Afghanistan : la Kabul Bank se sépare de ses créances douteuses

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Comme quoi il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que sévit le problème des actifs pourris. La Banque centrale d’Afghanistan vient d’annoncer la prochaine division en deux entités distinctes de la Kabul Bank, la première banque privée afghane. L’une d’elle récupérera ses activités saines et sera vendue, l’autre partie héritant des créances douteuses. Arguments invoqués pour cette scission : des détournements de fonds des dirigeants de la Kabul Bank.

La partie saine de l’établissement récupérera les dépôts des particuliers, les prêts réguliers ainsi que les filiales. La Kabul Bank ainsi toilettée sera gérée durant les trois prochains mois par le ministère afghan des Finances, elle sera par la suite vendue au secteur privé.

La partie défectueuse comprendra les prêts accordés aux actionnaires et à d’autres particuliers en contravention avec les règles bancaires. Les dirigeants n’auraient pas encore choisi entre son éventuelle liquidation ou un rétablissement.

Rappelons que 7% du capital de la Kabul Bank, est détenu par Mahmoud Karzaï, le frère du chef de l’Etat. Ce qui n’empêche pas l’établissement de se trouver au bord de la faillite, ses actionnaires s’étant accordé des prêts qu’ils n’ont jamais remboursés.

L’enquête menée sur ce sujet aurait montré que la Kabul Bank avait prêté environ 579 millions de dollars au total, ces sommes étant destinées en majeure partie à ses actionnaires et pour une faible part à des clients ordinaires. Si l’on tient compte des intérêts, le montant total des encours s’élève à 909 millions de dollars.

Rappelons également qu’à la fin 2010, la Banque centrale a pris le contrôle de l’établissement, lui permettant ainsi d’éviter une faillite. Dans cette optique, elle lui avait alors accordé des prêts, dont elle obtiendrait aujourd’hui le remboursement en récupérant l’argent détourné.

Début avril, le président Hamid Karzaï avait annoncé que les actionnaires de la banque avaient été déchus de leurs droits et que des mesures avaient été prises en vue de récupérer les emprunts douteux, sans toutefois fournir plus ample indication sur l’avenir de la banque.

En février dernier, une délégation du FMI en visite à Kaboul avait recommandé de placer dans un premier temps la Kabul Bank sous administration provisoire, avant sa vente ou sa liquidation.

Le FMI avait alors subordonné un programme d’assistance financière à l’Afghanistan à un accord avec Kaboul pour résoudre cette crise.

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