Petite révolution dans la politique menée actuellement par la FED (Réserve fédérale américaine) : selon l’un de ses responsables, l’établissement financier pourrait geler ses achats d’obligations en 2013. James Bullard, le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, a ainsi indiqué qu’une éventuelle baisse du taux de chômage à 7,1% constituerait probablement « l’amélioration substantielle » du marché du travail qui pourrait conduire la Fed à modifier ses orientations.
Rappelons qu’en décembre , le président de la Fed, Ben Bernanke, avait précisé que cette amélioration devrait se traduire par une baisse « soutenue » du taux de chômage.
« Si l’économie se porte bien en 2013, le Comité sera en situation de réfléchir à une pause en matière d’achats d’actifs » a ainsi indiqué James Bullard, s’exprimant sur la chaîne de télévision CNBC. Faisant ainsi référence à la politique connue sous l’appellation d' »assouplissement quantitatif » (QE), laquelle se traduit par un accroissement du bilan de la banque centrale.
Ajoutant toutefois qu’a contrario, si tel n’était pas le cas, « la politique du bilan se poursuivra probablement en 2014. »
Reste en tout état de cause, qu’en décembre 2012, le taux de chômage américain est demeuré à 7,8%. Si une baisse a pu être observée en 2012, le rythme des créations d’emploi ne semble toutefois pas laisser entrevoir un recul plus marqué du chômage à court terme.
Parallèlement, Charles Plosser, le président de la Réserve fédérale de Philadelphie, estimait de son côté vendredi que le taux de chômage pourrait revenir d’ici la fin de l’année entre 6,8% et 7,0%.
Rappelons que c’est en septembre 2012 que la Fed a lancé un nouveau plan de soutien à l’économie en annonçant qu’elle achèterait désormais pour 40 milliards de dollars (31 milliards d’euros) de dette immobilière par mois et qu’elle poursuivrait ses achats de titres sur les marchés jusqu’à ce que le marché du travail s’améliore nettement et sous réserve que l’inflation reste contenue.
Mais à l’heure actuelle, les responsables de la Réserve fédérale s’inquiètent fortement de l’impact sur les marchés financiers de la politique d’assouplissement quantitatif. Une politique qui conduit la banque centrale à acheter tous les mois pour 85 milliards de dollars (65 milliards d’euros) d’obligations à long terme et de prêts immobiliers titrisés.
Jeudi dernier, plusieurs hauts responsables de la Fed ont laissé entendre qu’ils souhaitaient voir le QE ralentir ou s’interrompre « bien avant » la fin de l’année.
Ainsi, vendredi, Jeffrey Lacker, le président de la Fed de Richmond, a de nouveau indiqué son opposition au plan actuel d’assouplissement quantitatif, le « QE3 », s’inquiétant « d’un risque accru d’émergence de pressions inflationnistes qui ne seraient pas contrées à temps« .
Autre argument mis en avant par les détracteurs des programmes d’assouplissement quantitatif : selon eux cette politique permet au Congrès et à la Maison blanche d’éviter de s’attaquer aux problèmes budgétaires du pays tout en leur permettant de disposer ainsi d’un acquéreur d’une dette qui tend à progresser sans limite.
Sources : Reuters, AFP, Nouvel Observateur
Elisabeth STUDER – 04 janvier 2013 – www.leblogfinance.com
Ce n’est pas pour arranger les choses tout ca, vive la FED