Gazprom : le tarif du gaz destiné à l’UE au delà des 500 $

Gaspricesuptn Message subliminal pour tenter d’affirmer sa position en Europe ? « Le prix du gaz naturel livré par le géant russe Gazprom à l’Europe a augmenté plus vite que prévu et a dépassé en octobre le seuil de 500 dollars/1.000 m3 », a déclaré mercredi le patron de Gazprom Alexeï Miller, cité dans un communiqué du groupe. Histoire de remettre les « pendules » à l’heure et d’accentuer la pression sur l’Europe au cas ou son soutien financier serait nécessaire compte-tenu des difficultés financières actuelles de la Russie ?

Car « l’avertissement » de M. Miller est clair : selon lui, « le monde vit une hausse critique des prix des hydrocarbures et la rivalité pour ces ressources sera encore plus serrée ». La preuve en est que les producteurs de gaz centrasiatique qui exportent vers l’Ukraine envisagent de passer aux prix européens dès 2009.

M. Miller rappelle qu’il avait pronostiqué en juillet dernier que selon les prévisions de Gazprom, le prix du gaz pourrait atteindre les 500 dollars « vers la fin de l’année 2008 ». En juillet, le numéro 1 de Gazprom avait prédit que si le brut dépassait le seuil des 250 dollars le baril, les 1.000 m3 de gaz coûteraient plus de 1000 dollars.

« Au jour d’aujourd’hui, nous pouvons constater que la dynamique de croissance des prix a dépassé les attentes de Gazprom. Le prix du gaz, livré par Gazprom à l’Europe, a déjà dépassé les 500 dollars en octobre », poursuit M. Miller.

En mars dernier, M. Miller avait d’ores et déjà estimé que le prix moyen du gaz russe vendu à l’Europe pourrait atteindre 400 dollars les 1.000 m3 en 2008, là où les prévisions étaient de 310 dollars initialement.

Le patron de Gazprom avait alors par ailleurs souligné que les livraisons de gaz aux pays occidentaux s’opéraient actuellement sur la base de contrats à long terme, dont « beaucoup vont au-delà de l’horizon 2030 » et par conséquent « dans des conditions prévisibles et claires ».

Alexeï Miller avait par ailleurs indiqué que son groupe allait très prochainement démarrer des négociations avec les pays d’Asie centrale qui lui fournissent du gaz (le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan) au sujet de leur passage prévu l’an prochain à des prix « européens« .

Ce passage « va exiger un dialogue assez sérieux, donc nous prévoyons de commencer immédiatement les négociations« , a-t-il dit.  « Pour Gazprom, cela signifie que le prix du gaz qu’il achète pour lui-même va considérablement augmenter« , ce qui ne facilite pas sa tâche, avait-t-il dit, avant de faire part de sa « compréhension » face à cette situation.

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(6 commentaires)

  1. « Histoire de remettre les « pendules » à l’heure et d’accentuer la pression sur l’Europe au cas ou son soutien financier serait nécessaire compte-tenu des difficultés financières actuelles de la Russie ? »
    Pourquoi la Russie aurait besoin d’un soutien financier européen alors qu’elle a plus de 500 milliards de réserves de changes ?! Je pense au contraire que c’est les économies déficitaires européennes qui en ont besoin à travers les bons du trésors que seul des pays comme la Chine et la Russie peuvent acquérir. De plus, les difficultés semblent plus importantes en Europe occidentale qu’en Russie.

  2. Aucune réponse de votre part Madame Studer ? Je vois dans vos articles sur la Russie une certaine « russophobie », il me semble que vous donné une image assez subjective, vous donnez une image de pays hostile et dangereux pour l’Europe. J’aimerais savoir pourquoi ? (Si cela ne vous dérange pas bien sur)

  3. Lisez « Poutine , le Parrain de toutes les Russies » … et vous comprendrez
    A surveiller de près : VTB et sa participation dans Airbus
    PS : je ne suis pas russophobe mais inquiete de la « politique » de Poutine et de ses amis du FSB et de St petersbourg
    Toutes les personnes contre Sarkozy ne sont pas francophobes … Merci de faire la distinction.

  4. « Lisez « Poutine , le Parrain de toutes les Russies » … et vous comprendrez »
    Ce que je comprend c’est que la Russie est passé d’un pays chaotique, exploité, rongé par la mafia, pauvre, endetté (+ crise 1998) a un pays avec une forte croissance, une classe moyenne en formation, des compagnies d’Etat efficace, un développement des secteurs de hautes technologies, tout cela en 8 ans. On peut aussi remarquer une réduction lente mais continue des inégalités. (Vous pensez réellement que Poutine est aussi populaire dans ce pays juste par effet de propagande). Il est certain que pour nous une Russie forte et influente, de part sa puissance énergétique et financière, est une Russie qui derange (la Russie des années 90 était bien sur mieux, avec une espérance de vie en chute, un chômage important, une corruption digne des pays du « tiers-monde », un président alcoolique, et donc un poids dans la politique international nul).
    Bien sur Poutine a bénéficié de la hausse des prix des hydrocarbures, mais ce n’est pas si simple d’en tirer profit dans un pays aussi vaste comme la Russie rongé par la corruption (Eltsine bien que (comme par hasard) bénéficiant chez nous d’une image plus positive ne la pas su). Bien sur ce personnage a des défauts mais il faut reconnaître son travail a sa juste valeur, il a ainsi débuté la création d’une base economique solide en organisant l’exploitation des hydrocarbures et en relancant l’industrie et l’agriculture (il a par ce faite remplie l’objectif qui lui a été donné (quelle politique auriez vous adopté a sa place dans ce contexte? je ne vais pas le préciser). Il n’est pas facile de diriger un pays comme la Russie (+ de 34 fois la France).
    Ayant la chance d’avoir visiter a de nombreuse reprise ce pays, je peux vous garantir que la Russie, comme le disent les russes est passée d’une « république bananiere » a un pays dont ils sont fière. Par ailleurs ce qui est paradoxale, c’est que les russes se sentent plus libre sur énormément d’aspect réels de leur vie que nous, et dans une certaine mesure ils ont raison.
    Ce que je vous conseille c’est de ne pas lire ce genre de livre et de vous forger une opinion intimement personnelle a travers un voyage dans ce pays, de voire par soi-même, d’observer les gens, de communiquer.
    Quant a la participation dans EADS, elle est symbolique et les russes envisage même de se retirer.

  5. Si vous le voulez bien j’aimais savoir en quoi consiste votre « inquiétude » a propos de cette politique ?

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