Iran et Royal Navy font flamber brièvement le pétrole

Irangbroyalnavy Si les cours du brut ont subi quelques prises de bénéfices mardi en matinée, les futures pétroliers ou contrats à terme ont connu une brusque et brève flambée à New York.

Des rumeurs inquiétantes concernant le différent qui oppose actuellement le Royaume Uni et l’Iran, après l’interpellation de 15 marins britanniques ont en effet couru sur les marchés.

Compte-tenu du contexte très tendu, le contrat de mai a atteint 68,09 dollars le baril à New York, soit un gain de 5,18 dollars, avant de revenir autour de 64,50 dollars le baril.

Le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai avait atteint lundi un pic à 63,30 dollars, son plus haut niveau depuis le 21 décembre. Sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a pris 19 cents à 64,60 dollars, sur l’échéance de mai, après avoir touché un nouveau plus haut depuis début décembre à 64,79 dollars.

L’US Navy a déclaré mardi qu’elle n’avait aucune information pour étayer une rumeur du marché suivant laquelle l’Iran avait tiré sur un navire américain croisant dans le Golfe. « La Navy n’a rien qui puisse étayer cette rumeur actuellement », a dit un responsable de la marine militaire. « Pour l’heure, elle n’a pas la moindre validité ». « Nous ne disposons à l’heure actuelle d’aucune information indiquant qu’il y ait eu le moindre incident », a déclaré de son côté Gordon Johndroe, porte-parole du Conseil de Sécurité de la Maison Blanche.

Le Premier ministre britannique Tony Blair a néanmoins averti l’Iran que les relations des deux pays entreront « dans une nouvelle phase » si Téhéran ne libère pas les soldats britanniques qu’elle détient. Il a par ailleurs insisté sur le fait que le gouvernement iranien devrait comprendre que « l’on ne peut avoir une situation où nos hommes et femmes sont appréhendés alors qu’ils se trouvent dans les eaux territoriales irakiennes dans le cadre d’un mandat de l’ONU » (…), puis qu’ils soient effectivement capturés et emmenés en Iran ».

« Ce que nous essayons de faire pour le moment c’est de poursuivre (les efforts pour leur libération) par des canaux diplomatiques et faire comprendre au gouvernement iranien que ces gens doivent être relâchés et qu’il n’y a absolument aucune justification à leur détention », a expliqué Tony Blair, interrogé sur GMTV. « J’espère que nous parviendrons à faire réaliser (à l’Iran) qu’il doit les libérer ».

Selon la BBC, les captifs sont actuellement interrogés, à Téhéran, par les Gardiens de la révolution. L’Iran chercherait à savoir si ces soldats effectuaient une mission liée à la collecte de renseignements. Un haut responsable iranien, interrogé par la chaîne britannique, précise que les interrogatoires pourraient se prolonger pendant plusieurs jours.

La Maison Blanche a dit lundi soutenir fermement le Premier ministre britannique Tony Blair dans la crise des marins britanniques capturés par les Iraniens. « Nous partageons l’inquiétude et l’indignation du Premier ministre Blair », a déclaré une porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, qui a parlé de la capture des 15 soldats comme d’une « prise d’otages ». C’est la première fois que la Maison Blanche parle publiquement de son « indignation » alors qu’elle a fait preuve de réserve jusqu’alors.

« Soyez assurés que nous sommes en contact étroit avec nos alliés britanniques, nous soutenons fermement le message que Tony Blair a adressé hier, le message fort qualifiant la prise d’otages d’injustifiée et d’incorrecte », a dit Mme Perino, interrogée par la presse sur la retenue jusqu’alors manifestée par l’administration Bush.

De son côté, le département d’Etat américain a refusé de lier cette affaire à celle des Iraniens détenus en Irak pour leur supposé soutien aux groupes insurgés.

« Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça », a-t-il poursuivi, en référence à la capture des marins britanniques par l’Iran. « Ce n’est pas clair pour moi et ça ne l’est pour personne d’autre ». « La seule chose qui soit claire, c’est qu’ils ont capturé ces personnes en violation du droit international et qu’elles devraient être libérés. Les raisons pour lesquelles ils l’ont fait n’ont pas d’importance », a-t-il conclu.

Sources : AFP, Reuters

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