Arcelor Mittal : suspension de la grève en Roumanie

Arcelor_mittal_zoneindustriellegalaLa grève de l’usine Renault/Dacia de Pitesti en Roumanie aurait-elle fait école ? Tel semble être le cas, puisque c’est au tour du groupe sidérurgique Arcelor Mittal d’être confronté à des mouvements de personnel dans son aciérie de Galati, à l’est du pays.

Comme leurs confrères de l’industrie automobile, les ouvriers revendiquent des augmentations de salaires.

Les quelque 4.000 grévistes de l’aciérie Arcelor Mittal de Galati ont repris le travail mercredi, suite à une décision de justice de suspendre l’action durant 30 jours, en raison du risque d’explosion sur le site, consécutif à la baisse d’activité de la cokerie.

« C’est un complot politico-juridico-financiaire contre les ouvriers de Galati », a déclaré Gheorghe Tiber, responsable du syndicat Solidaritatea, à l’origine de l’action, tout en précisant que les syndicalistes restaient « ouverts » à des négociations.

Malgré la reprise du travail, M. Tiber a assuré que les ouvriers de Solidaritatea participeraient mercredi après-midi à une manifestation devant l’usine pour maintenir leurs demandes.

Les ouvriers réclament un doublement des salaires nets et une majoration des primes et des aides financières accordées aux familles des ouvriers accidentés ou décédés.

Le salaire moyen mensuel net est de 750 lei actuellement, soit 210 euros, selon le syndicat. L’inflation est quant à elle de 7% en rythme annuel, dans le pays.

La direction refuse les négociations sur les revendications salariales, faisant valoir qu’un contrat collectif de travail avait été signé la semaine passée par neuf des onze syndicats de l’usine, ces derniers ayant accepté la proposition de la direction, soit une augmentation du salaire moyen brut annuel de 9,5% (12% en incluant les primes).

Selon le porte-parole d’ArcelorMittal, ces neuf syndicats représentent au total 75% des 14.000 employés sur le site de Galati. Le groupe compte quatre aciéries en Roumanie.

Selon la direction, le salaire moyen mensuel brut prévu dans le contrat s’élève à 2.350 lei (environ 650 euros) à partir du 1er janvier 2008, un montant qui comprend les différentes primes mensuelles accordées aux employés.

Le tribunal de Galati a par ailleurs décidé mercredi que la grève était « illégale ».

La grève d’Arcelor Mittal intervient quelques jours seulement après la fin d’un mouvement des employés de l’usine Dacia de Pitesti qui ont obtenu notamment une hausse salariale mensuelle de 360 lei.

Epineux problème, où certes, les salariés roumains se voient attribuer des salaires nettement inférieurs à ceux des employés d’Europe de l’Ouest, mais où les sommes demandées sont nettement supérieures au niveau moyen du salaire local. La Roumanie semble véritablement prise entre deux eaux, l’attrait de sa population active dite « à bas coûts » ayant conduit à des investissements des grands groupes industriels mondiaux, mais au prix d’un déséquilibre économique et social.

Sources : AFP, Le petit journal (Bucarest), Euronews

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