Le ministre italien des Transports Alessandro Bianchi a indiqué mardi qu’il « ne serait pas heureux » de voir Air France racheter la compagnie aérienne italienne Alitalia, « mais qu’il s’adapterait » si tel était le cas.
Pour rappel, le ministère italien de l’Economie a officiellement lancé le 29 décembre un appel d’offres pour la privatisation d’Alitalia, donnant jusqu’au 29 janvier aux acquéreurs pour prendre entre 30,1 et 49,9% du capital de la compagnie.
Le ministre a ainsi précisé que si une telle éventualité se faisait jour, il donnerait son accord, une offre de vente ayant été réalisée. Mais une telle opération serait loin de satisfaire son point de vue, redoutant qu’une grande compagnie européenne qui achèterait Alitalia en fasse une compagnie régionale, en gardant pour elle les grands flux de passagers et les grandes plates-formes de transit (hubs). Il estime au contraire que que le but de la sortie de Rome du capital d’Alitalia est de « restituer à l’Italie sa compagnie nationale ».
« En somme, je ne serais pas heureux mais je m’adapterais », a-t-il ajouté au micro de Radio 24, la radio des milieux d’affaires.
Le ministère italien de l’Economie a officiellement lancé le 29 décembre un appel d’offres pour la privatisation d’Alitalia, donnant jusqu’au 29 janvier aux acquéreurs pour prendre entre 30,1 et 49,9% du capital de la compagnie en difficulté. Conformément à la loi en vigueur en Italie, le racheteur devra lancer une OPA sur l’ensemble de la société car il dépassera le seuil des 30% du capital.
Les repreneurs éventuels devront assurer notamment la sauvegarde de l’identité nationale d’Alitalia et fournir des garanties sur la « qualité et la quantité des services offerts et sur la couverture du territoire » italien.
Alitalia est liée par des participations croisées de 2% avec Air France-KLM. Les deux groupes sont également partenaires au sein de l’alliance Skyteam. Depuis des mois, Air France-KLM insiste, en réaction à des rumeurs récurrentes de rapprochement, sur le fait qu’elle n’envisagera une fusion qu’après le redressement d’Alitalia.
Mi-décembre, le Ministre italien des transports Alessandro Bianchi avait confirmé que l’Italie était à la recherche d’investisseurs industriels et non financiers pour Alitalia. La piste Air France KLM ne constituait pas dés lors sa priorité. Parmi les repreneurs potentiels, Karim Aga Khan pourrait être intéressé par Alitalia, selon des sources de presse qui rappellent que ce dernier détient déjà la compagnie Meridiana et une participation dans Eurofly.
Les journaux locaux alimentent les rumeurs sur le nom des repreneurs potentiels ajoutant à leur longue liste le nom d’Alpi Eagle, compagnie locale soutenue par Benetton.
Dans un entretien accordé à « La Tribune », le 11 décembre dernier, le Ministre italien des Transports, indiquait que le gouvernement voulait revendre à un groupe italien appartenant au même secteur, tel Air One ou Meridiana, afin de constituer un groupe puissamment implanté en Italie.
De son côté, la Banca Intesa continue d’être citée dans la presse malgré le démenti apporté la semaine dernière. « Il Sole 24 Ore » avait publié une information selon laquelle un « méga-consortium » composé de Banca Intesa, Air One, le fonds d’investissement Management e Capitali et un « partenaire étranger », aurait pu reprendre la compagnie. Corrado Passera, administrateur délégué d’Intesa, avait déclaré à l’agence Reuters, que la banque italienne n’était intéressée en rien par ce rachat: « Il n’existe pas une telle possibilité », avait-il répliqué.
Sources : AFP, Boursier.com, AOF
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