FMI : l’impact financier du vieillissement mondial sous estimé

Le Fonds monétaire international s’inquiète à sa manière du vieillissement de la population mondiale. 

Sans prôner l’euthanasie, le FMI indique dans une récente étude que le risque financier que représente l’allongement de l’espérance de vie est probablement sous-estimé.

Selon lui, une telle tendance devrait peser lourdement sur les comptes publics des pays développés.

Dans un chapitre de son « Rapport sur la stabilité financière dans le monde » établi de manière semestrielle, le FMI indique que l’augmentation de l’espérance de vie avait été régulièrement sous-estimée dans les projections démographiques. Considérant que tel était encore le cas a aujourd’hui.

« Les hypothèses généralement faites pour la valorisation des engagements en matière de pensions pourraient ne pas prendre adéquatement en compte le développement futur de la longévité

« , précise ainsi le Fonds.

« Si en 2050 la durée de vie moyenne se rallongeait de trois ans, le coût du vieillissement, déjà élevé, augmenterait de 50%« , estime-t-il par ailleurs. Ajoutant qu’à l’échelle mondiale, « cette augmentation équivaut à des dizaines de milliers de milliards de dollars ».

Selon les auteurs du rapport, « le risque de longévité menace de saper la viabilité des finances publiques dans les années et décennies à venir, compliquant des efforts de rééquilibrage de long terme en réaction aux difficultés budgétaires actuelles« .

Pour faire face au problème, le FMI a lancé deux recommandations aux Etats membres : reconnaître l’étendue du problème, et prévoir les mécanismes qui permettront d’y répondre.

Proposition qui pourrait susciter de vives réactions : le Fonds milite en faveur d’un allongement de la durée de la vie active en rapport avec celui de la vie. Difficile à entendre quand dans la plupart des entreprises on est considéré comme vieux vers 35 ans, que la loi elle-même considère les plus de 45 ans comme des seniors et que les placards et plans de pre-retraites sont remplis de quinquagénaires.

« La meilleure politique serait de lier le droit aux pensions de retraite publiques aux évolutions réelles de la longévité« , afin « d’éviter un débat public récurrent sur le sujet« , préconise enfin le FMI.

Selon un rapport du Bureau du recensement, le nombre de personnes âgées de 90 ans et plus a presque triplé aux Etats-Unis au cours des trente dernières années pour atteindre 1,9 million en 2010. Un quadruplement de cette tranche de population est envisagé d’ici 2050.

Cet allongement de l’espérance de vie à des âges plus avancés fait que les nonagénaires représentent désormais 4,7% des plus de 65 ans comparativement à 2,8% en 1980.

Selon le rapport, d’ici le milieu du siècle cette proportion atteindra probablement 10% de ce groupe d’âge. Or, la très grande majorité des 90 ans et plus a au moins une incapacité, vit seule ou en maison de retraite.
Les personnes entrant dans cette catégorie d’âge sont plus souvent des femmes, pour la plupart veuves, vivant dans la pauvreté et détenant un taux d’invalidité plus élevé que celles qui n’ont pas encore atteint 90 ans.

A noter également que la probabilité pour une personne âgée de vivre en maison de retraite augmente fortement avec l’âge.Alors que seulement 1% de celles dans la fin de la soixantaine et 3% des septuagénaires les plus âgés habitent dans ces résidences, la proportion atteint 20% chez les octogénaires, plus de 30% chez les nonagénaires et près de 40% chez les centenaires. La proportion des personnes de 90 à 94 ans ayant des infirmités est 13% plus élevée que chez celles âgées de 85 à 89 ans, précise par ailleurs le document. 

Mais au final, verra-t-on un jour les Etats lutter contre les dérives de l’Industrie pharmaceutique mondiale ? Laquelle engrange tout de même de sérieux bénéfices en affichant des intérêts humanitaires et sanitaires pour une politique de soigner à tout prix et « éviter » la mort coûte que coûte ?

Ne devrait-on pas se contenter de s’en remettre à Dame nature  en se fixant pour objectif d’atténuer les souffrances et de soigner … en privilégiant la qualité de vie à la quantité de vie ? Vaste sujet …