Le cours pétrole poursuit sa descente sous les 69 dollars

Road-69 Le prix du baril a poursuivi lundi sa régression amorcée en fin de semaine dernière à New York.

Le déséquilibre entre l’offre et la demande sur fond de récession semble influencer les marchés.

A moins que la volonté du gendarme américain des marchés de matières de lutter contre la spéculation sur le marché pétrolier n’ait d’ores et déjà quelques incidences.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en octobre a terminé à 68,86 dollars, en recul de 43 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur l’Inter Continental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a cédé 25 cents à 67,44 dollars.

Une tendance à souligner d’autant plus que le mouvement s’est effectué parallèlement à une hausse de Wall Street en fin de séance et à un recul du billet vert. Deux facteurs qui devraient au contraire rendre le pétrole brut plus attractif.

Certes, la demande n’est pas au rendez-vous et ne devrait pas l’être avant quelques semaines. Alors que la saison des migrations estivales s’achève aux Etats-Unis, l’hiver, synonyme d’une forte demande en fioul de chauffage, ne frappe pas encore aux portes. Un contexte d’autant plus baissier que les réserves pétrolières s’avèrent très abondantes. L’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) estime ainsi que les réserves dans les pays de l’OCDE sont à un niveau historique. En ce qui concerne Etats-Unis, les stocks disponibles sont nettement au dessus de leur moyenne observée sur les cinq dernières années. Selon le département américain de l’Energie, le niveau des réserves de produits distillés dépassent de 25% leur montant observé il y a un an.

Précisons également que le groupe CME, propriétaire du Nymex, a prévenu ses clients qu’ils s’exposaient à des amendes s’ils dépassaient les limites de positions imposées. Une annonce qui a pu inciter certains à se délester de leurs titres pour ne pas enfreindre le cadre réglementaire.

En vue de lutter contre les manipulations de cours sur le prix du baril , la Federal Trade Commission interdira aux intervenants – à compter du 4 novembre prochain – « de s’engager volontairement dans toute pratique (y compris la communication inexacte d’un fait matériel) constituant ou pouvant entraîner une tromperie envers toute autre personne et d’omettre de manière volontaire de rendre public un fait matériel (…) susceptible d’entraîner des distorsions du marché » pour les produits pétroliers.

Parallèlement les acteurs du marché devront rendre publiques des informations importantes. Les contrevenants seront susceptibles de pénalités se montant jusqu’à 1 million de dollars par jour d’infraction.

Les fonds d’investissements se sont quant à eux récemment inquiétés de rumeurs laissant entendre qu’un changement de régulation les concernant pourrait intervenir prochainement en matière d’échanges sur les contrats à terme des matières premières.

L’autorité américaine de régulation des marchés de matières premières (CFTC ou Commodity Futures Trading Commission ) est en effet à actuellement à la recherche de solutions permettant de lutter contre la spéculation dans le domaine , en imposant des limites aux opérateurs. Début juillet, le président de l’institution, Gary Gensler a annoncé qu’une série d’audiences sur cette question seraient tenues cet été.

Des analystes de plus en plus nombreux estiment en effet que certains fonds prennent des positions sur ces marchés, rompant l’équilibre entre l’offre et la demande . Pour eux, ces investisseurs sont responsables de la bulle sur les matières premières observée en 2008. Rappelons à cet égard que les cours du pétrole avaient grimpé jusqu’à 145 dollars au mois de juillet 2008, pour dégringoler à 36 dollars en décembre. *

A lire également :

. USA : lutte contre la spéculation sur le cours du pétrole