Les rumeurs sur l’EPR vont bon train. Si l’on en croit le site internet du Figaro mis à jour jeudi soir, le gouvernement devrait annoncer vendredi que le deuxième réacteur nucléaire EPR français serait construit à Penly, en Seine-Maritime, par le groupe EDF.
Mauvaise nuit à prévoir pour les riverains ?
Selon Le Figaro, l’Elysée pourrait également annoncer « rapidement » le projet d’un troisième EPR, dont la mise en oeuvre devrait quant à lui être confié au groupe GDF Suez.
La semaine dernière, le Journal du Dimanche (JDD) affirmait d’ores et déjà que l’Etat français s’apprêtait à attribuer la construction d’un deuxième réacteur nucléaire EPR à l’électricien EDF. Précisant par ailleurs que GDF-Suez, également candidat à la construction d’un EPR, pourrait obtenir rapidement la construction d’un troisième EPR ou se voir confier l’exploitation d’un réacteur construit par EDF.
Rappelons que Nicolas Sarkozy avait annoncé début juillet sa décision de faire construire un nouvel EPR pour accroître la capacité française de production et d’exportation d’électricité. Un discours qui avait provoqué l’ire des écologistes.
Jeudi soir, le réseau « Sortir du nucléaire » a vivement critiqué la nouvelle avancée par Le Figaro, estimant que l’annonce d’un nouvel EPR « bafouait les engagements du débat public sur le premier EPR et les engagements européens de la France ».
« Sortir du nucléaire » estime ainsi qu’un nouvel EPR « détournera la France de son engagement de 20% de renouvelables en 2020 » et indique d’ores et déjà vouloir attaquer en justice les autorisations de construction de l’EPR à Penly.
Selon Le Figaro, le deuxième EPR sera confié à EDF en tant qu’investisseur et opérateur majoritaire, GDF Suez devant néanmoins être retenu comme partenaire minoritaire.
La semaine dernière, le quotidien avait déjà affirmé dans ses colonnes que le groupe Total travaillait sur un projet de construction d’un réacteur nucléaire de troisième génération EPR en France, en partenariat avec le groupe d’énergie GDF Suez, dans lequel le groupe pétrolier français aurait « une part minoritaire ».
Contacté par l’AFP, GDF Suez avait alors indiqué travailler avec Total « sur un projet d’EPR français ». Le groupe pétrolier avait reconnu pour sa part être prêt à participer à la construction d’un réacteur nucléaire de troisième génération, tout en refusant de se prononcer sur le nom de son éventuel partenaire.
« C’est quelque chose qui nous intéresse mais notre objectif est d’obtenir une part minoritaire » dans un projet d’EPR en France, avait alors indiqué un porte-parole de Total. Selon le groupe, l’opportunité d’investir dans un EPR en France lui permettrait de conforter sa position dans le cadre d’un éventuel projet à Abou Dhabi. Pour rappel, le groupe pétrolier est déjà associé au groupe nucléaire Areva et à GDF Suez pour vendre deux réacteurs nucléaires EPR aux Emirats arabes unis.
Pour mémoire, EDF réalise actuellement le premier EPR, un chantier commencé en décembre 2007 et dont le coût s’élève d’ores et déjà à 4 milliards d’euros, alors 3,3 milliards avaient été initialement prévus. Ce premier EPR doit entrer en service en 2012 et sera exploité par EDF et le groupe italien Enel.
Sources : AFP, JDD, Le Figaro
Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi soir par un communiqué la construction d’une deuxième centrale nucléaire EPR à Penly (Seine-Maritime), confirmant les informations du site internet du Figaro.
Le chef de l’Etat confirme aussi que GDF Suez sera associé minoritaire du projet conduit par EDF. Il précise en outre que GDF Suez pourrait obtenir la maîtrise d’ouvrage d’un troisième EPR.
« Le président de la République confirme le lancement de la réalisation d’une deuxième centrale nucléaire de type EPR en France », indique un communiqué de l’Elysée.
« L’Etat valide le projet d’EDF de réaliser cette centrale sur le site de Penly, en Seine-Maritime », lit-on ensuite: « EDF réalisera cet équipement dans le cadre d’une société de projet dont il aura la majorité. GDF SUEZ sera associé à ce projet. D’autres partenaires désireux de partager l’investissement et l’approvisionnement électrique seront invités à y participer ».
L’Elysée précise qu’EDF « déposera dans les prochaines semaines un dossier sur ce grand projet à la commission nationale du débat public, en vue de commencer la construction en 2012 et de raccorder la centrale au réseau en 2017 ».
Enfin, « dans la perspective du développement ultérieur de la filière, l’Etat reconnaît la volonté de GDF SUEZ d’assumer la maîtrise d’ouvrage et l’exploitation de l’EPR suivant », c’est-à-dire le troisième du genre.