déstabilisation de la région …

    Rappelons en effet que les mercenaires de Kadhafi étaient en grande partie constitués de milliers de jeunes Touareg, recrutés pour apporter leur soutien au dirigeant libyen et combattre le mouvement populaire de contestations en Libye.

    Parmi ces jeunes figuraient des anciens rebelles réfugiés dans le Sud-libyen à Sebah et Oubari depuis plusieurs années. D’après RFI, les troupes du général Ali Kana, un touareg responsable des garnisons du Sud, auraient constitué la garde rapprochée de Kadhafi, ses troupes constituant même la base arrière militaire stratégique du colonel.

    Précisons que ces populations nomades originaires du Mali, du Niger, et de l’Algérie ont, depuis les années 80, trouvé refuge auprès du dirigeant libyen lui promettant de sécuriser le Sud-Soudan, en échange de sa protection. Mais leur présence auprès du Colonel Kadhafi et le soutien qu’ils lui apportaient alors provoquaient déjà l’inquiétude des élus du nord du Mali en mars 2011.

    «Nous sommes à plus d’un titre très inquiets. Ces jeunes sont en train de monter massivement (en Libye). C’est très dangereux pour nous, que Kadhafi résiste ou qu’il tombe, il y aura un impact dans notre région », avait ainsi déclaré Abdou Salam Ag Assalat, président de l’Assemblée régionale de Kidal. « Tout ça me fait peur, vraiment, car un jour ils vont revenir avec les mêmes armes pour déstabiliser le Sahel » avait-t-il ajouté.

    http://www.leblogfinance.com/2013/01/algerie-aqmi-quand-juppe-sinquietait-de-la-fuite-de-missiles-de-kadhafi-vers-le-sahel.html

  4. Que l’on construise des Lignes Maginot, des murs, des bunkers ou des bases, cela n’aura aucune importance, bien au contraire. Il s’agit de dépenses particulièrement peu productives sur le long terme et désastreuses économiquement.
    La mode des drones, n’est qu’une mode, Pour le résultat les populations civiles peuvent en parler.
    Si certains se croient à l’abri devant leur écrans de contrôles alors qu’ils massacrent allègrement femmes et enfants, je leur souhaite un futur Nuremberg.

  5. Coincidence ?

    Les quatre otages français d’Arlit libérés après trois ans de détention
    Libération –

    Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, qui avaient été enlevés au Niger par Al-Qaïda en 2010, ont été libérés mardi. Sur le même sujet. Les quatre otages français d’Arlit libérés après trois ans de détention. récit. Otages, trois ans de calvaire.

  6. Une rançon a été versée pour obtenir la libération des quatre otages d’Arlit (« Le Monde »)
    Contrairement à ce qu’affirment les autorités françaises, une rançon a bien été versée pour obtenir la libération des quatre otages français retenus depuis septembre 2010 au Niger. Selon une source française, une « contrepartie » de « plus d’une vingtaine de millions d’euros » a été versée. Selon nos informations, l’argent a été prélevé sur les fonds secrets alloués aux services de renseignement. (« Le Monde »)

  7. Mine d’uranium d’Areva à Arlit : la population dénonce la situation sanitaire et environnementale

    Publié le 31-10-2013

    Le 30 octobre, la France célébrait le retour de quatre de ses ressortissants enlevés en 2010 sur le site de la mine d’uranium d’Areva à Arlit au Niger.

    Mais dans cette ville depuis début octobre, une protestation des populations locales contre le géant du nucléaire fait beaucoup moins parler d’elle en métropole. A l’occasion d’une renégociation de la convention d’exploitation de la mine prévue à la fin de l’année, les populations alertent sur la situation sanitaire et environnementale du site.

    Cette semaine, la libération des quatre otages français salariés d’Areva et de Vinci braque les projecteurs des medias hexagonaux sur Arlit. Mais sur place c’est la mobilisation des populations contre les impacts sanitaires et environnementaux de la mine d’uranium d’Areva, installée à quelques kilomètres de la ville, qui fait parler. Le 12 octobre, ils étaient ainsi 5 000 selon des associations de la société civile nigérienne, 200 selon Areva à marcher pacifiquement pour rappeler au gouvernement nigérien et à Areva que la renégociation des contrats d’exploitation de l’industriel français, qui s’ouvrira en décembre, doit tenir compte des habitants d’Arlit et des ouvriers de la mine. Impliqué auprès des associations locales depuis 10 ans, Sherpa a apporté son soutien à la mobilisation. L’ONG française appelle « Areva, dont le comportement ne cesse d’alimenter l’incompréhension des populations locales, à apporter des réponses concrètes et immédiates aux attentes de la société civile nigérienne. »

    Sherpa a également proposé au gouvernement nigérien de participer à l’audit des activités d’Areva préalable à la renégociation. Une proposition restée lettre morte, explique Sophia Lakhdar, directrice de Sherpa. Le soutien de l’ONG compense difficilement l’isolement des associations locales depuis l’échec des accords entre Areva et trois ONG françaises concernant la création d’un observatoire de la santé à Arlit. La Criirad, Médecin du Monde et Sherpa ont en effet jeté l’éponge l’année dernière, dénonçant une simple opération d’affichage de la part de l’industriel.

    Une différence de traitement?

    Alertées en 2003 sur la situation sanitaire et environnementale locale par l’association Aghirin’man, ces trois ONG ont quitté Arlit en 2012. Elles laissent derrière elles leur expertise. Aujourd’hui, Aghirin’man l’utilise pour rappeler l’ampleur des contaminations radioactives mesurées par la Criirad depuis 2003 et interpeller Areva sur les dizaines de millions de tonnes de terrils radioactifs laissés à l’air libre. Quant à l’observatoire de la santé, l’association locale s’offusque que seuls soient traiter quelques dossiers de travailleurs français victimes de la radioactivité alors que les ouvriers nigériens sont bien plus nombreux et bien plus exposés. La victoire en appel d’Areva le 24 octobre 2013 qui écarte « la faute inexcusable » du groupe français dans le décès du salarié (1) d’une filiale de droit nigérien (Cominak) fait aussi s’éloigner l’espoir d’une jurisprudence favorable aux familles des victimes.

    Contacté au téléphone, Almoustapha Alhacen, président d’Aghirin’man, en appelle « au bon sens d’Areva » pour fournir les infrastructures nécessaires aux habitants de cette ville champignon créée par l’industrie minière. « Areva utilise des milliers de mètres cubes d’eau de la nappe fossile pour l’activité de la mine et les gens ici n’ont pas accès à l’eau potable », explique-t-il. L’eau pourrait devenir un enjeu majeur dans cette région désertique alors que l’extraction de l’uranium puise largement dans les nappes locales.

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