Les choses bougent pour Areva. Alors que mardi dernier, Le Figaro écrivait encore que l’augmentation de capital du groupe nucléaire français avait été ajournée et devrait intervenir au printemps prochain au plus tôt, Eric Besson, le ministre de l’Industrie et de l’Energie a laissé entrevoir un revirement pour le moins stratégique.
Ce dernier a en effet déclaré que « la première étape de la recapitalisation d’Areva » était « imminente« .
L’Etat serait en effet sur le point de boucler une première recapitalisation du groupe nucléaire, avec un apport conjoint d’argent frais du Koweït et des pouvoirs publics français.
Le ministre n’a pas souhaité à l’heure actuelle chiffrer le montant de l’opération, lequel serait encore en cours de négociation. « Dans quelques heures ou dans quelques jours » sont les seuls « indices » disponibles concernant un embryon de calendrier.
Néanmoins, si l’on en croit des sources proches du dossier, une annonce pourrait intervenir en milieu de semaine.
« Ce qui a été arrêté, c’est l’idée qu’il y aurait une première étape avec une négociation qui, je crois, avance bien avec le fonds souverain du Koweït », a déclaré M. Besson sur Europe 1.
Tout en ajoutant que Nicolas Sarkozy avait récemment « arrêté l’idée que l’Etat apporterait sa contribution« , pour pallier au manque d’intérêts des investisseurs sur le dossier.
Des propos qui confirment ce qu’avait récemment laissé entendre Christine Lagarde. Mercredi, la ministre de l’Economie avait en effet annoncé que l’Etat examinait « de manière favorable sa participation à l’augmentation de capital d’Areva ».
Selon le Journal du Dimanche, le fonds souverain du Koweït, Kuwait Investment Authority (KIA), apporterait au groupe nucléaire 500 à 750 millions d’euros, les pouvoirs publics français étant prêts quant à eux à mettre 250 millions d’euros sur la table. L’histoire ne précise pas quels seront les modes de financement auxquels l’Etat français – largement endetté – fera appel.
Eric Besson a par ailleurs laissé suggérer qu’un nouveau tour de table soit établi en 2011, auquel pourraient participer le fonds souverain du Qatar et le groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI).
Interrogé sur l’éventualité d’une participation d’EDF et d’Alstom à cette seconde phase, Eric Besson a répondu que « visiblement, le président de la République n’a écarté aucune piste de travail ».
Si l’on en croit la presse, l’Elysée aurait rejeté ces dernières semaines les exigences du fonds souverain du Qatar, lequel souhaitait pouvoir convertir ses futures actions Areva en participation dans les mines d’uranium du groupe.
L’histoire ne dit pas non plus si on peut y voir une manière détournée pour l’Iran de se procurer de l’uranium via son partenaire qatari, les deux puissances partageant l’exploitation des plus grands champs gaziers offshores …
Fin novembre, Anne Lauvergeon, PDG d’Areva avait qualifié de question « doublement stratégique » la demande du fond souverain qatari sur ce point. » L’uranium est un sujet extrêmement stratégique et l’intégration du modèle d’Areva est aussi un sujet stratégique« , avait-t-elle déclaré.
A la mi-novembre, les élus du personnel du comité de groupe européen (CGE) d’Areva avaient déclaré être « hostiles » à l’entrée du fonds souverain du Qatar dans le capital de leur groupe, jugeant ses « exigences » « inacceptables« .
« Le fonds Qatari QIA semblerait ne pas être intéressé par la fabrication de réacteurs, l’enrichissement d’uranium et le retraitement. Il aurait précisé son objectif réel de prise de participation dans les activités de mines d’uranium du groupe Areva« , écrivait alors le CGE dans un communiqué.
« Le comité considère que cette offre est en contradiction totale avec les besoins de financement du groupe et sa stratégie
« , avait-il ajouté, rappelant son « opposition à toutes évolutions qui, sous prétexte de capitalisation, conduiraient à remettre en cause, à court terme, le modèle intégré d’Areva ».
Lors de la publication d’un rapport sur le nucléaire civil, l’Elysée avait également fait part de son souhait de voir EDF monter dans le capital d’Areva. Un scénario qui se heurte toutefois à l’opposition d’EDF et d’Alstom à l’entrée de MHI au capital du groupe public, ce dernier étant vu comme un concurrent.
Rappelons enfin qu’Areva avait annoncé en juin 2009 sa décision d’ouvrir son capital à hauteur de 15%, information confirmée à la suite par l’Elysée en juillet, tout en fixant la date butoir de l’opération à la fin de l’année 2010.
Sources : AFP, Reuters, Le Figaro, JDD
Comme quoi, je n’avais peut-être pas totalement faux quand j’écrivais en mars 2010 :
« Discussions soutenues autour d’Areva et du Qatar pour une participation dans le groupe nucléaire civil français.
C’est en effet ce qu’a déclaré samedi dans un entretien au Figaro le Premier ministre qatari Cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jabr al-Thani. Peut-être une « élégante » manière de régler le différent qui opposent la France, Areva et l’Iran – pays voisin et associé du Qatar – depuis de nombreuses années, sous fond de financement par Téhéran du site du Tricastin (Eurodif/Sofidif) et de livraison d’uranium enrichi. »
cf.
http://www.leblogfinance.com/2010/03/areva-vers-une-entree-au-capital-du-qatar.html
Donc ce sera le Koweit faute de mieux, pour 5% seulement au lieu des 10% prévus initialement, et l’état français devra mettre la main à la poche pour 250 millions alors qu’il possède 93% du capital.
Le Qatar estimait la valeur d’AREVA à 8 milliards d’euros (et même 6 au début) contre 12 à 14 milliards par l’état français.
areva ca vaut 10 milliard? et ca perd 2.7 milliard pour une centrale l’ EPR en finlande , au bout de 4 chantiers ca vaut plus rien ! donnons la au koweit et au quatar ca nous evitera de payer avec nos impots