Airbus : l’Etat demande aux banques de mettre la main à la pâte …

Le20fil20a20la20patte A effet de crise, méthode de crise ? Le gouvernement a annoncé lundi qu’il allait mobiliser plusieurs milliards d’euros pour soutenir les exportations d’Airbus.

Ce qui d’emblée amènent plusieurs questions : quid du financement ? Et des probables réactions de nos « amis » américains de Boeing …

Qaunt au fil à la patte qui lient Etat  et banques …

Faisant sien le célèbre adage selon lequel on ne prêterait qu’aux riches, l’Etat a choisi de réagir face à la réduction des capacités d’emprunts de nombreuses compagnies aériennes, principaux clients de l’avionneur.

5 milliards d’euros devraient servir ainsi à financer des projets de commandes d’appareils. L’histoire ne dit pas si Airbus ou l’Etat compte récupérer ainsi en intérêts bancaires les éventuelles pénalités des retards de livraison de l’A380 …

Selon l’entourage de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, qui a du épouser Monsieur Coué dans une vie antérieure, cette mesure devrait permettre de répondre aux difficultés des clients des constructeurs aéronautiques qui n’arrivent pas à trouver de financement.

D’un point de vue « pratique », cette opération se fera par le biais de la Société de financement de l’économie française (SFEF), laquelle bénéficie de la garantie de l’Etat. L’organisme sera chargé de lever les fonds en vue de les prêter en suivant ensuite aux banques françaises spécialistes de l’aéronautique.

Ou l’on retrouve un « air » bien connu, puisque ce sont ni plus ni moins que Natixis, Calyon (Crédit Agricole) ou BNP Paribas auxquels incombera la « lourde » tâche de financer ces contrats à l’exportation. Georges Pauget, directeur général de Crédit agricole, a ainsi déclaré lundi en marge d’une conférence de presse que son groupe faisait partie « des acteurs mondiaux du financement aéronautique » et que sa filiale Calyon continuerait à financer les achats d’avions Airbus

Une fois n’est pas coutume, il convient d’autant plus de le remarquer, David Poujadas, pourtant journaliste sur une chaîne dite publique nous explique le « mic-mac » … laissant clairement entendre que Sarkozy entend bien là faire payer aux banques le soutien que l’Etat vient de récemment leur accorder.

On pouvait s’en douter, si la chance sourit aux audacieux, la « manip » plait quant à elle à Airbus.

« Nous saluons l’initiative forte du gouvernement français, laquelle vise à protéger des livraisons mises en danger par la crise du crédit », a déclaré un porte-parole d’Airbus, avant d’ajouter qu’il appartenait aux pouvoirs publics de préciser les modalités d’application de cette aide. Mais première ombre au tableau : la Commission européenne a d’ores et déjà demandé « des éclaircissements ».

L’idée pourrait quant à elle créer des « vocations ». Selon Les Echos, cette décision française pourrait être suivie par les autres Etats fondateurs d’Airbus – Allemagne, Royaume-Uni et Espagne – auprès des établissements bancaires de leur pays.

Rappelons que si le prix d’un appareil varie entre 50 millions de dollars et 327,4 millions de dollars (c’est le cas de l’A380, la quasi-totalité des avions vendus par Airbus et son rival américain Boeing le sont à crédit. Ce qui est somme toute plus que normal.

A l’heure actuelle, si l’on en croit Les Echos, près de 80% du prix d’un avion est réglé au moment de la livraison, la compagnie ayant versé un acompte de 5% lors de la prise de commande et un autre de 15% quelques mois avant la sortie de l’usine. Selon le quotidien, la part du financement bancaire de l’achat d’un avion atteindrait 40% en moyenne.

Le 15 janvier, le patron d’Airbus, Thomas Enders, avait déclaré qu’il s’estimerait « content » si les livraisons atteignaient en 2009 le niveau de 2008, c’est-à-dire 483. Il a reconnu dimanche, lors d’un forum à Ryad, que le groupe « luttait pour trouver des financements pour ses clients ».

Le 25 novembre dernier, il avait fait valoir que le budget de financement réservé à sa clientèle était au plus bas depuis environ 20 ans, soit légèrement au-dessus d’un milliard d’euros, et que la société était capable de monter jusqu’à cinq ou six milliards d’euros.

De son côté, Louis Gallois, président exécutif d’EADS, indiquait début janvier que le groupe européen disposait à fin 2008 d’une trésorerie de quelque neuf milliards d’euros.

La priorité d’Airbus selon les analystes : éviter la constitution de stocks. Tom Enders a d’ores et déjà averti qu’il était prêt à ralentir les cadences de production si nécessaire et que que 50% des livraisons en 2009 seraient garanties par des agences de soutien à l’exportation.

Sources : AFP, Reuters, Les Echos