Boeing-787 Dreamliner : le planning du 1er vol a du plomb dans l’aile

A force d’articles de presse, suivis de démentis, et de tentatives de noyade de nombreux poissons, Boeing est désormais contraint de « concéder » quelques retards sur le 787 Dreamliner.

Mais bien sur, l’avionneur clame haut et fort (cette fois-ci ..) qu’en aucun cas les délais supplémentaires ne se révéleront aussi « catastrophiques » que ceux auxquels doit faire face son concurrent Airbus sur l’A380.

L’avionneur américain Boeing, à son tour, a reconnu des délais dans son programme du 787 « Dreamliner » .. tout en assurant que ceux-ci seront loin d’être aussi onéreux que ceux rencontrés par son rival Airbus dans le développement de ses nouveaux appareils. Histoire de rassurer les marchés, qui ne demandent qu’à voir.

Le constructeur américain a admis mercredi buter sur deux problèmes dans l’assemblage final de son futur avion de ligne, qui le forcent à reporter le premier vol d’essai. Le groupe table désormais sur un premier vol « entre mi-novembre et mi-décembre » et non plus fin septembre comme prévu initialement. Boeing a reconnu « un problème de séquençage » dans l’assemblage final et un retard dans l’intégration d’un logiciel. « La documentation du travail réalisé avant l’acheminement ne correspondait pas au travail qu’il restait à faire », a expliqué le patron du programme Mike Bair.

A la fin août, un porte-parole de Boeing, Adam Morgan, avait confié à la presse que le premier vol d’essai du Boeing-787 Dreamliner n’aurait pas lieu avant fin septembre. « L’avion n’est pas encore prêt pour décoller. Nous devons effectuer une série d’essais au sol, sans lesquels le premier vol ne pourra avoir lieu. Nous voulons que tout marche bien, mais ne pouvons pas encore citer la date exacte du premier vol. Pour le moment, il est fixé à fin septembre », avait-t-il indiqué.

L’avionneur américain avait démenti, vendredi 10 août, que le premier vol de son B787 avait quelques jours de retard, comme l’affirmait pourtant le quotidien américain Seattle-Post Intelligencer le jour même. Le journal avançait que le lancement ne pourrait avoir lieu avant octobre.

Si l’avionneur américain avait jusqu’ici assuré plusieurs fois être en mesure de tenir son calendrier, selon le journal, le retard serait du aux difficultés rencontrées lors de l’intégration opérationnelle des systèmes de contrôle de vols et des différents logiciels sur l’appareil. La mise en musique des différents composants sur le terrain pourrait ne pas s’avérer aussi aisée que prévue, même si les systèmes informatiques ont bien été testés en laboratoire en respectant le planning initial. Ce qui correspond aux arguments évoqués aujourd’hui par Boeing.

Le constructeur a toutefois tenu mercredi à faire la différence avec Airbus en assurant tenir les délais de livraison. « La livraison est assurément une étape cruciale et nous serons en mesure de livrer le premier appareil en mai 2008″, a affirmé le patron de l’aviation civile chez Boeing, Scott Carson. C’est à dire quelques jours avant les Jeux Olympiques de Pékin : Boeing devra impérativement être à l’heure pour satisfaire ses clients.

Boeing a aussi voulu rassurer côté financier, affirmant que ce retard « n’aura aucun impact sur (ses) prévisions de résultats », relevées en juillet. L’avionneur a augmenté cet été son budget investissements de 3,4 à 3,7 milliards de dollars, a rappelé mercredi sa direction, en anticipation des « pressions qui surviennent à la fin de tout programme ».

A la Bourse de New York, les investisseurs n’ont pas « chahuté » l’action Boeing après cette annonce, qui était envisagée depuis plusieurs mois: l’action prenait même 1,48% à 97,34 dollars à 17H10 GMT.

Ce qui semblerait étonner même la plupart des analystes, c’était le maintien du calendrier initial, compte tenu du caractère très complexe et novateur de ce programme et de l’externalisation d’une grande partie des productions. Certains demeurent toutefois « dubitatif » sur la capacité de Boeing à tenir le calendrier de livraison et de certification (début 2008), car ça supposerait une maîtrise du process industriel déjà très affirmée, alors que Boeing met justement en avant des difficultés.

Boeing a assorti mercredi l’annonce du retard d’une bonne nouvelle pour son Dreamliner: la compagnie russe Aeroflot a passé commande pour 22 appareils, ce qui porte à 706 le nombre total de commandes pour ce modèle.

Source : AFP

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