La France est en pleine crise pour la rentrée 2010 : tous les indicateurs semblent obstinément abonnés au rouge. Pourtant, les chefs d’entreprise anticipent une reprise de l’investissement pour cette année 2010, alors que l’année 2009 avait été marquée par un fort recul sur ce point. Que se passe-t-il donc ?
Précisons tout d’abord que cet indicateur publié par l’INSEE concerne uniquement l’investissement industriel. Pour 2010, les chefs d’entreprise tablent sur une progression de +5%, certes modérée, mais qui contraste singulièrement avec le recul des investissements industriels constatés au cours de l’exercice 2009, quand même -21% :
A noter que l’indice de la production industrielle s’est établi à un médiocre – 1,7 % en juin, la production ayant baissé de -1,3 % (hors énergie) : voir notre précédent article sur ce sujet.
En juillet, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière ont donc prévu que leurs investissements seraient en augmentation de +5 % par rapport à 2009.
Certains secteurs surperforment largement cette moyenne, comme les équipements électriques, électroniques, informatiques et machines avec +11 % en 2010, à comparer à -25 % l’année précédente, légèrement supérieur à la moyenne dans les secteurs de le textile et le cuir, la chimie, la pharmacie et la métallurgie + 6% en 2010 contre -27% en 2009, et stable dans le secteur des matériels de transport (+2 % en 2010 après -14 % en 2009).
Dans le secteur des industries agricoles et alimentaires, les investissements continueraient de baisser, avec -3 % en 2010, contre -10% en 2009.
Et ce n’est pas tout : les chefs d’entreprise prévoient que les investissements augmenteraient au second semestre 2010, c’est à dire pour le second semestre consécutif depuis 2009, et ce contrairement à ce qu’ils avaient anticipé en janvier 2010. La courbe sur l’évolution semestrielle des investissements industriels est ainsi franchement à la hausse :
Tout se passe comme si les industriels français s’étaient décidés à investir en pleine crise, une stratégie vertueuse jusque là réservée aux pays anglo-saxons ou asiatiques. Les temps changent, et les entreprises françaises, désormais parfaitement intégrées dans la mondialisation, ont sans doute maintenant adopté les méthodes de leurs modèles.
A lire en complément : l’information rapide sur ce sujet publiée par l’INSEE
Très bon article, merci pour le partage