Nouvel épisode dans la bataille à laquelle se livrent actuellement Russie et Ukraine sur tarif et transit du gaz.
Le géant russe Gazprom vient de menacer de réduire ses livraisons de gaz à l’Ukraine à compter du 3 mars – au lendemain de la présidentielle russe – si un accord sur le règlement d’une dette gazière n’est pas signé d’ici là, a annoncé mardi le porte-parole du groupe.
Les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Viktor Iouchtchenko ont annoncé le 12 février au Kremlin qu’un accord de principe avait été conclu sur les contentieux gaziers entre les deux pays, mais cet accord n’a pas toujours pas été signé. De plus il ne devrait concerner que la facture associée aux livraisons des derniers mois de 2007.
« Si tous les documents nécessaires ne sont pas signés (…) les livraisons de gaz aux consommateurs ukrainiens seront diminuées de 25% à partir du 3 mars à 10H00 (07H00 GMT)« , a déclaré Sergueï Kouprianov sur la chaîne de télévision russe Pervyi Kanal.
« Si les problèmes existants ne sont pas réglés » à cette date, et à cette heure précise, « Gazprom, vu la nécessité de protéger ses intérêts économiques et face à l’absence de règlements pour le gaz fourni, réduira ses livraisons de gaz à l’Ukraine« , a expliqué M. Kouprianov devant des journalistes.
Le 14 février, a-t-il poursuivi, Gazprom a fait parvenir à Kiev un lot de documents à examiner et à signer, mais la partie ukrainienne n’a toujours pas fait parvenir sa réponse. « Entretemps, le gaz est consommé en dehors de tout contrat et 1,9 milliard de mètres cubes de gaz russe sont entreposés en Ukraine », a ajouté M. Kouprianov.
Les choses ne devraient pas être prêtes de s’arranger. Vendredi dernier, le service presse de la compagnie publique ukrainienne a annoncé que le processus de remboursement par Naftogaz de sa dette envers Gazprom pourrait se compliquer suite aux retards avec lesquels sont octroyées les ressources nécessaires par les autorités.
Ces derniers jours, le ministère des Finances a viré au compte du ministère de l’Energie près de 400 millions de dollars à titre de compensation pour l’achat du gaz importé, mais ces moyens se trouvent toujours sur les comptes du Trésor ukrainien, précise le communiqué de Naftogaz.
Les présidents russe et ukrainien Vladimir Poutine et Viktor Iouchtchenko ont discuté mardi par téléphone de l’application par Kiev des ententes bilatérales dans le secteur du gaz, rapporte pour sa part le service de presse du Kremlin. « Les deux chefs d’Etat ont discuté de la mise en application par la partie ukrainienne des ententes gazières, enregistrées lors du sommet russo-ukrainien du 12 février dernier à Moscou », lit-on dans un communiqué de presse de la présidence russe. Selon le document, l’initiative de cet entretien téléphonique revient à la partie russe.
Sources : AFP, Ria Novosti
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Conflit gazier : Gazprom déplore une « aggravation »
27/02/08 AFP
MOSCOU – Le géant russe Gazprom a déploré mercredi une « aggravation des problèmes » qui l’opposent à l’Ukraine au sujet du gaz livré depuis le début de l’année, après avoir menacé mardi de réduire ses livraisons à partir de lundi prochain si le conflit n’était pas réglé.
La présidence ukrainienne a annoncé dans la matinée que le groupe public Naftogaz avait opéré mardi un transfert de 2,2 milliards de hryvnias (287 millions d’euros) en faveur des entreprises qui lui fournissent son gaz.
Mais le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, cité par les agences russes, a répliqué que « payer ce que l’on doit pour l’an dernier, il n’y a pas de quoi en être fier, d’autant plus que les problèmes avec les livraisons de gaz en 2008 ne font que s’aggraver ».
« Les contrats et documents nécessaires n’ont été signés ni pour le gaz d’Asie centrale, ni pour le gaz russe, ce qui veut dire que le volume de la consommation de gaz hors contrat augmente », a-t-il ajouté.