Algérie : plus de gaz pour l’Europe, moins de pétrole pour les marchés ?

Gazprom_sonatrach200 L’actuel conflit entre Russie et Ukraine sur fond de guerre de gaz pourrait ne pas faire que des perdants. Si la Norvège est bien placée pour y trouver quelques avantages, l’Algérie pourrait également renforcer sa position de fournisseur de l’Union européenne. Tout ceci , sans froisser la susceptibilité de son partenaire russe … ou presque.

Cerise sur le gâteau, l’Algérie pourrait jouer – et gagner – sur les deux tableaux, profitant de ses « aubaines » commerciales sur la gaz … pour annoncer une diminution de sa production de pétrole à moindres coûts, gagnant d’un côté ce qu’elle pourrait perdre de l’autre …. tout en contribuant à une éventuelle hausse du cours du pétrole. Bien joué, n’est-il pas ?

L’Algérie est prête à augmenter ses livraisons de gaz à ses clients de l’Union européenne, si les contrats le permettent, a en effet indiqué samedi le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil. Tentant ainsi de préserver la chève et le choux, à savoir son partenaire, le géant gazier russe Gazprom  et ses clients …

« Nous avons des contrats à long terme qui nous lient à nos différents partenaires en Europe, (…) nous pouvons augmenter les quantités livrées à ces partenaires si les contrats le permettent » a ainsi a déclaré M. Khelil, à l’issue d’une visite de travail de deux jours en Algérie de la ministre néerlandaise de l’Economie Maria Van Der Hoeven.

Anticipant quelques possibles « remontrances » de la Russie, le ministre algérien a néanmoins précisé qu’à contrario, si les contrats ne le permettaient pas, Alger ne pourrait augmenter son approvisionnement. Sous-entendu : nous ne ferons qu’appliquer les contrats, tous les contrats, rien que les contrats …. n’en déplaise à certains … bloquant ainsi d’entrée toute discussion sur le sujet, se « limitant » à un strict cadre juridique.

Se faisant, M. Khelil a estimé que la crise gazière entre la Russie et l’Ukraine était « commerciale et non politique », histoire de ne pas changer de registre … et d’expliquer à Moscou que la « proposition » algérienne n’était en aucun cas justifiée par une position politique.

Le ministre a néanmoins tenu à préciser que si Alger mène actuellement des négociations avec Madrid sur le prix du gaz, cette discussion ne serait jamais « une raison pour l’Algérie de couper ses livraisons de gaz à l’Espagne ». Message destiné tant à l’Espagne et à l’UE toute entière en vue de prouver la sécurité offerte par les approvisionnements algériens …. que vers la Russie, critiquant à sa manière la « stratégie russe » .

Pour rappel, l’Algérie fournit actuellement à l’Union européenne environ 12% de ses besoins en gaz naturel, lesquels transitent actuellement via deux gazoducs dont l’extrémité se situe en Italie et en Espagne.

Alors que le gazoduc Medgaz prochainement mis en service pourrait permettre d’intensifier les livraisons, grâce à une capacité de 8 milliards de mètres cubes par an, une part de plus en plus importantes de gaz naturel liquéfié (GNL) est également exportée par la voie maritime. A l’heure actuelle, les premiers fournisseurs de gaz de la France sont le Norvégien StatoilHydro ou l

(4 commentaires)

  1. Bien joué l’Algérie !
    Espérons pour les peuples otages du conflit gazier russo-ukrainien, que les choses soient rapidement résolues.

  2. Bien joué l’Algérie, c’est allez un vite en besogne. L’Europe, même si elle a difficultés avec la Russie, le lui pardonnera toujours en raison de sa situation géo-politiqe. A choisir, l’Europe préférera la Russie au détriment de l’Algérie, à coup sûr. L’Algérie ferait bien d’assurer ses arrières tant avec l’Europe qu’avec la Russie qui ne ratera aucune occasion pour lui faire un enfant dans le dos et la proposition de Poutine de créer une ensemble entre GazProm, GdF, EON et l’ENI en est le parfait exemple. La Russie est surtout en plein marasme économique et veut à tout prix maintenir ses rentrées de devises pour équilibrer celles qui sortent de son marché en plus grand nombre faisant chuter le rouble à des niveaux inconnus à ce jour. Alors, la Russie, comme toujours, est prête à tout, y compris au pire quitte à marcher sur les cadavres qu’elle piétinera sous ses pas.

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