Grèce : le chômage s’aggrave

Les choses  ne s’arrangent décidément pas pour la Grèce. 

Alors que le  Premier ministre grec Lucas Papademos a  indiqué mercredi lors d’une conférence organisée par la chambre de commerce Grèce-USA que la contraction de l’économie grecque  allait atteindre le taux de 5,5 % à la fin de l’année, le pays se trouvant désormais plongé dans la plus profonde récession de son histoire,  le chômage ne fait que s’aggraver.

Au troisième trimestre 2011, le  taux de chômage  s’est en effet  empiré de plus belle, passant à 17,7% contre 12,4% en 2010,  la valeur  n’étant  « que » de 16,3% au deuxième trimestre. C’est en effet ce qu’a indiqué jeudi l’Autorité des statistiques grecques (Esa).

La montée  du chômage  s’est accrue  depuis le début de l’année 2010, le pays se trouvant des lors confronté à une véritable débâcle financière.

La tranche d’âge des 15-29 ans  demeure  la plus impactée, avec un taux de 35,3% (40,8% pour les jeunes femmes) au troisième trimestre, contre 24,2% un an plus tôt et 32,9% au deuxième trimestre.

En septembre dernier, le chômage  frappait près de la moitié des 15-24 ans non étudiants et près d’un quart des 25-34 ans selon l’Autorité des statistiques grecques.

Globalement la gente féminine semble plus  durement touchée par le phénomène, avec un taux de 21,5% (15% pour les hommes), contre respectivement 16,1% et 9,7% un an plus tôt.

Le nombre de personnes à la recherche d’un emploi au troisième trimestre a augmenté de 41,2% en valeur glissante annuelle, et de 8,3% par rapport au deuxième trimestre.

Les régions du pays les plus touchées sont les départements de Macédoine occidentale et orientale et Thrace, au nord, avec des taux dépassant 20%. Ces derniers sont en effet voisins des  pays balkaniques dotés  d’une  main-d’oeuvre à bas prix.

 Les îles Ioniennes sont quant à elles  les moins touchées avec un taux de 6,9% en septembre dernier. Dans la région Attique, la plus peuplée du pays, située autour d’Athènes, le taux de chômage s’élevait  à 18,1% à cette date . 

Le taux de salariés  en Grèce, à 64% de la population active (hors chômeurs), continue aussi « d’être plus bas que celui de la moyenne dans les pays membres de l’Union européenne (UE) »,  selon l’Esa.

Reste  que selon la presse grecque reprise par Reuters et L’Express,  près d’un actif grec sur quatre travaille au noir, sans couverture sociale.

Selon les chiffres du gouvernement, près de 10% des 3,5 millions de salariés du privé ont accepté des baisses de revenus et près de la moitié des 537.000 nouveaux contrats signés de janvier à septembre derniers sont des contrats à temps partiel.

Au cours de la même période, plus de 42.000 contrats à durée indéterminée ont été transformés en contrats à temps partiel ou plus flexibles, contre 26.000 en 2010.

Sources : AFP, DDM, Reuters