Cannabis : de véritables usines de production se développent en France

La France concurrencera-telle prochainement le Maroc  pour sa place de premier pays producteur  mondial de cannabis ? Qui sait …

Selon Michel Gandilhon, chargé d’étude à l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies,  des réseaux criminels ont implanté en France des usines de plantation, la demande  se faisant  chaque jour un peu plus importante.

Jusqu’à présent, l’Hexagone  était surtout réputé   pour  l’auto-culture, avec  une fourchette  comprise entre 100.000 et 200.000 cannabiculteurs. Une  production locale  permettant avant tout de satisfaire à ses « besoins » personnels  et  ceux de  son entourage. De quoi inquiéter plus les trafiquants et dealers  que la police, en somme.

Mais désormais, les choses s’organisent, le marché  étant  des plus fructueux … les grands   de ce monde se révélant   être parfois – voire souvent –  de fabuleux vecteurs  de propagation.

Selon Michel Gandilhon, on assiste cependant  depuis  deux ou trois années à un véritable changement d’échelle, des réseaux criminels, tels  ceux  actifs  aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Belgique et en Italie, établissant de véritables usines à cannabis.

Ainsi, 30 tonnes d’herbe de cannabis   seraient produites annuellement en France à l’heure actuelle. Un phénomène de plus en plus « européen » alors  que la  Belgique et les Pays-Bas produisent à eux deux 1.000 tonnes.

Lors de la précédente saisie marquante, en 2011 à La Courneuve, une plantation clandestine capable de produire plus de 100 kg par an de sinsemilla avait pu être  démantelée. Au grand  dam des Vietnamiens,  organisateurs de la plantation. L’affaire  semblait alors des plus  alléchantes  :  plus de 400.000 euros de chiffre d’affaires annuel  assortis d’une marge importante importants compte tenu des faibles coûts de la main-d’oeuvre.

Cette  dernière étant  constituée  en majeure partie   d’immigrés clandestins vietnamiens, victimes  d’un véritable esclavagisme  moderne  en échange  du remboursement  de leurs frais leur passage en Europe.

Mais au final, un danger  qui va  bien plus loin que l’aspect  sanitaire … Michel Gandilhon indiquant  également  que « l’argent de la drogue provoque la prolifération des organisations criminelles ».  Ajoutant que « les narcotrafiquants corrompent les structures étatiques, augmentent la criminalité et sont un facteur d’appauvrissement économique global pour la société. La drogue finance aussi des mouvements rebelles. L’État qui n’a plus le monopole de la violence voit son autorité s’affaiblir. »

Un  problème planétaire, alors que l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) indique  dans son rapport 2012 qu' »environ 230 millions de personnes, soit 5 % de la population entre 15 et 64 ans, auraient consommé une drogue illicite une fois en 2010 ».  A lui tout seul, le cannabis toucherait entre 120 à 220 millions de personnes.

Selon des estimations, l’argent de la drogue s’élèverait  à 300 milliards de dollars (238 milliards d’euros),  la moitié proviendrait du commerce de l’héroïne et de la cocaïne.

(18 commentaires)

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