Libye : ENI prévoit de doubler sa production d’ici 2020

La Libye, enjeu majeur des compagnies pétrolières  ? Ce n’est un secret pour personne.

C’est ainsi qu’un responsable du groupe pétrolier et gazier italien ENI a indiqué au quotidien La Stampa que sa société prévoyait de doubler sa production en Libye durant les dix prochaines années. Estimant ainsi passer de 600.000 barils par jour avant le conflit à 1.200.000 barils.

Le directeur de l’exploitation et de la production du groupe, Claudio Descalzi, a par ailleurs indiqué au quotidien que d’ici juin 2012, la production de brut et de gaz devrait retrouver son niveau d’avant-la rébellion ayant causé le départ puis la mort de Kadhafi. Soit 280.000 barils d’équivalent pétrole par jour, contre environ 200.000 bep/j actuellement. Selon lui, ce niveau devrait atteindre 300.000 bep/j en 2013.

Claudio Descalzi a par ailleurs déclaré que la production pourrait doubler d’ici une décennie, moyennant des investissements de l’ordre de 35 milliards de dollars (26,4 mds EUR).

Début juillet, Standard and Poor’s (SP) avait annoncé qu’elle confirmait la notation du groupe pétrolier italien indiquant alors que la situation politique de la Libye, pays dans lequel la société est grandement présente  n’influait pas sur sa position pour le moment. L’agence de notation avait ainsi confirmé la notation A+ de la dette à long terme du groupe ainsi que la notation A-1 de sa dette à court terme, maintenant sa perspective à stable.

Standard and Poor’s avait toutefois souligné ‘à cette date que Eni avait perdu d’ores et déjà 12,5% de sa production suite au conflit qui sévit actuellement en Libye.

Fin avril, le pétrolier avait annoncé que sa production issue du territoire libyen avait chuté à environ 50-55.000 barils équivalent pétrole par jour contre une production nette attendue d’environ 280.000 barils/jour.

Faisant fi d’une telle situation, SP considérait ainsi début juillet que la société renforçait jour après jour sa génération de trésorerie, élément favorable qui s’ajoutant à la situation financière du groupe, permet d’atténuer l’impact du contexte libyen et de confirmer sa notation.

Début mai, l’agence Fitch avait au contraire dégradé la notation d‘Eni  d’un cran à A+ contre AA-. Raisons alors invoquées : la situation en Afrique du nord et tout particulièrement en Libye.

Rappelons qu’ENI est le plus grand groupe énergétique étranger présent sur le territoire libyen, une ancienne colonie italienne.

Avant le renversement du régime de Mouammar Kadhafi, sa production libyenne représentait environ 15% de sa production totale et 11% des importations de gaz naturel italiennes.

Sources : AFP, Reuters