L’Europe va-telle manquer de gaz ?
La partie ukrainienne n’est « pas du tout prête à examiner le problème » du règlement de sa dette gazière, a indiqué vendredi le groupe russe Gazprom. Lequel menace de réduire ses exportations si cette dette n’est pas honorée.
O, environ 80% du gaz russe consommé par les 27 pays membres de l’UE transite par l’Ukraine et 20% par le Bélarus, le tout acheminé par gazoducs. Près du quart du gaz consommé dans l’UE provient de Russie.
Gazprom souligne dans un communiqué que le vice-président du groupe Naftogaz Ukraine Igor Didenko était vendredi au siège de Gazprom à Moscou pour des « pourparlers au sujet des conditions de règlement des arriérés de dette » (de 1,5 milliard de dollars selon Gazprom) pour le gaz russe livré à l’Ukraine.
« Cette rencontre a montré que la partie ukrainienne n’est pas du tout prête à examiner de fait ce problème », souligne le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, cité dans le communiqué.
Par conséquent, M. Didenko « s’est vu informé de façon détaillée sur la position de Gazprom et là-dessus les pourparlers se sont achevés », a-t-il ajouté.
Selon d’autres déclarations de M. Kouprianov citées par l’agence Ria Novosti, les livraisons cesseront « mardi à partir de 10h00 ». Gazprom avait jusqu’ici avancé la date de lundi.
Depuis 2006, Gazprom vend son gaz 230 dollars les 1.000 m3 à RosUkrEnergo, qui le revend ensuite à l’Ukraine 95 dollars les 1.000 m3 en le coupant avec du gaz d’Asie centrale. En 2007, l’Ukraine a commencé à acheter le gaz à 130 dollars les 1.000 m3 en raison de la hausse du prix du gaz turkmène et le paiera 179,5 dollars en 2008.
Mais à la veille de la première rencontre de Ioulia Timochenko en tant que nouvelle première ministre ukrainienne avec son homologue russe Viktor Zoubkov, le 23 janvier, Moscou et Kiev avaient en quelque sorte entamé une nouvelle guerre du gaz, selon le journal Kommersant.
L’Ukraine a alors présenté ses revendications, exigeant notamment la suppression des intermédiaires dans la vente du gaz et l’augmentation de 450% du coût du transit.
Gazprom a immédiatement répliqué qu’en raison d’un manque de livraisons de gaz centrasiatique, l’Ukraine recevait du gaz russe, dont le prix est de 75% plus élevé. Par conséquent, Moscou estimait à cette date que la dette ukrainienne se chiffrait cette fois-ci à 830 millions de dollars.
Sources : AFP, Kommersant, Ria Novosti
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