Nouveau soubressaut pour le secteur gazier bolivien. Alors que le pays peine à satisfaire les besoins de ses clients majeurs tels que le Brésil et l’Argentine, la Bolivie a décidé de redéfinir une nouvelle Stratégie nationale des Hydrocarbures (ENH).
L’objectif ? tenir compte des limitations de sa production … et renégocier notamment son contrat avec l’Argentine. C’est en tout cas ce que rapporte jeudi la presse locale.
A noter par ailleurs que faxe aux graves problèmes d’inflation et d’alimentation de sa population, Evo Morales, Président de la Bolivie vient de menacer les sociétés pétrolières de mesures « très dures » si elles n’investissaient pas davantage.
Cette nouvelle « stratégie » définit de nouvelles échéances concernant le contrat de gaz naturel signé entre La Paz et Buenos Aires en octobre 2006 selon lequel la Bolivie devait fournir à l’Argentine 7,7 millions de mètres cubes par jour (MMCD) de gaz naturel, indique le quotidien La Razon.
L’ENH constate en effet que le manque de production de gaz doit entraîner une réorganisation des livraisons de gaz sur la période 2008-2013, et propose de revoir le contrat passé entre la société bolivienne des hydrocarbures YPFB et l’entreprise argentine Enarsa.
La Bolivie, qui produit environ 40 millions de m3 par jour, ne parvient pas à livrer les quantités nécessaires de gaz au Brésil (30 millions de m3/j) et encore moins vers l’Argentine alors que sa consommation interne s’élève à 6,5 millions de m3/j. Le secteur gazier bolivien éprouve des difficultés à fournir aujourd’hui plus de 3 millions de m3/j à l’Argentine qui a besoin, selon l’accord passé, d’un minimum de 4,5 millions de m3/j .
La demande argentine de gaz est en effet en hausse constante, compte-tenu du redressement économique du pays et Buenos Aires a signé un accord en 2006 avec son voisin bolivien pour recevoir quelque 7,7 millions de m3 par jour à partir de 2010, volume qui pourra augmenter jusqu’à 27,7 millions de m3 en 2014, avec l’entrée en service du futur gazoduc du nord de l’Argentine (GNDA). Mais la part réservée au Brésil et la demande du marché intérieur bolivien menacent de réduire très fortement le quota d’importation argentin.
Il y a quelques jours, à l’issue d’une réunion à Buenos Aires, les présidents du Brésil, d’Argentine et de Bolivie ne sont pas parvenus à trouver une solution à l’insuffisance de l’offre de gaz bolivien, indispensable à la croissance des deux plus grands pays sud-américains.
Les trois présidents « ont décidé de créer un groupe de coordination composé des ministres responsables du secteur de l’énergie », à l’issue de ce sommet à trois, a néanmoins annoncé le ministre argentin des Affaires étrangères. Ce groupe devra « analyser, conformément au principe de solidarité énergétique régionale, l’évolution des demandes respectives en énergie, afin de coordonner les mesures qui apparaîtront opportunes et pertinentes ».
Le président bolivien Evo Morales avait averti ses collègues argentin Cristina Kirchner et brésilien Luis Inacio Lula da Silva que son pays ne pourrait pas garantir l’approvisionnement en gaz au niveau actuel de leurs pays, et qu’il serait donc nécessaire de revoir les quotas de chacun d’entre eux.
Mais le Brésil avait fait savoir avant cette réunion qu’il n’était pas disposé à voir sa part diminuer, proposant en contrepartie de fournir à l’Argentine de l’électricité en cas de nécessité, notamment pendant l’hiver austral quand la demande en énergie atteint son plus haut niveau.
Dans un entretien avec le quotidien argentin Clarin, le président bolivien Morales soulignait alors que le problème est conjoncturel et que des investissements qui atteindront quelque 1,5 milliard de dollars cette année permettront de le résoudre. Désormais il exhorte les compagnies pétrolières à assurer leur financement …
Le gouvernement socialiste tente par ailleurs
Je l’aimais bien ce Président Indien, mais je trouve qu’il est un peu trop simpliste.
Il renationalise les gisements, ce qui n’est pas à l’avantage des entreprises pétrolières étrangères, et en même temps, il s’exaspère de constater le retard des investissement sur le développement de nouveaux gisements par ces mêmes sociètés étrangères…
C’est un peu comme si le locataire prennait possession de sa maison, et demandait à l’ancien propriètaire de faire des travaux de toiture…
Bref, il agit comme un dictateur…
oui, la nationalisation a aussi un revers de la médaille, que Morales n’a semble -t-il pas « anticipé » …