Après le secteur automobile lui-même, ce sont désormais ses fournisseurs qui sont directement impactés par la crisé financière, dans une sorte d’implacable réaction en chaine.
Pris dans la tourmente, le groupe minier Eramet a annoncé mardi qu’il était contraint d’abaisser sa prévision de résultat opérationnel courant pour 2008. Pour répondre à une forte baisse de la demande mondiale de nickel et de manganèse, il devrait également réduire à nouveau sa production début 2009.
Flairant la tendance, les investisseurs avaient d’ores et déjà réduits de façon drastique leurs prévisions sur le secteur depuis quelques semaines.
c »Le résultat opérationnel courant pour l’année 2008 devrait être du même ordre de grandeur, voire légèrement supérieur, à celui de l’année 2007″ (1,2 milliard d’euros), a indiqué le groupe français dans un communiqué.
On est désormais bien loin de la progression « significative » espéré auparavant … Il est vrai qu’après une année 2007 record, le cours du nickel s’est effondré de 65% en 2008.
Cette prévision s’entend « à périmètre comparable, c’est-à-dire hors contribution positive de (l’acquisition de) Tinfos, et malgré l’impact sur l’activité du groupe du ralentissement brutal de l’économie mondiale au quatrième trimestre 2008 », tient à préciser le groupe.
Il est vrai que depuis plusieurs semaines, les productions mondiales d’acier au carbone et d’acier inoxydable sont en forte baisse, y compris en Chine. Selon Eramet, une baisse mondiale « de l’ordre de 20% » peut être constatée au quatrième trimestre.
Face à une telle situation, le groupe prévoit de réduire ses productions de nickel et manganèse.
S’agissant tout particulièrement du manganèse, les productions de minerai et d’alliages seront réduites de 25 à 30% par rapport à la pleine capacité au premier trimestre 2009. Voilà donc une année qui début fort mal ….
En ce qui concerne le nickel, pour lequel es prévisions de livraisons ont été revus à la baisse; la production sera en 2009 ajustée, dès le début de l’année, à un rythme annualisé de l’ordre de 50.000 tonnes, « pour une durée qui dépendra de l’évolution de la demande », précise le groupe.
Lequel a indiqué par ailleurs qu’Eramet Nickel étudiait les mesures nécessaires pour réduire ses coûts de production.
« La situation de l’industrie du nickel est très préoccupante. Il y a une véritable crise, qui s’est développée avec une rapidité insoupçonnée », avait déclaré