Si on parle souvent de l’envolée du foncier et de l’immobilier, rares sont les fois où il est question du prix des terres agricoles … et pourtant … Leur prix continue d’augmenter en France, avec une hausse (hors vignobles) de 3,1% en 2006 par rapport à 2005, selon une étude du ministère de l’Agriculture publiée vendredi.
Si les biocarburants nous contraignent de plus en plus à devoir choisir entre manger ou conduire, la flambée immobilière pourrait bien limiter à terme les surfaces disponibles pour l’agriculture.
Les agriculteurs et héritiers sont désormais confrontés à un choix quasi cornélien : maintenir dans le patrimoine familial des surfaces pas toujours productrices mais impliquant le paiement de taxes foncières importantes ou, dans la périphérie des grandes villes (2eme voire 3ème couronne) oeuvrer de telles sortes que les terrains deviennent constructibles et bénéficier ainsi de la nouvelle manne.
En 2006, le prix des terres labourables a progressé de 2,8% et celui des prairies de 3,7%, soit une moyenne de 3,1% après une hausse de 3,2% en 2005, selon le service central des enquêtes et études statistiques (SCEES) du ministère. Hors inflation, la progression moyenne des terres labourables et des prairies est de 1%.
Cette hausse des prix s’explique par l’accroissement des surfaces vendues, en hausse de 3%, et la clarification des modalités de transfert des droits à paiement unique (DPU) qui permettent de recevoir les aides européennes. La progression du revenu agricole en 2006 et les taux d’emprunt favorables ont aussi facilité les acquisitions des agriculteurs, souligne la publication du ministère Agreste Primeur.
L’hectare de terres labourables se négocie en moyenne à 4.370 euros par et celui de prairies à 3.100 euros. Terres et prés confondus, les prix les plus élevés sont ceux des Bouches-du-Rhône avec une moyenne de 8.950 euros par hectare devant la Haute-Savoie (7.620) et le Val-d’Oise (6.250).
Les prix sont élevés également dans les zones de grandes cultures les plus productives comme le nord du Bassin parisien: 7.680 euros dans la Somme et 7.240 dans la Marne. Les tarifs demeurent par contre inférieurs à 2.700 euros dans les zones d’élevage comme la Bourgogne, la Franche-Comté, les Pays de Loire et le Limousin. La hausse du prix des vignobles cache de très fortes disparités (+2,1% pour les vignes d’appellation et +4,3% pour les autres vignes). Ainsi l’hectare de vignes champenoises a progressé de 7,7% alors que le prix des autres vignes d’appellations diminue de 2,6% en 2006, après déjà un recul de 3,9% en 2005. L’embellie amorcée en 2001 sur le marché du cognac se poursuit (+13,6% en 2006 ), grâce à la bonne tenue des exportations qui constituent plus de 95% des debouchés.
Sources : AFP, Ministère