Mais à quoi joue le gouvernement français ? C’est la question que semble se poser aujourd’hui Aker Yards, groupe norvégien de construction navale.
Alors que les services du Premier ministre annonçaient jeudi que l’Etat français allait prendre 9% du capital des Chantiers de l’Atlantique – détenus en majorité par Aker Yards – le président du groupe norvégien, Svein Sivertsen semble pour le moins perplexe.
Il se dit ainsi « surpris d’apprendre par les médias que le gouvernement français a annoncé son intention de racheter en tout 34% des actions d’Aker Yards France à la suite d’un dialogue avec STX« , lui-même détenteur de 39 % des titres Aker Yards.
Aker Yards France, qui regroupe les chantiers de Saint-Nazaire et de Lorient, est actuellement détenu à hauteur de 75% par sa maison-mère, Aker Yards, et de 25% par le français Alstom.
L’ensemble Aker Yards – Chantiers de l’Atlantique est le n°2 mondial du secteur des paquebots, derrière l’Italien Fincantieri.
– L’Etat français annonce l’achat de titre d’ Aker Yards
« Sous réserve d’une approbation de l’opération par le conseil d’administration d’Aker Yards, STX et le gouvernement sont convenus d’une entrée de l’Etat au capital des chantiers de l’Atlantique à hauteur de 9% », lit-on dans un communiqué de Matignon.
« Cette participation qui s’ajoutera aux 25% d’Alstom, fait ainsi de la France un partenaire clé de la stratégie de développement industriel proposée par STX », l’actionnaire sud-coréen majoritaire d’Aker Yards avec 39% du capital.
« Cet accord avec STX illustre l’engagement et la détermination sans faille du gouvernement pour permettre aux entreprises françaises de préserver et de développer le tissu industriel national dans un environnement mondialisé », poursuit Matignon.
Selon une source gouvernementale, l’accord prévoit qu’Aker Yards, l’actionnaire majoritaire des Chantiers renoncera à son droit d’achat, si Alstom, ancien propriétaire des Chantiers, décide de céder ses 25% en 2010, et laissera la priorité à l’Etat.
Au final, l’Etat possèderait ainsi 34% du capital des Chantiers et détiendrait une minorité de blocage lui permettant d’éviter d’éventuelles délocalisations. Ce qui constituerait un des objectifs majeurs de l’opération.
La valeur des 9%