Des milliers de mineurs d’Afrique du Sud du groupe De Beers, premier diamantaire mondial, ont voté pour une grève illimitée à partir de la semaine prochaine après l’échec de négociations salariales, a annoncé jeudi leur syndicat.
Les syndicats réclament 11% d’augmentation, la compagnie offrant 8%, à peine au dessus du taux d’inflation officiel.
Un représentant du Syndicat national des mineurs (NUM), Peter Bailey, chargé de négocier avec la direction, a précisé que la grève débuterait mardi et devrait être suivie par quelque 11.000 mineurs.
« Nous avons décidé à l’unanimité de nous mettre en grève la semaine prochaine à moins que De Beers fasse une proposition acceptable afin de régler le conflit », a-t-il déclaré. « La grève durera aussi longtemps qu’il le faudra pour aboutir à une solution », a-t-il ajouté.
Un porte-parole de De Beers, Tom Tweed, a confirmé que la direction avait été informée du lancement de la grève à partir du 31 juillet. « La compagnie cherche à éviter une interruption de ses activités étant donné que cela aurait un effet négatif, pour l’entreprise et pour ses salariés », a-t-il déclaré dans un communiqué.
« En cas de grève, des mesures d’urgence seront mises en oeuvre pour faire fonctionner les mines. Mais la compagnie préfèrerait parvenir à un accord sans impact sur ses activités ou ses salariés. »
L’éventualité d’une grève chez De Beers, qui contrôle 40% du marché du diamant brut, s’ajoute à une série d’actions des syndicats sud-africains, dont en juin la plus importante grève du secteur public depuis la fin de l’apartheid en 1994. La semaine dernière, les mineurs de platine ont aussi menacé de se mettre en grève en août si leurs salaires ne sont pas augmentés de 12%.
Pour rappel, De Beers est détenu à 45% par le groupe minier Anglo American, la famille sud-africaine Oppenheimer en possède 40% et l’Etat botswanais les 15% restants.
Au début juillet, près de 250.000 ouvriers du secteur de la métallurgie ont entamé une grève illimitée pour obtenir une hausse de salaire. L’union nationale des ouvriers de la métallurgie d’Afrique du sud (Numsa) avait alors annoncé que la production allait être interrompue après l’échec de négociations entamées il y a plus de trois mois.
L’Afrique du Sud, qui se prépare à accueillir la Coupe du monde de football en 2010, connaît une forte demande d’acier dans le secteur de la construction, notamment en raison de la rénovation et de la construction de nouveaux stades.
Le secrétaire général de Numsa, Silumko Nondwangu, a accusé les entrepreneurs de profiter de cet évènement aux dépens de leurs employés.
« Les entreprises ont profité de l’aubaine pour engranger les profits au cours des deux dernières années, (elles) deviennent plus rentables et leurs cadres ont des augmentations d’environ 30% », a-t-il dit lors d’un entretien avec la radio publique.
Sources : AFP, Matin.ma
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