Le cours du pétrole chute soudain à New-York : crise de l’immobilier ?

Logo_oil Les cours du pétrole sont redescendus jeudi à New York, aussi soudainement qu’ils avaient bondi auparavant.

Ils avaient pourtant franchi le seuil de 77 dollars le baril en matinée.

Après une forte correction en début de semaine, les cours s’étaient soudainement envolés mercredi après-midi et jeudi matin, prenant jusqu’à 4 dollars à New York et à Londres, malgré la publication d’une hausse plus importante que prévu des stocks d’essence américains.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en septembre a perdu 93 cents, clôturant à 74,95 dollars. Sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a perdu 1,14 dollar à 75,18 dollars.

Montés pendant les échanges électroniques jusqu’à 77,24 dollars, un plus haut depuis le 9 août 2006, les prix du pétrole à New York ont refait en cours de séances plusieurs incursions prolongées au-dessus des 77 dollars, avant finalement de refluer dans l’après-midi.

Le baril de « light sweet crude » a même brièvement dépassé pour la première fois depuis fin février le cours du Brent. Les deux qualités de pétrole s’échangent à présent à des prix voisins. Certains experts considèrent qu’il s’agit là d’un retour à la normale, rappelant que la décote temporaire du brut américain sur le Brent ces derniers mois était notamment due aux problèmes de plusieurs raffineries aux Etats-Unis. D’autres analystes expliquent l’inversion de tendance par l’arrêt d’urgence de la raffinerie britannique de Fawley, propriété d’Exxon Mobil à cause d’un incendie. Le groupe américain a précisé qu’il comptait rouvrir au cours des prochains jours ce site qui produit habituellement 326.000 barils par jour et qui assure à lui seul près de 20% de l’activité de raffinage de la Grande-Bretagne.

Les analystes interrogés estiment par ailleurs que suite au fléchisssement de tendance observé les trois jours précédents, des couvertures de positions et l’arrivée de nouvelles positions longues ont pu intervenir alors que la flambée récente des prix du brut a multiplié l’intervention sur le marché de divers fonds qui spéculent sur de nouveaux records.

A noter cependant, que la situation s’est inversée parallèlement à la plongée du marché boursier. A Wall Street, le Dow Jones a chuté, perdant quelques 400 points dans l’après-midi, alors que le marché s’inquiétait des conséquences de la crise de l’immobilier.

Certains considèrent que la faiblesse généralisée des marchés a un impact direct sur le cours du pétrole. Les craintes concernant le secteur immobilier qui fragilisent le marché boursier ont aussi pu faire penser aux opérateurs que la demande américaine pourrait ne pas croître autant qu’attendu car le croissance allait peut-être ralentir.

Le rapport du département américain de l’Energie (DoE) publié mercredi comportait plusieurs éléments susceptibles d’être rassurants, alors que l’approvionnement en essence des Etats-Unis est un sujet critique en cette période de grands déplacements estivaux en voiture. Les stocks d’essence ont progressé de 800.000 barils sur la semaine achevée le 20 juillet, mais leur niveau reste inférieur de 3,6% à celui de l’an dernier à la même époque. Et les raffineries ont amélioré leur cadence, avec un taux d’utilisation à 91,7%.

Sources : AFP, Reuters

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