Airbus a versé 110 millions de dollars (70,7 millions d’euros) à la compagnie Emirates depuis un an en dédommagement des retards de livraison sur l’A380. Ce n’est certes ni EADS, ni Airbus qui en font état … mais le rapport annuel d’Emirates.
« Hasard de calendrier », l’avionneur européen a ouvert cette semaine un centre logistique à Dubaï « pour répondre à la demande croissante des compagnies aériennes du Moyen-Orient, dont Emirates, premier client régional de l’avion géant A380″, nous dit-on, officiellement.
Le rapport annuel de la compagnie aérienne précise qu’Emirates a reçu de la filiale d’EADS un total de 404 millions de dirhams durant l’exercice clos le 31 mars. « Une part importante fait partie de l’accord d’indemnisation pour le retard des A380« , a précisé Tim Clark, président d’Emirates, se refusant toutefois à toute précision sur les modalités de cet accord.
Pour rappel, Emirates a commandé au total à Airbus 58 exemplaires de l’A380, dont la première livraison a subi près de deux ans de retard.
Déjà remis de ces « aventures », Clark s’est dit néanmoins confiant dans la possibilité de prendre livraison de cinq A380 supplémentaires d’ici le 31 mars 2009. Il prévoit même d’en recevoir 12 autres durant l’exercice 2009-2010.
« Un retard supplémentaire serait un mauvais coup énorme« , a-t-il toutefois ajouté. « Il y a des rumeurs qui commencent à circuler » sur des retards supplémentaires, a-t-il relevé.
Le président d’Airbus, Thomas Enders, a indiqué mardi que l’avionneur européen examinait actuellement sa capacité à respecter son calendrier de livraisons pour l’A380 en 2008, soulignant même que l’entreprise pourrait freiner son plan de suppressions d’emplois (Power 8) dans ses usines afin de respecter ses délais.
« Nous nous battons« , a ainsi affirmé M. Enders et « nous procédons actuellement à une importante revue » du calendrier, qui prévoit pour l’heure 13 livraisons d’A380 cette année et 25 en 2009.
« En période de montée de charge, les suppressions de postes ont leurs limites. Nous réfléchissons donc sérieusement à des mesures structurelles plus approfondies« , a-t-il parallèlement expliqué, ajoutant que cela pourrait consister à délocaliser des parties importantes de la production et de l’ingénierie.
M Enders s’adressait alors à la presse lors de l’inauguration d’un centre de maintenance Airbus à Dubaï.
Lors de l’inauguration des locaux situés dans la zone franche de l’aéroport, le président d’Airbus, Thomas Enders, a indiqué qu’une des raisons du choix de Dubaï était la proximité avec l’un des plus important acheteur du Superjumbo, Emirates. « Emirates a passé commande de 58 A380 », a-t-il rappelé.
Sources : AFP, La Tribune, Presse Canadienne
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