Pétrole : le cours perd plus de 10 $ après le rejet du plan Paulson

Crisis_mike_oldfield Crises, crises, qu’ils disaient …. Le cours du pétrole a perdu plus de 10 dollars lundi à New-York. Raison d’une telle débâcle : le rejet du plan Paulson, lequel ne fait qu’accentuer tensions et craintes sur les marchés.

Les investisseurs redoutent que le ralentissement brutal de l’économie américaine ne freine la demande de brut.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en novembre a fini à 96,37 dollars, en retrait de 10,52 dollars par rapport à la clôture de vendredi. Il a perdu jusqu’à 11,85 dollars en séance.

A Londres, le baril de Brent pour livraison en novembre a cédé 9,56 dollars, à 93,98 dollars.

Signe des temps : les analystes notent que si le pétrole s’est échangé ces cinq dernières années sur des craintes d’interruptions de l’offre, il s’échange maintenant sur des craintes d’effondrement économique.

La chute des prix s’est accentuée quelques minutes avant la clôture, la Chambre des représentants américains étant alors sur le point de rejeter le plan gouvernemental de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars, intitulé « Loi sur la stabilisation économique d’urgence de 2008 ».

Ce vote inattendu a provoqué une nouvelle chute de Wall Street, déjà déstabilisée par la débâcle de la banque Wachovia.

Contre toute attente, les représentants américains ont voté par 228 voix contre 205 contre le plan du secrétaire au Trésor Henry Paulson, près de deux républicains sur trois s’étant positionnés en faveur du non. Les mesures envisagées prévoyaient de débloquer 700 milliards de dollars afin d’éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l’immobilier.

L’intervention de l’Etat dans le secteur privé, sans précédent dans l’histoire américaine, était très critiquée dans les rangs républicains qui disaient vouloir épargner l’argent du contribuable à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle et législative américaine.

Les perspectives de consommation mondiale de pétrole s’étaient d’ores déjà amoindries plus tôt dans la journée, lorsque le marché a pris conscience que la crise financière américaine atteignait désormais les rivages de l’Europe.

La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont annoncé l’injection d’un total de 11,2 milliards d’euros dans la banque Fortis, en grande difficulté, tandis qu’au Royaume-Uni le gouvernement a nationalisé lundi la banque en difficulté Bradford & Bingley, et cédé ses meilleurs actifs à l’espagnol Santander.

En Allemagne, la banque Hypo Real Estate n’a pu échapper à la faillite que par la grâce d’un financement d’un consortium de banques locales. Wachovia, quatrième banque américaine par les actifs, a quant à elle été rachetée lundi par sa concurrente Citigroup.

Le dollar, soutenu par les déboires des banques européennes qui ont fait reculer l’euro et la livre sterling, a également pesé sur les cours du pétrole, libellés en monnaie américaine.

Fait marquant : les éléments susceptibles de soutenir les cours n’ont pas joué. Rien n’y fait, pas même l’attitude actuelle de l’Iran, rappelé à l’ordre par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur son dossier nucléaire controversé, ni la chute de la production au Mexique.

(12 commentaires)

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